Mgr Bernard Fellay, Supérieur Général de la Fraternité Saint-Pie X, a évoqué la nature des relations avec Rome lors de son homélie de la Messe Chrismale qu’il a célébré le Jeudi Saint 29 mars 2018 au Séminaire d’Ecône.
Retranscription La Porte Latine
Dans l’Église aujourd’hui le sens de Dieu, le sens de la grandeur de Dieu, de la vérité de Dieu, de Notre-Seigneur a été perdu.
Et là notre dernier point, quand on regarde ce qui se passe dans l’Église aujourd’hui, on a vraiment l’impression que appelons cela ce sens de Dieu, le sens de la grandeur de Dieu, de la vérité de Dieu, de Notre-Seigneur a été perdu. Et que cette nouvelle liturgie elle-même fait perdre ce sens. Comment est-ce qu’ils ont pu, comment est-ce qu’ils ont osé faire une messe tellement vile, tellement vide, plate. Ce n’est pas comme cela qu’on peut honorer Dieu. Et avec ça, avec cette manière tellement commune, regardez comment les gens se comportent On ne leur en veut pas, ils n’y peuvent rien, c’est comme ça. Mais regardez comment ils se comportent quand ils rentrent dans une église ! Regardez comme ils font, ils ne savent même plus que c’est la maison de Dieu. On leur a tellement rabâché que c’était le peuple de Dieu qui comptait. Et non plus le bon Dieu. Et ainsi, on a perdu tant de tant de choses.
Et nous, par une grâce du bon Dieu, nous avons tous ces trésors qu’on appelle la Tradition. C’est tout un ensemble de trésors qui sont les trésors de l’Église et c’est de ces trésors que découle la grâce qui sanctifie, qui fait aller au Ciel, qui fait quitter le monde, le péché. C’est tout un tout cela. Quel devoir nous avons, un devoir vraiment sacré de conserver ces biens. Pas seulement pour nous, mais pour les générations qui viennent. Pour l’Église. Ces trésors, ce sont les trésors de l’Église, pas les nôtres. Ils sont les nôtres parce que nous sommes de l’Église.
Au nom de cet état de nécessité, le danger, c’est d’en prendre et d’en laisser.
Et là aussi, le danger, un des dangers de cette situation, nous constatons des autorités, des prélats qui commencent à faire et à dire n’importe quoi, eh bien, c’est de les envoyer promener. C’est un grand danger. On se trouve alors dans une situation où, au nom de la nécessité, ce que nous appelons l’état de nécessité, qui est vraiment, réel, tragique dans l’Église, eh bien au nom de cet état de nécessité, le danger c’est d’en prendre et d’en laisser. Prendre sa liberté. Il y a des principes qu’on applique à faux. Par exemple, tout ça c’est confus, alors lex dubia, lex nulla. Ou bien, in dubio libertas. On y va. C’est un danger.
Le danger de vouloir ou de prétendre que puisque tout va de travers, nous sommes libres de faire ce que nous voulons. Cette attitude-là, elle est dangereuse, elle est fausse, elle n’est pas chrétienne. C’est vrai, il y a des cas, et même nombreux, c’est devenu une situation, où nous sommes obligés de refuser l’application de beaucoup de lois nouvelles, modernes parce qu’on voit qu’elles font du mal aux âmes. On se trouve dans une situation où l’Église – des théologiens l’ont prévue, l’ont analysée – cette situation où l’application d’une loi causera un dommage. Ça peut arriver. Parmi les hommes, ça peut arriver. Les hommes ne connaissent pas toutes les circonstances et donc lorsqu’ils font des lois, ils savent qu’il peut y avoir des exceptions où la loi non plus n’existe plus, non, pas ça, mais est suspendue.
Alors, quelle est l’attitude correcte dans cette situation? Eh bien,, c’est celle que nous indique saint Thomas : quand on ne peut pas appliquer une loi, parce qu’elle causerait un dommage, on doit se demander quelle est l’intention du législateur lorsqu’il a fait cette loi. Qu’est-ce qu’il voulait ? Et en regardant cette intention du législateur, on trouvera la réponse pour la situation présente. Et donc, même si matériellement on a l’impression d’être en désobéissance, formellement on maintient le principe de l’obéissance parce qu’on ne fait pas ce qu’on veut mais on cherche ce que veut le législateur, celui qui a fait la loi. On cherche justement l’intention, pourquoi cette loi, et on sait que l’intention finale, celle qui domine tout, c’est le salut des âmes. Pourquoi est-ce qu’il y a des lois dans l’Église ? Et même toutes les lois dans l’Église pour une seule chose, sauver, sauver les âmes. Et bien sûr c’est ça le grand principe, même dans le nouveau droit canon, il est exprimé ce principe. Mais il faut faire attention parce que c’est vrai que cette situation qui dure, et qui dure et qui continue, peut faire prendre des mauvaises habitudes. Et donc il faut s’examiner, il faut faire attention à bien se mettre dans cet état de dépendance du bon Dieu, et aussi, quand c’est possible, des autorités.
Nous ne pouvons pas approcher de ces autorités avec une pleine confiance.
Est-ce que cela veut dire qu’il faut chercher à tout prix des solutions avec Rome et ainsi de suite. Évidemment, ce n’est pas à tout prix, parce que précisément la première condition c’est de servir Dieu, c’est le salut des âmes. Quand on voit qu’il y a tellement et tellement de choses qui sont faites aujourd’hui et qui nuisent au Salut, eh bien là évidemment il faut dire non et c’est ce qui nous oblige à approcher les autorités avec une extrême prudence et en maintenant, nous l’avons dit à Rome, nous avons dit : écoutez, si vous avez l’intention de nous faire changer, de nous faire accepter les choses modernes, alors, on s’arrête ici, on ne va pas plus loin, parce que nous, nous n’accepterons pas. Nous n’accepterons pas, nous ne voulons pas. Ni diminuer quelque chose que ce soit à la gloire qui est due à Dieu, ni à notre Salut, ni à la foi, ni à la grâce.
Évidemment, dans cette situation actuelle, nous ne pouvons pas approcher de ces autorités avec une pleine confiance. Ce n’est pas possible. C’est pour cela que nous disons qu’il faut gagner confiance et cela doit se passer par des actes. Montrez que vous voulez la Tradition pour l’Église, montrez que vous l’aimez. Hélas, presque tous les jours nous avons les signes contraires. Presque tous les jours.
Pour cela, nous continuons sereinement en attendant que le bon Dieu veuille bien changer ces circonstances. Nous verrons bien combien de temps il faut encore attendre. C’est vraiment dans les mains du bon Dieu. Pour nous, nous savons, nous avons un trésor dans les mains, nous n’avons pas le droit de le galvauder, nous n’avons pas le droit de le diluer. C’est un de nos premiers devoirs, on peut le dire, de conserver ce dépôt, c’est même saint Paul qui le disait dans l’Écriture sainte – vous vous rendez compte – depositum custodi, garde le dépôt. Ce dépôt c’est le bon Dieu qui l’a donné à l’Église. Personne n’a le droit de le dissiper. L’Église, la première, n’a pas le droit, elle doit le garder et nous, comme il est entre nos mains, nous devons le garder.
Montrez que vous voulez la Tradition pour l’Église, montrez que vous l’aimez. Hélas, presque tous les jours nous avons les signes contraires. Presque tous les jours.”
Et cela ne suffit donc pas pour comprendre qu’il n’y a pas de volonté de la part de qui que ce soit dans la Curie Vaticane à commencer par Bergoglio qui est en pâmoison devant Luther, pour amorcer ce “come-back” vers la Tradition bimillénaire de l’Église ? Et à tout le moins pluri-centenaire du Concile Vatican Premier.
Mgr Fellay PERD son temps et pire, envoie à la perdition les âmes qui le suivent ignares, dans ce rêve éveillé.
Le concile du Vatican ne peut être considéré comme “pluri-centenaire”, puisqu’il n’a même pas deux cents ans ! Il n’inaugure pas la Tradition de l’Église mais la confirme en l’élucidant à son tour. La Tradition remonte aux Apôtres et, à la mort du dernier, son dépôt est clos.
Mgr Fellay ne peut être taxé d’entraîner ses fidèles à leur perte en leur transmettant avec autant d’exactitude que possible ce que l’Église a toujours enseigné et en perpétuant une lignée de prêtres en exacte correspondance avec l’institution de Jésus-Christ.
Le sédévancantisme se glisserait-il donc dans des commentaires animés des meilleures intentions ?
Oui.Enfin les points sur les I.
Réagissons.Comme le dit le Frère William SLattery Heroism and Genius .
Comment les prêtres catholiques ont construit la civilisation occidentale à reconquérir en marchant dans les pas des grands qui nous ont précédés.
Ad Majorem Dei Gloria! Sursis Corda!
Merci Monseigneur de parler enfin de la souffrance des catholiques romains de voir leur culte réduit de plus en plus (Croix, crèches de Noël, Vacances de printemps et non de Pâques, attaques de catholiques, films anti cléricaux…) alors que d’autres sont portées au pinacle.
N’oublions pas que la civilisation occidentale a été créee par les prêtres catholiques après la chute de Rome et que ce sont les prêtres et les moines qui ont essaimé la chrétienté . (Heroism and Glorius) William SLATTERY).
AMDG
Carolus Magnus, pourriez-vous être plus explicite , car àmon très humble avis Mgr Fellay ne perd pas son temps puisqu’il leur a dit que s’ils ne voulaient pas accepter la Tradition, c’était leur choix mais s’ils l’aimaient qu’ils la montrent par des actes. Je suis sur que dans cet “aéropage”, il y en a qui sont pour, par ex le Cardinal Sarah mais je le sens tellement seul!