En Jordanie, les islamistes du Front d’action islamique ont remporté 12,3% des sièges au Parlement. Un retour confirmé comme force d’opposition pour les Frères musulmans qui avaient boudé les scrutins depuis douze ans pour dénoncer des irrégularités et une loi électorale qui avantageaient les candidats des tribus. Cette année, le mode de scrutin a été organisé pour la première fois par listes et non plus par candidats. La majorité des sièges est revenue tout de même à des hommes d’affaires et des responsables de tribus loyaux à la monarchie.
Parmi les 130 nouveaux membres du Parlement jordanien élus dans le cadre des élections législatives du 20 septembre, les chrétiens seront au nombre de 9 soit le nombre minimum garanti à la minorité chrétienne par le système des quotas électoraux.
« Mais parmi eux – indique à l’Agence Fides S.Exc. Mgr Maroun Lahham, Vicaire patriarcal pour la Jordanie du Patriarcat latin de Jérusalem – ne se trouvent aucun des candidats chrétiens qui s’étaient présentés au sein des listes des groupes islamistes qui pourtant ont obtenu un bon résultat électoral ».
Le système des quotas prévoit que, dans chaque liste, y compris celles de matrice islamiste issues de groupes proches des Frères musulmans soient présents parmi les candidats au moins une femme, un chrétien et un membre de la minorité circassienne et tchétchène. C’est pourquoi certains candidats chrétiens, par exemple à Amman et à Madaba, ont accepté de se présenter aux élections sur les listes islamistes. Cependant, les électeurs de tendance islamiste ont concentré leurs votes sur les candidats de leur propre courant, laissant hors du Parlement tous les chrétiens qui s’étaient portés candidats sur ces listes ».
Les résultats électoraux confirment que le bloc conduit par le Front d’Action islamique, branche politique des Frères musulmans en Jordanie, est revenu au Parlement, obtenant 15 des 130 sièges, après que les forces islamistes aient boycotté les élections législatives de 2010 et 2013. Il s’agit du bloc politique le plus compact et le mieux organisé, attendu que les autres candidats élus sont en grande partie des représentants de groupes claniques ou tribaux unis entre eux seulement par le loyalisme partagé envers la Monarchie hachémite.
« Dans tous les cas – fait remarquer Mgr Lahham – il n’est pas dit que les parlementaires islamistes se poseront dans une position d’opposition frontale vis-à-vis de l’actuel ordre politique de la Jordanie: les éléments les plus fanatiques n’ont pas été élus et ceux qui se trouvent parmi les élus au Parlement représentent l’aile politique la plus compétente, en mesure de traiter avec les autres parlementaires et avec le gouvernement selon les logiques propres à la dialectique politique ».
Outre au quota destiné aux chrétiens, la loi jordanienne réserve 15 sièges parlementaires aux femmes et trois aux circassiens et aux tchétchènes. Seuls 56 membres de l’ancien Parlement ont été réélus et parmi les parlementaires chrétiens, un renouvellement notable s’est enregistré. « Sur les 9 baptisés élus – confirme à Fides Mgr Lahham – seuls trois faisaient déjà partie de la précédente Assemblée parlementaire, les six autres sont des nouveaux venus »
Source Radio Vatican et Agence Fides