Dom Louis-Marie, abbé de l’Abbaye Sainte Madeleine du Barroux, évoque le sens du Carême dans la dernière lettre Les amis du Monastère (n° 173, 19 mars 2020) :
Alors que pour une grande majorité de chrétiens le carême est synonyme de pénitence, chez saint Benoît, c’est un temps à vivre en toute pureté, conformément à la vocation de chacun. C’est donc une période durant laquelle nous nous efforçons de vivre en dignes fils et filles de Dieu, et qui nous conduit, lors de la Veillée pascale, à renouveler les promesses de notre baptême.
La courte exhortation de notre Père saint Benoît décrit le carême comme un entraînement à la sainteté, et non pas comme une parenthèse dans notre vie habituelle. Car la sainte quarantaine demeure un temps de conversion en profondeur, un temps pour changer nos cœurs, pour perdre de mauvaises habitudes et en acquérir de bonnes. C’est un combat de la vertu, qualité de l’âme acquise par des actes concrets et volontaires. Saint Augustin, dans ses Confessions, avoue que son combat le plus rude, dans le choix décisif de Dieu, fut celui des mauvaises habitudes. En effet, une chaîne, une corde, un lien même le plus faible, le retenait dans les bras boueux des choses terrestres. Mais la grâce fut là et, au moment opportun, il fit le choix qui décida de son éternité et, dans une grande mesure, de l’avenir de la chrétienté. Jamais il ne le regretta.