Mise en vente par le diocèse d’Arras, la grande église en briques du Pont du Leu, à Calais, Sainte-Germaine, pourrait être rasée au profit d’un béguinage. Cependant, une association de défense du patrimoine a sollicité la DRAC en vue d’une demande de classement de l’édifice.
Sans surprise, le diocèse avance des sommes énormes pour une restauration de l’édifice, et trop peu de fidèles – des arguments battus en brèche par Urgences Patrimoine, qui a lancé une pétition contre la démolition de l’église.
Il se trouve en effet qu’un bailleur social, Terre d’Opale Habitat (TOH), est en négociations avec le diocèse pour abattre l’église et construire sur le terrain qui la porte. Le président de TOH, Emmanuel Agius, qui n’est autre que le premier adjoint au maire de Calais, annonce “«Nous avons vu l’opportunité d’y faire un béguinage à cet endroit ainsi que des locaux paroissiaux”.
Cependant l’association EPAC (Environnement et patrimoine du Calaisis) a sollicité la DRAC pour une protection de l’édifice, ce qui empêcherait sa destruction – rien n’empêche en effet, sur le plan technique, de le reconvertir à un usage profane sans l’abattre : “Sainte-Germaine est remarquable pour son architecture intérieure dans le style art déco, avec ses vitraux et son chemin de croix en mosaïque. Elle a aussi des notes byzantines. Elle doit être protégée”, explique l’association à Valeurs Actuelles.
La commission régionale du patrimoine et de l’architecture se réunira le 24 juin prochain pour statuer sur cette demande, qui bloque le processus de vente.
Le bailleur Terre d’Opale Habitat vient déjà d’abattre des monuments historiques à Calais, dont la “chapelle” de l’architecte Roger Poyé qui figure pourtant en bonne place dans… le dossier de demande d’attribution à Calais du label Ville d’art et d’histoire, récemment décerné à Calais.