Nous avons déjà évoqué l’apostolat naissant de la Fraternité Saint-Pierre au Viet-Nam. Dans la lettre de novembre de la Confraternité Saint-Pierre, l’abbé Laurent Demets évoque les débuts naissants de son apostolat dans ce pays.
Ninh Bình ! C’est dans cette province du Nord Viet Nam que l’on appelait jadis le Tonkin oriental, que la Providence a permis que soit établi le premier pied-à-terre de la Fraternité Saint Pierre en Asie. Il faut remercier pour cela les moines cisterciens de Châu Sơn qui m’ont accueilli chaleureusement en leurs murs. Ce monastère manifeste la vitalité de l’Église du Viet Nam. Fondé dans les années 1930 dans le cadre enchanteur de ce que l’on appelle la baie d’Halong terrestre, entouré de rizières et de montagnes calcaires, le monastère a connu une période de déclin à partir de 1954. Le régime de Hanoi ayant adouci sa politique anti-religieuse, le monastère connait un renouveau depuis une quinzaine d’années et compte une centaine de moines d’une moyenne d’âge très jeune.
Le Tonkin ! Terre bénie de Dieu car terre de martyrs. Et puisque « le sang des martyrs est semence de chrétiens » (Tertullien), il ne faut pas s’étonner de voir au nord Viet Nam une petite chrétienté : séminaires et noviciats plein à craquer, constructions de nombreuses églises, taux de pratique très élevés : les églises se remplissent dès 5h du matin, et même plus tôt encore dans les campagnes. Visitant un jour une paroisse avec l’ancien archevêque de Hanoi qui demeure maintenant au monastère, ce dernier me racontait que tous les habitants du lieu comptent un martyr parmi leurs ancêtres, ce dont ils sont fiers.
C’est un héritage dont il faut se montrer digne. En arrivant au pays, j’avais bien conscience de marcher dans les pas de géants de la foi. Ce sont ces pionniers du Christ, ces bâtisseurs de la Foi, ces apôtres infatigables que rien ne pouvait ébranler qui ont tracé la route que j’emprunte aujourd’hui avec des sentiments de gratitude et de piété filiale. Et je compte sur vos prières pour que je puisse m’en montrer digne.
Qu’en est-il de l’apostolat de la Fraternité Saint Pierre au Viet Nam ? Je dirais qu’il est dans un état embryonnaire. Je demeure au monastère où j’enseigne le français et l’anglais aux novices et profès temporaire. Le prieur du monastère a exprimé son souhait de me voir un jour célébrer la messe de communauté. Il me faudra d’abord former quelques frères au service de messe pour la forme extraordinaire. J’ai par ailleurs un réseau de contacts de jeunes catholiques vietnamiens qui sont intéressés par la liturgie traditionnelle. Beaucoup ne l’ont encore jamais vu, et apprennent déjà à servir la messe ou à chanter le grégorien, internet offrant pour cela de nombreuses ressources. J’ai eu l’occasion de célébrer une messe à Biên Hoa, dans le sud à côté de Saigon. Et d’y recevoir les premiers membres de la Confraternité !
Tout reste donc encore à faire avant de pouvoir ouvrir un apostolat stable au Viet Nam. Certes, il y a de nombreux points positifs et encourageants. Il y a aussi des obstacles énormes à franchir. Mais le Christ n’a-t-Il pas promis qu’avec la foi nous pourrions déplacer les montagnes ? Aussi je vous demande vos prières, chers membres de la Confraternité Saint Pierre, pour soutenir cet apostolat en Asie. Et grâce à votre aide, j’espère pouvoir vous donner bientôt de bonnes nouvelles.
Merci du fond du cœur !