L’abbé Christian Bouchacourt, Supérieur du District de France de la FSSPX, lance une croisade pour les vocation du 5 au 13 mai :
Année après année, la Fraternité Saint-Pie X, comme d’ailleurs les autres congrégations de la Tradition, se développe, s’agrandit, s’affermit. Nous avons désormais dépassé les 600 prêtres, répartis dans près de 170 maisons. Sans compter les frères et les religieuses.
Il serait facile de continuer à montrer les bénédictions divines qui pleuvent sur nous, et dont nous devons sans cesse rendre grâce. Malheureusement, au milieu de cette expansion, il y a, il faut le dire, un sujet d’inquiétude, celui des vocations : elles ne sont pas assez nombreuses, elles stagnent.
On peut le constater de diverses façons. La plus simple est celle-ci : pour répondre seulement aux demandes qui nous parviennent, donc pour sanctifier les âmes qui nous arrivent sans même que nous allions les chercher, nous sommes constamment en sous-effectif. Les supérieurs sont sollicités pour des prêtres, des frères, des religieuses, et la chose serait nécessaire et urgente, et pourtant ils ne peuvent répondre à ces demandes. Alors des lieux ne sont pas desservis, des messes ne sont pas assurées, des fidèles ne peuvent se confesser ou recevoir l’instruction religieuse dont ils auraient besoin, des malades ne sont pas visités, bref la société chrétienne se délite.
C’est que, comme le notait Monseigneur Pie le 25 novembre 1849, le sacerdoce, non seulement coopère à la sainteté individuelle, mais encore influence profondément la société : « De l’action du sacerdoce dépend en ce moment l’issue de la crise. Si le prêtre ne transforme pas la société, il faut désespérer de l’avenir. » En revanche, disait-il, « tout fleurira dans le diocèse, tant que les séminaires seront prospères. Du nombre et de la qualité des prêtres qu’ils nous fourniront, dépend l’avenir de la religion et le salut de la société ».
Que devons-nous faire dans une situation si angoissante ? Le district de France, dès ses débuts, a fait le bon choix, celui d’ouvrir des écoles chrétiennes. Cela permet aux jeunes qui ont été ainsi formés dans les vertus naturelles et évangéliques, tant au sein de leur famille qu’à l’école, d’être capables de répondre à une éventuelle vocation. 95 % des vocations proviennent d’ailleurs aujourd’hui des écoles vraiment catholiques.
Mais « être capable » et « répondre effectivement » sont deux choses bien différentes, puisque jamais nous n’avons eu autant d’enfants dans nos écoles. Il faut en avoir conscience : toute vocation qui aboutit est une victoire magnifique de la grâce divine, mais aussi toute vocation détournée ou dissuadée est une réussite de Satan. C’est dans l’intime d’une âme que se réalise le cheminement, parfois le combat, qui va lui permettre de se donner à Dieu sans retour.
Or Jésus a demandé explicitement à tous les chrétiens de participer à cette éclosion et à cette maturation des vocations. S’adressant à ses Apôtres, et à travers eux à chacun de nous, il affirme : « La moisson est abondante, mais les ouvriers peu nombreux. Priez donc le Maître de la mois-son d’envoyer des ouvriers à sa moisson. » (Mt 9, 37-38)
Tel est le sens premier de cette « croisade des vocations ». Il s’agit de répondre à l’appel de Notre-Seigneur, de travailler de la manière la plus efficace, et même de l’unique manière efficace (puisque c’est la seule que Notre-Seigneur nous ait indiquée), à la venue de nombreuses et saintes vocations sacerdotales et religieuses, pour que Dieu soit sans cesse loué et que les âmes de bonne volonté puissent être sauvées et conduites au Ciel. Car « multiplier les apôtres, c’est multiplier les élus », s’exclamait le père Albéric de Foresta (1818-1876), fondateur des écoles apostoliques jésuites.