Suite à l’appel lancé par des jeunes catholiques pour converger à Rome fin octobre prochain afin de défendre la liturgie tridentine et célébrer les dix ans du pélérinage Summorum Pontificum, nous avons souhaité poser quelques questions à l’un des jeunes à l’origine de cette initative.
Riposte Catholique : Lucien d’Aytienne, vous êtes un des jeunes à l’origine de Juventus Traditionis ?
Lucien d’Aytienne : Oui, nous sommes un groupe de jeunes qui avons lancé ce site et cet appel pour faire entendre la voix des laïcs.
Riposte Catholique : Pourquoi cela ?
Lucien d’Aytienne : Nous suivons l’actualité ecclésiale et cette année est déjà très riche en actualités. Nous nous sentions concernés par ce qui se disait au sujet d’une révision du Motu Proprio – et notamment des menaces de certains cardinaux de mettre fin à la messe tridentine ou d’en réduire sensiblement son expression dans l’Eglise. Nous voulions agir, et il se trouve que cette année c’est l’anniversaire du 10ème pèlerinage de Summorum Pontificum, donc nous avons pensé que c’était une bonne idée de commencer par se retrouver là-bas et montrer la mobilisation de laïcs catholiques romains qui aiment la liturgie traditionnelle.
Riposte Catholique : Vous parlez de l’actualité, vous faites références aux rumeurs concernant Sumorum Pontificum ?
Lucien d’Aytienne : Oui cela en fait partie mais c’est antérieur. Beaucoup d’entre nous avait été choqués par la synthèse de la CEF des consultations sur l’application du motu proprio Summorum Pontificum. En plus de ne pas nous reconnaître dans ces descriptions, nous avions l’impression d’être maltraité par cette synthèse, que l’on se moquait de nous. Soit cette synthèse avait été écrite avec de la mauvaise foi, soit il y a une volonté de ne pas chercher à nous comprendre.
Riposte Catholique : C’est à dire ?
Lucien d’Aytienne : Nous sommes des jeunes qui vont dans des paroisses diocésaines et, ou, qui fréquentent des communautés Ecclesia Dei, et nous avons l’impression d’être parfois incompris. Nous recherchons le plus grand et beau pour le Christ, mais on se retrouve à faire face à des critiques injustes et des mesquineries par ceux-là même qui affirment haut et fort que l’Eglise doit être dans une démarche d’accueil et de charité – visiblement, cela ne concerne pas les “tradis“, comme on le voit encore à Dijon où l’archevêque Mgr Minnerath n’a pas peur de l’incohérence puisqu’il accueille les migrants mais expulse deux prêtres et met fin à une paroisse traditionnelle qui compte plus de 300 fidèles . Alors nous avons décidé d’agir pour démontrer que l’on ne peut pas nous ignorer, et encore moins nier notre existence ou nous réduire au silence.
Riposte Catholique : Concrètement que voulez-vous faire ?
Lucien d’Aytienne : Pour l’instant ce n’est qu’une première étape, mais il nous semble logique d’appeler tous les jeunes qui aiment la messe tridentine à se retrouver à Rome en même temps que le 10 ème pèlerinage Sumorum Pontificum, c’est à dire fin octobre 2021. Nous organiserons des rencontres à Rome et nous nous manifesterons avec tous les jeunes du monde qui veulent montrer avec détermination leur amour de la liturgie tridentine. Nous ne sommes pas liés à la messe tridentine par passéisme ou nostalgie, mais convaincus que le renouveau de l’Eglise passe par le beau, le vrai et le grand pour notre Seigneur.
Les intentions de ce jeune attaché à la messe traditionnelle sont louables mais il fait preuve d’un peu de naïveté quand il dit : “nous avons l’impression d’être parfois incompris”.
La vérité est que certains évêques détestent la messe traditionnelle et veulent la supprimer par tous les moyens.
La Fraternité St Pierre qui avait été créée pour récupérer la Fraternité St Pie X va à son tour subir des persécutions.
Demander à des loups féroces l’autorisation de célébrer une messe qui n’a jamais été abrogée et ne peut pas l’être est très dangereux.
Je regrette aussi que ce jeune catholique ne parle pas des problèmes doctrinaux et notamment des graves déficiences de la nouvelle messe.
Mgr Minnerath est le fils spirituel de Mgr Noyer, ancien évêque d’Amiens, récemment décédé, et dont on vient de publier les mémoires. On en trouvera la contension sur le site de La Porte Latine. Pour Mgr Noyer, les papes Jean XXIII, Paul VI, Jean-Paul II, Benoît XVI, ont eu le tort de s’attacher à la lettre de Vatican II qui était encore trop traditionnelle. Il a placé tous ses espoirs dans le pape François, qui ne cite jamais Vatican II, mais qui est résolument moderniste comme pouvait l’être un Loisy du temps de Saint Pie X. Faire confiance à un Mgr Minnerath c’est comme, pour Tintin, se confier à Rastapopoulos.
À Marek
Sauf que la plupart des textes de Vatican II sont d’inspiration moderniste comme Gaudium et Spes ou Dignitatis Humanae, sans parler des autres où l’on a panaché des éléments du Magistère infaillible avec des réflexions modernistes.
Ne tombons pas dans le piège de la distinction entre la lettre et l’esprit de Vatican II. En réalité, il faut invalider l’essentiel des textes de Vatican II pour retrouver le fil de la Tradition.
Je ne donnais pas mon avis mais celui de Mgr Noyer. Pour lui, il n’y avait pas herméneutique de la continuité mais bel et bien de la rupture. Rupture qu’il souhaitait. Autrement, je suis bien d’accord avec vous. Le processus de rédaction des textes de Vatican II est bien décrit dans Pascendi. Je ne tombe pas dans le piège, rassurez-vous.
Merci pour votre réponse, cher Marek