Alors que l’Assemblée Nationale devrait adopter une loi qui permet l’avortement en cas de viol ou de danger pour la santé de la mère, chrétiens et musulmans expriment leur opposition de principe à l’avortement.
Le Sénégal, un pays composé de près de 90 % de musulmans, a ratifié plusieurs Chartes relatives aux droits des femmes et à leur santé sexuelle, dont le Protocole de Maputo en 2003, qui impose aux États de garantir le droit à l’avortement médicalisé en cas de « viol, d’inceste ou de danger pour la santé de la mère ».
Toutefois, la loi n’est pas encore votée par l’Assemblée nationale qui en a la responsabilité. Car, au Sénégal, les deux principales religions, chrétienne et musulmane, n’acceptent pas cette pratique. « L’avortement médicalisé (…) n’est pas une bonne chose pour notre pays. Nous devons le combattre », a dit Oustaz Alioune Sall, célèbre animateur d’émissions religieuses à Sud Fm. Dans son prêche, il enseigne : « Notre rôle est non seulement de le dénoncer, mais aussi et surtout de faire prendre conscience aux jeunes, afin qu’ils ne l’appliquent pas ». Car, « si le Sénégal l’applique, d’ici à 100 ans, nous n’aurons plus de population et cela sera un précédent très dangereux ».