Notre confrère Renaissance Catholique revient sur la synthèse publiée par La Vérité des chiffres qui a analysé chaque année depuis 5-6 ans l’évolution des ordinations sacerdotales en France :
L’année 2020 marque un point bas jamais atteint du nombre des ordinations sacerdotales en France avec 91 prêtres français ordonnés. C’est sans doute un des renseignements les plus précieux que nous livre le site, très documenté : La Vérité des Chiffres. http://www.laveritedeschiffres.net/. Ces 91 prêtres se répartissent entre 46 prêtres pour les diocèses et 45 rattachés à des ordres religieux ou à des fraternités sacerdotales. A ces prêtres il convient d’ajouter les 31 prêtres étrangers ordonnés en France et destinés à y rester. Soit un total de 122 prêtres ordonnés pour exercer leur apostolat en France. La méthode de calcul ici adoptée est sensiblement différente de celle utilisée par la Conférence des Evêques de France qui arrive à un total de 126 ordinations, en comptant les prêtres étrangers ordonnés en France mais destinés à retourner dans leur pays d’origine et en excluant les prêtres français ordonnés à l’étranger en particulier dans des Instituts où se célèbre la messe traditionnelle (Ecône, Gricigliano,etc.) Dans le même temps il meurt de l’ordre de 800 prêtres par an.Pour mémoire en 1901, il y avait eu 1733 ordinations pour le clergé diocésain, et encore 646 en 1965- date de clôture du concile, à donc mettre en regard des 46 ordinations ci-dessus mentionnées. Plus que d’une crise il s’agit là d’un véritable effondrement, concrétisé par la fermeture, en 2019, des séminaires de Lille et Bordeaux. Les ordinations diaconales de 2020 permettent d’anticiper les ordinations sacerdotales de 2021 soit : 36 diocésains français- dont 10 pour Paris et Versailles- et 54 autres français dont 27 à la communauté Saint Martin et 12 selon la Forme Extraordinaire du Rite Romain.Vers une Eglise sans prêtres ?Affinant son analyse La vérité des Chiffres explore la situation diocèse par diocèse. Logiquement, en fonction des chiffres précédents, de nombreux diocèses doivent se préparer à une quasi extinction de leur presbyterium, cela d’autant plus que le nombre déjà faible d’ordinations est concentré sur très peu de diocèses. Essentiellement Paris, Versailles et Toulon. Cependant les situations de ces trois diocèses sont très différentes. En effet il convient de distinguer le nombre des vocations originaires d’un diocèse, qui reflètent surtout la vitalité chrétienne des familles, et le nombre d’ordinations diocésaines, qui manifestent plutôt l’attractivité de l’évêque et de son presbyterium. Ainsi sur la période 2010- 2021les diocèses de Paris et de Versailles ont perdu, respectivement, 64 prêtres sur 147 ordinations et 84 prêtres sur 137 ordinations alors que le diocèse de Toulon dégageait un solde positif de 14 prêtres ordonnés pour le diocèse mais non originaires du diocèse.En d’autres termes, et de manière plus directe, de nombreuses vocations issues des diocèses de Paris et Versailles fuient leur diocèse d’origine alors que certains diocèses comme Toulon ou Bayonne accueillent largement des vocations extérieures. Il est à noter que les prêtres de la communauté Saint Martin sont issus, dans l’ordre décroissant des diocèses de Paris, Versailles, Lyon, etc. Incontestablement une partie des vocations issues des familles chrétiennes de ces diocèses ne rejoignent pas le presbyterium diocésain mais la communauté Saint Martin. Enfin les ordinations selon la FERR représentent régulièrement de l’ordre de 20% des ordinations de prêtres français : 19 sur 91 en 2020.Quel avenir ?La Vérité des Chiffres observe ensuite que l’année 2021 devrait marquer une nouvelle baisse historique des ordinations diocésaines (36) et une année record d’ordinations pour la communauté Saint Martin (27). Ce dernier chiffre, exceptionnel, devant décroître dans les années suivantes pour se stabiliser à une dizaine d’ordinations annuelles, pour une quarantaine d’ordinations diocésaines.Ensuite, et c’est encourageant, il apparaît de manière évidente que rien n’est écrit, que les situations ne sont jamais désespérées.Les évêques de Toulon (Mgr Rey) et Bayonne (Mgr Aillet) ont su revivifier leurs séminaires diocésains et attirer de nouvelles vocations.Ainsi Mgr Aillet a ordonné 3 prêtres français sur la période 2010-2014 et 12 sur la période 2017-2021, ayant relancé son séminaire diocésain en 2009Le rédacteur du site insiste, chiffres en mains sur deux éléments clés de la pédagogie vocationnelle : la vie sacramentelle des familles avec en particulier une confirmation précoce vers 6-7 ans et la reconnaissance la plus étendue possible de la célébration de la Forme Extraordinaire du Rite Romain.
ConclusionLes mêmes causes produisant les mêmes effets, aucune remise en cause majeure des principes qui ont conduit à la situation présente ne se dessinant, les tendances actuelles semblent devoir être prolongées. Soit : diminution accélérée du nombre de prêtres diocésains actifs, stagnation à un niveau très bas des ordinations diocésaines, montée en puissance et en nombre d’un jeune clergé conservateur (communauté Saint Martin, communauté de l’Emmanuel) ou traditionnel (Fraternité saint Pierre, Fraternité saint Pie X, Institut du Christ-Roi, etc.). Notons enfin qu’il ne semble pas qu’un quelconque « effet François » ait été observé dans les entrées au séminaire. Se posera demain, inéluctablement, la question de maintenir des diocèses qui ne seront plus que des structures administratives sans vie sacramentelle, par manque de prêtres et quasiment sans familles chrétiennes par défaut de sacrements. Cependant l’avenir n’appartient qu’à Dieu. Dès 1976 Paul Vigneron dans son ouvrage de référence : Les crises du clergé contemporain avait appelé, face au désastre en cours, les évêques à « essayer tout simplement et loyalement ces méthodes d’apostolat et de spiritualité que nous avions rejetées, peut-être avec témérité, voici une trentaine d’années ».Pour cela il faudrait, notait-il, « avouer enfin que nous nous sommes trompés ».Tache quasiment impossible pour de nombreux évêques tant le sacrifice de son amour-propre-reconnaître publiquement avoir fait fausse route- répugne à la nature humaine, fut-elle surélevée par la grâce de l’épiscopat.Jean-Pierre Maugendre
Voilà un article solide et bien argumenté. On ne voit pas trop de changement de mentalité dans le clergé âgé, et certains jeunes à Paris et à Versailles sont formés dans les séminaires à croire que la crise est passée depuis longtemps, et qu’il y a trop à faire pour se poser des questions existencielles. Tant qu’on rejette l’intégrisme et qu’on reste dans la conformité ecclésiale apprise au séminaire, tout ira bien. Et de fait, est-on tenté de dire, les fruits sont là !! Bientôt il y aura plus de salariés de l’Eglise que de prêtres, et ils se battront comme des chiffonniers pour être les liquidateurs judiciaires des structures vides. Puisqu’on vous dit que tout va bien et que c’est l’époque qui veut ça !
Fautil attendre O ordination pour prendre les mesures indispensables !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
En Aveyron il y a des centaines d’église vides, la FFSPX a demandé une église à l’évêque, ceci au mois de septembre, bien évidemment il a répondu non mais il leur a demandé d’envoyer un courrier pour en faire la demande il y plus de trois mois que le courrier a été expédié, A ce jour pas de réponse. Ils se sont informés pour savoir ce qui se passait, la secrétaire a répondu que Mgr Fonlup réfléchissait; Heureusement que cet évêque en particulier et la plupart en général n’ont pas d’entreprises à gérer sinon la faillite serait rapide. Il est certain que la faillite de l’église y est mais il ne faut surtout rien changer. Il faut rester arc-bouté sur ces principes reconnaître qu’on s’est trompé c’est trop compliqué (Ferrare humanum est, persévérare diabolicum) Encore faut-il entendre le latin!!!!!!
Il y a de multiples raisons à l’attrait des diocèses de Toulon et Bayonne . Une des moins avouables est que le nombre appelle le nombre. Tel prêtre du dioces de Bayonne n’a en charge que Trois paroisses , alors que son voisin des Haute-Pyrenées en a 15.
O, mon Dieu!
Rien d’impossible à Dieu!
Rappelons-nous que le Sacré-Coeur est Vrai Roi de France et que sa Sainte Mère, au titre de sa Glorieuse Assomption, en est la Souveraine!
Ne baissons surtout pas les bras et, par le moyen très puissant du Saint Rosaire, ö, lentement, bien sûr, la situation s’améliorera.
Patientia omnia vincit! O, Crux ave, Spes Unica!
Bravo pour l’acte de foi de Jean-Paul Benoist !
Imitons sa confiance et prions Marie intensément !
cette source devrait revoir son travail, il se veut alarmiste, au final en 2021 il n’y a pas 36 ordinations diocésaine mais 79, plus du double !
a savoir aussi que le creux semble passé, le nombre d’ordination augmente à 130 cette année et les effectifs des séminaires ont ensuite augmentés, pointe basse il y a 6 ans en 2015 avec 653 séminaristes, ils étaient à la rentrée 2020 850 soit 30% d’augmentation.
Conclusion les ordinations repartent à la hausse!
Il faudrait voir les motivations des séminaristes et ce qu’il en restera dans six ans. Le taux d’attrition normal est d’un tiers. Cela reste tout de même très peu. Pour rappel il y avait 8105 séminaristes en 1905, en France, 3380 en 1970 et 758 en 2004. Depuis, en gros, c’est stable mais très faible (un peu mieux avec les Tradis, mais très faible tout de même)