Interrogé dans Le Monde, l’archevêque de Paris Mgr Aupetit déclare notamment :
Une partie des catholiques craignent la venue de migrants en trop grand nombre. Les évêques doivent-ils parler plus clairement ?
Il y a une crainte de l’insécurité culturelle. Lorsque j’étais médecin à Colombes [Hauts-de-Seine], au départ, dans les cités, les gens vivaient très bien ensemble. On ne regardait pas qui était musulman ou chrétien. On se rendait des services entre personnes. Aujourd’hui, c’est ghettoïsé. Les mairies tentent de favoriser la mixité sociale, mais on est quand même très engagé vers le communautarisme.Un imam m’a dit : « On n’a plus de contrôle sur nos jeunes, ce n’est plus nous qui les formons à la religion. Ils vont se former ailleurs. » Ailleurs, c’est sur Internet. Il y a là une vraie question à prendre à bras-le-corps. Nous avons des religieux et des religieuses dans les cités. Peu nombreux, mais reconnus comme tels. Ils essaient de faire du lien entre les personnes. Mais c’est vrai qu’il y a des zones de non-droit absolu, avec des choses terribles, où la police ne peut pas intervenir.
Comment s’adresser à ces « catholiques culturels » ?
S’ils se disent catholiques, c’est qu’il y a quelque chose, et il faut respecter ce quelque chose. Ils espèrent. Il ne faut pas éteindre la mèche qui brûle encore un peu. Comment essayons-nous de répondre à cette soif ? Parfois, à la fin de la messe, des gens venaient me voir pendant plus d’une heure pour me demander une bénédiction car l’un de leurs proches était malade ou leur conjoint les avait quittés… Pour répondre à cette souffrance, j’ai organisé à la cathédrale de Nanterre une grande prière de guérison et de délivrance. C’était plein ! Il y avait tous les milieux sociaux. Sommes-nous à l’écoute des attentes des gens, de leurs souffrances ? Plutôt que de leur proposer un produit fini, il faut être à l’écoute de leur soif, qui est aussi spirituelle.
Un sondage publié par « La Croix » le 3 janvier montre l’acceptation croissante de la procréation médicalement assistée (PMA), de la gestation pour autrui (GPA) ou encore du suicide assisté, y compris par les catholiques. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Ce n’est pas parce qu’une majorité pense quelque chose que cette chose est juste. « Tu ne suivras pas une majorité qui veut le mal », est-il écrit dans le livre de l’Exode. Ce sondage est un constat, il n’est pas rassurant. Le pape parle d’une civilisation du déchet. C’est vrai. On peut même parler de la société des encombrants ! Ceux qui nous encombrent, on les jette. Des amis belges m’ont dit que leurs parents avaient intégré le fait que, s’ils n’allaient pas bien, ils devaient disparaître. Ils trouvent normal qu’on les euthanasie. C’est quand même effrayant ! On élimine les personnes handicapées avant qu’elles naissent. Qu’est-ce que cela veut dire ? J’ai soigné des personnes handicapées pendant onze ans. Elles m’ont bien plus appris que tous mes autres patients. Qu’au-delà des apparences, il y a une humanité formidable. Avec eux, on ne peut ni tricher ni porter un masque. La mentalité change, effectivement, mais il y a un véritable enjeu. Il faut se poser, avoir une réflexion de fond sur tous ces sujets.”
Le gouvernement veut étoffer l’enseignement du fait religieux à l’école. Quel rôle pouvez-vous avoir ?
Il est dans le rôle de l’Etat de contrôler ce que nous pouvons faire, et notamment s’il fait appel à des religieux. Il y a le fait religieux sous l’angle historique. C’est souvent par là que l’on passe. Mais je pense qu’il faudrait aller plus loin, jusqu’à l’espace théologique. Dans le RER, des musulmans m’interrogent en tant que prêtre. A la fin, ils me disent : « Merci d’avoir parlé de Dieu. » Les musulmans qui mettent leurs enfants dans une école catholique le font parce que, là, on peut « parler de Dieu ».
Il faut aller plus loin que le fait historique. Qu’est-ce que la transcendance ? Pourquoi l’homme prie ? Ne peut-on pas parler de Dieu ? C’est le tabou, Dieu, aujourd’hui ! Ce n’est plus le sexe, c’est Dieu. On n’a pas le droit de parler de Dieu, sinon on gêne.”
Il nous faut garder confiance et attendre,tant de nos pasteurs nous ont déçu,il nous faut apprendre également à demander des éclaircissements à nos évêques afin de ne pas entrer en conflit,de répondre également à ceux qui nous interrogent ,la hiérarchie est une des composantes de l’Eglise que nous sommes tous par notre baptême en Dieu,un et trine!
L’obéissance est une belle vertu,l’humilité également!
Il nous faut revenir au sacré,principalement dans la liturgie,prier sur du beau comme nous le rappelle Saint-Bernard,cela nous fortifie et est du à notre Sauveur,suivons l’exemple des Mages prosternés devant l’Enfant-Dieu et de la femme versant un parfum précieux sur les pieds du Seigneur peu de temps avant sa Passion.
Se référant à l’Évangile, il faut savoir faire la distinction entre le bien et le mal, prions pour la bonne entente + + +