La nouvelle n’est ps officielle mais une fuite d’un article de RCF (daté du 8 février !) annonce la nomination de l’évêque du Puy-en-Velay à Versailles.
Né le 12 mai 1958, Mgr Crépy est titulaire d’un doctorat en biologie végétale. Membre de la congrégation des Eudistes (Congrégation de Jésus et Marie), il a été ordonné prêtre le 21 mai 1989 à Paris pour officier ensuite dans le diocèse d’Evry.
Il fut
- enseignant en théologie morale à l’Institut catholique de Paris (1990 – 2011)
- Recteur du séminaire interdiocésain d’Orléans (1995 – 2001)
- Président de la Conférence des supérieurs majeurs de France (CSMF) (2001 – 2007)
- Provincial de la province France-Afrique (2001 – 2007)
- Recteur du séminaire interdiocésain d’Orléans (2007 – 2012)
- Vicaire général de la Congrégation de Jésus et Marie (2012 – 2015)
Il a été nommé évêque du Puy le 12 février 2015.
Au sein de la CEF, il est président de la cellule permanente de lutte contre la pédophilie et membre de la commission épiscopale de la Mission de France.
Est-ce une bonne nouvelle pour Versailles ? Rien n’est moins sûr. Successeur de Mgr Brincard, Mgr Crépy avait hérité d’un diocèse en assez bonne santé : finances saines et clergé relativement jeune, présence des forces vives : Sœurs apostoliques de St Jean, fraternité monastique à Sereys, Oblats de Saint Vincent de Paul et communauté Saint Martin. Des prêtres jeunes sont aussi venus grossir les rangs du presbytérium et, pour certains, recevoir l’incardination dans le diocèse. En moins de deux ans, Mgr Crépy a congédié des laïcs influents et fait fuir les prêtres et les communautés:
- La déléguée à la pastorale familiale du diocèse, par ailleurs correspondante locale de l’Alliance Vita. Au bout de quelques mois, ne parvenant pas à la remplacer, il décide finalement de la réintégrer à la grande surprise de tous.
- Le docteur Bernard Dubois, animateur et fondateur des Sessions Agape au Puy, est mis en demeure de cesser ses activités avec interdiction de résidence dans la ville, sans aucune raison. Mgr Brincard, en lien avec une équipe de psychiatres et théologiens, avait bien cadré le fonctionnement de ces sessions auxquelles des dizaines de milliers de personnes ont participé avec grand fruit.
- Plusieurs prêtres dynamiques ont demandé à changé de diocèse : l’un part en Normandu, un autre aux Armées, un 3e à Notre-Dame de Vie, un quatrième etc…
- La communauté Saint Martin, au terme d’un bras de fer, a décidé de se retirer pour répondre à d’autres demandes d’évêques avec lesquels la coopération missionnaire sera plus respectueuse de son charisme.
- Monseigneur Gobilliard avait été appelé à la rescousse pour servir de médiateur entre les jeunes prêtres et Mgr Crepy.
Une rencontre entre les prêtres et l’évêque a été très mouvementée : le jeune clergé et de nombreux autres, moins jeunes, ont fait savoir leur amertume et, pour certains, leur colère.
Addendum : sa nomination a été confirmée.
Golias, qui lui attribue une mitre et “Courage fuyons” en devise, écrit sur lui :
C’est un homme affable, volontiers en civil, qui tente de désincarcérer la formation des prêtres du carcan conservateur mais sans trop de succès : le type de séminaristes qu’il forme avec les PP. Kalist, Souchu et Le Vert, désormais respectivement archevêque de Clermont, évêque d’Aire et Dax et évêque auxiliaire de Bordeaux, n’encourage guère à l’audace. Cela n’empêche pas Luc Crepy, à 43 ans, de diriger la province eudiste de France-Afrique et la Conférence des supérieurs majeurs de France, ancêtre de la CORREF. L’homme est sérieux, avec un certain flegme, agréable assurément ; mais certainement pas porté sur la nouveauté. Est-il fait, du reste, pour exercer des responsabilités ?
Luc Crepy ne veut pas d’histoire et quand il y en a, les fuit comme la peste, à la limite de la couardise. C’est sans doute pour cette raison qu’il est nommé en 2006 commissaire pontifical pour la province de France et de Suisse de la Société des Filles du Cœur de Marie, d’inspiration ignacienne. Rome – et le diocèse de Paris –, de fait, veut contrôler la vente de l’hôtel particulier de Bourbon-Condé3 (Paris-VIIe), possession de cette congrégation religieuse féminine de droit pontifical où ces religieuses dispensaient des cours de BTS d’action sociale. Selon Le Parisien à l’époque, Luc Crepy est, dans cette affaire, « l’œil du Vatican ». Car le bâtiment fut vendu en 2008… à la famille royale du Bahreïn pour la coquette somme de 66 M€, un record à Paris ! Dixit le commissaire pontifical qui « devai[t] informer le Vatican, en envoyant des notes sur l’évolution de la négociation » : « Cette négociation était compliquée, passionnée, a pris des années, mais au final les sommes récoltées vont au service de l’Eglise. C’est l’essentiel ». Tout Luc Crepy est résumé dans cette tirade. De retour au séminaire d’Orléans pour un quinquennat, vu comme intriguant, il s’envole pour Rome où il devient le numéro deux de sa congrégation et enseigne la théologie morale à la Grégorienne. Moins de trois ans après, début 2015, il est nommé évêque du Puy-en-Velay, « la Lourdes du Moyen-Âge ».
Luc Crepy ne veut pas d’histoire et quand il y en a, les fuit comme la peste, à la limite de la couardise. C’est sans doute pour cette raison qu’il est nommé en 2006 commissaire pontifical pour la province de France et de Suisse de la Société des Filles du Cœur de Marie, d’inspiration ignacienne. Rome – et le diocèse de Paris2 –, de fait, veut contrôler la vente de l’hôtel particulier de Bourbon-Condé3 (Paris-VIIe), possession de cette congrégation religieuse féminine de droit pontifical où ces religieuses dispensaient des cours de BTS d’action sociale. Selon Le Parisien à l’époque, Luc Crepy est, dans cette affaire, « l’œil du Vatican ». Car le bâtiment fut vendu en 2008… à la famille royale du Bahreïn pour la coquette somme de 66 M€, un record à Paris ! Dixit le commissaire pontifical qui « devai[t] informer le Vatican, en envoyant des notes sur l’évolution de la négociation » : « Cette négociation était compliquée, passionnée, a pris des années, mais au final les sommes récoltées vont au service de l’Eglise. C’est l’essentiel ». Tout Luc Crepy est résumé dans cette tirade. De retour au séminaire d’Orléans pour un quinquennat, vu comme intriguant, il s’envole pour Rome où il devient le numéro deux de sa congrégation et enseigne la théologie morale à la Grégorienne. Moins de trois ans après, début 2015, il est nommé évêque du Puy-en-Velay, « la Lourdes du Moyen-Âge ».
Il s’agit pour lui de succéder au chanoine régulier de Saint-Augustin, Mgr Brincard, évêque dans la Haute-Loire (1988-2014) décédé quelques mois plus tôt. Le nouvel élu trouve un diocèse conservatisé à l’extrême, confit en dévotions en tout genre, avec beaucoup de prêtres allogènes et ambitieux, dont le fameux Emmanuel Gobilliard, aujourd’hui évêque auxiliaire de Lyon. Luc Crepy vire la Communauté Saint-Martin, reprend en main l’agapèthérapie initiée par le pédiatre membre de la Communauté des Béatitudes, Bernard Dubois, qu’il confie au père dominicain Xavier Pollart, psychologue clinicien strict, très craintif et très institutionnel. Il faut dire que sous couvert de sessions de « guérison intérieure », « psycho- spirituelles », on laissa passer bien des dérives que Mgr Brincard – emporté par son enthousiasme dévot – ne put contenir. […]
Aucun prophétisme chez cet évêque navrant qui, nous l’espérons, nous surprendra un jour positivement. Car l’homme a incontestablement des qualités pastorales et surtout n’est pas aligné sur le néo-conservatisme qui gangrène l’Eglise en France. Pour l’instant.