L'”Eglise” anglicane serait sur le point de nommer “évêque” un pasteur ouvertement “gay”. Selon la presse anglaise, Rowan Williams, le chef de la Communion anglicane (qui a pourtant imposé des sanctions à la communauté épiscopale des Etats-Unis après qu’elle ait élu “évêque” une lesbienne militante), serait prêt à soutenir l’élévation du “très révérend” Jeffrey John, qui avait par le passé renoncé à devenir “évêque” en pleine controverse sur son homosexualité. Le service communication de Rowan Williams a refusé de commenter cette information.
“Je pense que la force des opposants aux évêques homosexuels sera moins forte cette fois-ci” expliquait mardi dernier le révérend Canon Giles Goddard, qui dirige Inclusive Church, un mouvement anglican pro-gays fondé en 2003 après la polémique provoquée par le révérend Jeffrey John.
John, 57 ans, est maintenant doyen de la “cathédrale” Saint Albans. Il a déclaré qu’il était célibataire mais n’a toujours pas rompu son partenariat civil et se déclare favorable aux relations homosexuelles tant qu’elles sont “permanentes, fidèles et stables” (c’est d’ailleurs le titre d’un de ses livres).
Une commission des nominations de la Couronne, composée de 14 représentants de l'”Eglise” d’Angleterre dont Williams, s’est réunie en secret lundi et mardi derniers pour choisir parmi deux candidat l'”évêque” de Southwark (Londres).
Le Premier ministre David Cameron, ouvertement favorable aux revendications homosexuelles, prendra la décision finale sous la forme d’une recommandation auprès de la Reine Elizabeth II, qui effectuera (pour la forme) la nomination. Selon le diocèse de Southwark, la décision ne sera pas annoncée avant octobre
Mais le révérend Paul Dawson, porte-parole de Reform, un groupe évangélique composé d’Anglicans, conteste par avance la nomination de John :
“Si un évêque enseigne effectivement ce que la Bible condamne clairement et ce que l’Eglise d’Angleterre admet comme fondé sur le plan doctrinal, si vous avez quelqu’un au plus haut niveau qui dit que c’est une “bénédiction”, un “don”, cela pose toutes sortes de questions pour le paroissien lambda”.
C’est le moins qu’on puisse dire ! Revenant sur le scandale John de 2003 qui avait vu Williams, chef de l'”Eglise” d’Angleterre depuis 2002, céder à la frange dite conservatrice, le commentateur Andrew Brown écrit dans The Guardian :
“Il a cédé après deux mois de pressions et demandé à John de se retirer, se bâtissant la réputation d’un homme que l’on peut intimider. S’il est à nouveau battu, il est fini. S’il gagne, il aura franchi les rapides et l'”Eglise” d’Angleterre sortira des turbulences de ces 30 dernières années avec une claire et cohérente doctrine en matière de sexualité”.
Sans doute au prix d’une nouvelle scission ou de départs massifs. La cohérence dans la culture de mort a quand même ses limites…
Arthur Leroy