Nous avions averti il y a une semaine d’un projet d’une maison médicale “bunker” au pied de la Basilique d’Alençon. Le projet avait suscité les vives inquiétudes des défenseurs du patrimoine (notamment de la société des amis du Vieil Alençon) et permettait de constater que le maire et président de l’agglomération, le socialiste Joaquim Pueyo, n’avait rien perdu de son expérience professionnelle dans le domaine pénitentiaire. Cependant, la politique a ses raisons que le pénitentiaire ignore, et l’agglomération est prête à revoir sa copie.
La société des amis du Vieil Alençon explique sur la Gazette du Patrimoine (Urgences Patrimoine) avoir rencontré le maire, avec d’autres associations de défense du patrimoine. Bien que ce dernier ait tenté de les culpabiliser en faisant reposer sur leurs épaules la non-réalisation de la maison médicale et le désengagement des financeurs, il a néanmoins annoncé la mise en place d’une commission pour revoir l’extension contemporaine. La cérémonie de la pose de la première pierre, prévue le 10 mai, a aussi été ajournée sine die.
Dans l’Orne Hebdo, la communauté urbaine d’Alençon indique qu’à la suite de cette réunion avec les défenseurs du patrimoine, “il a ainsi été convenu que l’extension contemporaine ferait l’objet d’échanges complémentaires entre les parties prenantes (élus et services de la collectivité, partenaires financiers du projet, architectes, réseau associatif…) et serait sujette à des modifications qui seront arbitrées d’ici à la fin de l’été“.
Autrement dit, après les élections régionales et départementales…où Joaquim Pueyo est candidat sur le canton d’Alençon-1 sous l’étiquette divers gauche avec la conseillère départementale sortante (élue en 2015).
Ou comment déminer un dossier politique avant une élection qui n’est pas une formalité – si les élections locales (municipales, cantonales, législatives) font clairement d’Alençon un bastion de gauche, les échéances nationales (européennes, présidentielles) placent en tête “le nouveau monde“, et surtout En Marche. Il faudra donc surveiller l’avenir du “bunker” sanitaire cet été, une fois les échéances électorales passées.