Notre confrère Paix Liturgique dans sa lettre 556 du 16 août 2016 revient sur le Colloque Sacra Liturgia en Angleterre en juillet. Le cardinal Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacremets, y a donné une conférence, traduite par Paix Liturgique, dans laquelle il a évoqué notamment la célébration de la messe dans la forme ordinaire ‘face à Dieu’, mais aussi la réforme de la réforme liturgique.
Finalement, je souhaite noter qu’au milieu du travail de la réforme et de traduction qui eut lieu après le Concile (et nous savons qu’une partie de ce travail fut accompli trop rapidement, nous conduisant aujourd’hui à revoir les traductions pour les rendre plus fidèles au texte original latin), il n’y eut peut-être pas assez d’attention accordée aux intentions fondamentales des Pères du Concile : pour que la participation liturgique qu’ils désiraient soit réalisée : à savoir les prêtres doivent être « imprégnés de l’esprit et de la force de la liturgie, et capables de l’enseigner ». Nous savons qu’un bâtiment reposant sur des fondations branlantes risque de s’altérer, voire de s’effondrer.
Peut-être avons-nous bâti une liturgie nouvelle et moderne en langue vernaculaire, mais si nous ne l’avons pas faite sur de solides fondations – si les séminaristes et le clergé ne sont pas « imprégnés de l’esprit et de la force de la liturgie » comme le Concile l’exigeait – alors le peuple qui leur est confié ne pourra pas être formé. Il faut prêter attention aux paroles des Pères du Concile : il serait « futile » d’espérer un renouveau liturgique sans une formation liturgique approfondie. Sans une formation essentielle, le clergé pourrait même altérer la foi des fidèles dans le mystère eucharistique. Je ne voudrais pas que l’on me considère trop pessimiste. Et je redis encore : il y a beaucoup de laïques, de membres du clergé et de religieux pour qui la liturgie issue de la réforme postconciliaire est la source d’un extraordinaire zèle apostolique et spirituel. Pour cela, je remercie le Seigneur Dieu Tout-Puissant. Pourtant, à partir de la brève analyse que je viens de soumettre à votre attention, je pense que vous vous accorderez avec moi pour reconnaître que nous pouvons mieux faire. La sainte liturgie doit vraiment devenir la source et le sommet de la vie et de la mission de l’Église aujourd’hui, à l’orée du XXIe siècle, comme les Pères du Concile l’ont ardemment désiré.
De toute façon, c’est cela que le Pape François nous demande de faire : « Il est nécessaire, dit-il, d’unir notre volonté renouvelée d’avancer sur le chemin indiqué par les Pères conciliaires, parce qu’il reste encore beaucoup à faire pour parvenir à une assimilation complète de la Constitution sur la Sainte Liturgie de la part des fidèles et des communautés ecclésiales. Je veux parler en particulier d’un engagement en vue d’une initiation et une formation liturgiques solides et équilibrées des fidèles laïcs comme des prêtres et des personnes consacrées. » (Message du Pape François aux participants du Symposium Sacrosanctum Concilium, 18 février 2014)
Texte intégrale sur Paix Liturgique
Remercions le bon DIEU de nous “avoir donné” un Prélat africain aussi brillant dans le domaine théologique; nos évêques devraient lire ses écrits: cela nous éviterait en FRANCE les dérives que nous constatons depuis longtemps dans le domaine de la liturgie, qu’il s’agisse du rite en latin ou de la messe dite de Paul VI;
Cordialement à toutes et à tous.
Hervé
“Peut-être avons-nous bâti une liturgie nouvelle et moderne en langue vernaculaire, mais si nous ne l’avons pas faite sur de solides fondations”
C’est très diplomatiquement dit: la liturgie nouvelle est la cause de la perte de foi dans l’Eglise catholique. Cette liturgie “nouvelle” (vieille erreur) a protestantisé l’Eglise. Quand on aura enfin accepté cette réalité, on pourra sortir de l’apostasie générale.