Un lecteur nous transmet des informations concernant le projet d’acquisition d’orgues pour la Basilique Notre-Dame de Fribourg (Suisse). Cette église, la plus ancienne de Fribourg, a été magnifiquement restaurée ces dernières années mais n’a plus d’orgues depuis les années 1960. Depuis 2012, la messe dans la forme extraordinaire y est célébrée par des prêtres de la Fraternité Saint-Pierre.
La plus vieille église de la ville
L’église d’origine érigée sur le site, dans la première moitié du XIIIe siècle, fait de la Basilique de Notre-Dame de Fribourg le plus ancien sanctuaire de la ville. Au travers des siècles, de nombreux agrandissements, transformations et restaurations ont eu lieu, tendant périodiquement à adapter l’édifice aux besoins et mode de l’époque.
La dernière transformation radicale est intervenue entre 1785 et 1787. Elle consista en l’adaptation d’un péristyle toscan à l’avant de sa façade occidentale ainsi qu’en l’aménagement de l’intérieur de l’édifice dans le style Louis XVI. Cette modernité néo-classique assura la pérennité à ce monument dont la conservation était contestée.Une église au service des âmes et des corps
L’église a longtemps appartenu à l’Hôpital des Bourgeois, cet établissement se trouvant jusqu’en 1683 dans le quartier du Bourg. Plusieurs congrégations de laïcs y ont été fondées et des corporations d’artisans y avaient leurs autels.
En 1884, la propriété de l’église fut transférée à l’Évêché du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg. Elle fut ensuite élevée au rang de Basilique Mineure par le Pape Pie XI en l’an 1932. Donnée par l’Évêché à la Fondation actuelle en 1968, l’état de vétusté du clocher préoccupe le Conseil de Fondation qui décide en 1970 sa restauration. À cette occasion, il est décidé de remplacer le bulbe datant de 1842 par une nouvelle flèche s’inspirant de la forme originelle attestée sur le célèbre plan de la ville de Fribourg de Martin Martini.La restauration récente
La dernière restauration débute en 1991 et se termine en 2011. Rendue nécessaire par l’état alarmant du bâtiment, elle donne une nouvelle jeunesse à ce vénérable édifice.
En septembre 2012, Mgr Morerod, évêque du diocèse, confie à la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre la charge pastorale de la Basilique.
Un nouvel orgue : pourquoi ?
L’église de Notre-Dame disposait d’un orgue déjà en 1501. En 1665, un contrat fut passé avec le facteur d’orgue Sebald Manderscheidt pour la construction d’un positif à cinq registres, instrument vendu par la suite mais qui, après un parcours historique singulier, a pris sa place en 1982 dans la chapelle de l’ancien Hôpital des Bourgeois.
Dans le cadre des transformations de la Basilique entre 1785-1787, un orgue fut commandé au facteur d’orgues Joseph Anton Mooser, père du célèbre Aloys Mooser. Les décorations du buffet sont de Dominique Martinetti. Cet instrument a été terminé en 1786 et a subi plusieurs transformations, pour être remplacé en 1916 par un nouvel orgue construit par Henri Wolf-Giusto à l’intérieur de l’ancien buffet. C’est de cette époque que date un tableau de cet instrument attribué à Eugène Reichlen. Ce dernier instrument fut vendu en 1948 à la paroisse de Massonnens et remplacé par un orgue électronique. Mais le facteur d’orgues Emile Dumas qui a construit l’orgue de Massonnens en 1949 n’a finalement pas utilisé les éléments en provenance de Notre-Dame, ce qui explique sa disparition. L’orgue électronique Wurlitzer de 1948 a dû être remplacé plusieurs fois pour permettre d’assurer l’accompagnement musical de la liturgie dans la Basilique.
Après l’importante restauration de la Basilique effectuée ces deux dernières décennies, le projet de doter la Basilique d’un nouvel instrument s’est ainsi rapidement imposé au vu de l’importance du sanctuaire dans l’histoire de notre ville. Cette restauration ne sera vraiment terminée qu’avec l’installation d’un nouvel orgue !