Certaines paroisses ont maintenu (ou restauré) la pratique de l’adoration des Quarante-Heures précédant le début du Carême :
On désigne sous le terme de Quarante-Heures une supplication instante par laquelle on implore Dieu en se relayant dans l’adoration du Saint Sacrement exposé avec solennité 40 heures durant. Cette supplication a lieu le plus souvent et par tradition pendant les heures qui précèdent l’ouverture du Carême, du dimanche de la Quinquagésime au mardi avant les Cendres, mais peut se faire à d’autres moments de l’année.
HISTOIRE – Durant la Semaine Sainte, les fidèles veillaient dans les églises auprès de la représentation du sépulcre du Christ, depuis sa mort – à none du Vendredi Saint – jusqu’à sa résurrection, que la liturgie marquait par la procession pascale au petit matin de Pâques, soit environ 40 heures. Dans beaucoup d’endroits, le clergé ensevelissait le Corps du Christ en mettant une hostie dans le tombeau après la messe des Présanctifiés le Vendredi Saint, et c’est cette hostie qui était retirée du tombeau et conduite solennellement en procession pour être ramenée triomphalement à l’autel au matin de Pâques. Ce chiffre symbolique de 40 heures passées par le Christ dans la mort remonte à une haute tradition, il est déjà rapporté par saint Augustin (De Trinitate IV, 6 : Ab hora ergo mortis usque ad diluculum resurrectionis horæ sunt quadraginta, ut etiam ipsa hora nona connumeretur. Cui numero congruit etiam vita ejus super terram post resurrectionem in quadraginta diebus. Rappelons que la manière antique de décompter les heures ne correspond pas à notre pratique actuelle d’heures fixes de 60 minutes).
Cette vénération du Christ au tombeau – qui de fait, dans de larges parties de l’Europe médiévale, était aussi une véritable garde du Corps eucharistique au tombeau en attente de la résurrection – fut reprise à compter du XVIème siècle en dehors de la Semaine Sainte, en réponse aux négations protestantes de la présence réelle du Christ dans la sainte hostie hors de la messe.
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