Notre confrère Paix Liturgique dresse un premier bilan pour le 10ème anniversaire du Motu Proprio Summorum Pontificum du 7 juillet 2007 :
« Nous n’avons pas de dossiers en cours ; il n’y a plus de demandes de mise en œuvre du motu proprio posant problème dans les diocèses français », peut-on entendre aujourd’hui dans les bureaux de la commission Ecclesia Dei à Rome. Factuellement, c’est parfaitement exact.
Est-ce à dire pour autant qu’il n’y a pas ou plus de problème liturgique en France ? Que tout va pour le mieux dans une Église soucieuse de répondre aux aspirations liturgiques de tous ses fidèles ? Non, c’est en réalité que les demandeurs ont tout simplement fini par se lasser.
Les mois qui ont suivi l’entrée en vigueur du motu proprio de 2007 ont vu de très nombreux espoirs se manifester et de multiples groupes de fidèles s’adresser filialement à leurs pasteurs pour bénéficier de ce trésor que leur offrait théoriquement ce texte pontifical. Certes, d’excellents résultats ont été obtenus. Quelques paroisses se sont ouvertes honnêtement à la liturgie traditionnelle (et continuent de le faire à l’heure actuelle). D’autres, cependant, l’ont fait en trahissant l’esprit et la lettre du motu proprio. Mais la grande majorité, hélas, est restée sourde aux demandes formulées par les familles. De sorte que, au fil des mois et des années, les nouvelles demandes paroissiales se sont faites de plus en plus rares.
Cette absence d’expression de nouvelles demandes s’explique par la résignation des fidèles qui ont compris que la majorité des évêques et des curés ne souhaitaient pas de la paix liturgique et faisaient tout pour priver d’effet le motu proprio de Benoît XVI.
Mauvaise foi, manipulations grossières, calomnies et mensonges, aucune arme n’aura été négligée par ceux qui auraient dû être des artisans de l’unité liturgique (SP, art. 5.1).
Selon les cas on répondit aux demandeurs : « Vous n’êtes pas de la paroisse » ou « Il existe déjà une célébration diocésaine, l’évêque juge qu’il n’est pas nécessaire d’en créer une nouvelle » ou encore « Nous en parlerons au Conseil paroissial qui étudiera votre demande, nous ferons un point dans six mois ». On utilisa aussi l’argument du nombre. Parfois les fidèles n’étaient pas assez nombreux alors qu’ailleurs, comme à Vaucresson dans le diocèse de Nanterre, ils l’étaient bien trop et étaient accusés de mettre en péril l’équilibre paroissial.
Un curé bienveillant mais en fin de mandat expliquait aux demandeurs qu’il valait mieux « attendre l’arrivée de [son] successeur » tandis que celui qui arrivait demandait aux mêmes demandeurs de lui « laisser le temps de [s]’installer ». Etc, etc.
En un mot, l’essentiel des réactions ecclésiastiques, sous la houlette des autorités épiscopales, fut d’organiser le frein et le refus, de maintenir l’apartheid liturgique et de décourager les plus décidés des demandeurs. Bien entendu, et nos lettres en fournissent la preuve abondante (certains lecteurs nous reprochent d’être trop optimistes !), il existe de belles exceptions diocésaines et paroissiales. Mais, au bout d’une décennie, elles ne constituent toujours que des exceptions à une règle qui demeure celle du déni.
Le peuple fidèle en a conscience. Cela fait bien longtemps qu’il a compris que la volonté d’« aller aux périphéries » ou d’« accueillir la différence » n’étaient que des incantations à usage des médias et certainement pas des lignes de conduite à usage intra-ecclésial.
Nous aurons l’occasion de re-parler de ce dixième anniversaire dans les prochains mois.
Je ne vois pas d’inconvénient à ce que les chrétiens qui souhaitent célébrer le Seigneur dans le rite extraordinaire puissent le faire… à condition que ce ne soit pas au détriment des chrétiens qui trouvent leur joie à le célebrer dans le rite ordinaire. Avoir une messe dominicale chaque semaine devient un luxe dans les zones rurales. Les contraintes (rareté des célébrations ou kilomètres à parcourir) doivent être les mêmes pour tous.
Effectivement, l’ouverture demandée par Benoît XVI en 2007 n’a été suivie que de peu d’effet, encore qu’il y ait quelques progrès ici et là.
Le respecté pape Benoît XVI aurait dû être plus net dans sa demande, par exemple en exigeant de chaque évêque qu’il mette en œuvre dans sa cathédrale au moins un office dominical dans la forme extraordinaire.
En attendant, il faut que les fidèles de la “Messe de toujours” ne relâche pas la pression, et en particulier qu’ils conditionnent leur denier de l’Église à une avancée ou à une posture d’ouverture sur ce point précis.
Les diocèses ont besoin d’argent, le nombre de pratiquants réguliers s’effondre et les donateurs du denier sont pour la majorité des pratiquants âgés.
Nul doute que pour ces mauvais évêques (ce n’est pas le cas de tous heureusement !) qui s’obstinent dans leur rejet mesquin des catholiques traditionalistes, ils seront sensibles à l’odeur de l’argent, dont ils ont besoin et qu’ils chérissent subliminalement….
@ Bruno Anel “à condition que ce ne soit pas au détriment des chrétiens qui trouvent leur joie à célébrer dans le rite ordinaire”, nous dites-vous. Je rêve, venez dans le diocèse de Rodez et vous verrez que vous déchanterez rapidement en voyant le cirque de ces messes ou plutôt pseudo-messes où à certains endroits, des prêtres font n’importe quoi jusqu’à changer les paroles de la Consécration.Et s’il n’y a pas de prêtres, la faute à qui? Il faut voir les choses en face: les communautés dites tradi font le plein de leurs séminaires alors que les évêques n’ont pas grand monde dans leurs séminaires sauf les évêques qui acceptent la tradition, c’est curieux non? “Les contraintes doivent être les mêmes pour tous” dites-vous encore mais savez-vous que la plupart des gens qui veulent une Messe dans le rite extraordinaire ( en fait le rite ordinaire car c’est la Messe de toujours alors que l’autre c’est plutôt le rite moderne qui est extraordinaire, mais bon nous n’allons pas épiloguer là-dessus) font chaque dimanche des dizaines de kilomètres pour cela? Et en plus certains évêques leur pourrissent la vie parce que l’idéologie prime avant tout, ils devraient lire les bouquins du Cardinal Sarah