Les traductions liturgiques n’en finissent pas de poser problème. Délicate par essence, une traduction est toujours une trahison. Quant il s’agit du contenu de la foi la trahison peut s’avérer dramatique. Aux impératifs linguistiques, s’ajoutent les nécessités pastorales et les ambiguités propres à chaque culture. Ainsi est-il difficile d’avoir une traduction francophone uniforme, tant certains mots au Québec seraient insultants dans le contexte liturgique.
Quand il faut encore prendre l’œcuménisme en considération, s’ajoute une difficuluté autrement plus théologique où la trahison peut devenir contre productive. En gommant les différences, on peut en effet en venir à renoncer à la vérité.
Le Credo, comme le Pater, sont donc deux « textes » au contenu hautement sensible et disons-le fortement clivant puisqu’ils sont la quintessence de notre foi.
La traduction du Notre Père pose, depuis le début, en France de graves problèmes que l’habitude a fini par faire oublier. Elle pose pourtant la question de notre relation au Mal, comme au mal et particulièrement celle de la place respective de Dieu et du démon. Épreuve, tentation, libre arbitre c’est bien cela qui se cache derrière Ne nos inducas in tetationem.