« Nous n’allons pas nous laisser intimider » : c’est ce qu’annonçait le 1er juin 2016 le coordinateur général du comité d’organisation de JMJ à la presse réunie à Cracovie, quelques semaines après les attentats de Bruxelles. En 2002, les JMJ de Toronto au Canada avaient rassemblé une foule de jeunes enthousiastes et souriants quelques mois seulement après les attaques du 11 septembre à New York. 14 ans après, un tel témoignage semble nécessaire. Pour Mgr Damien Muskus ofm, dans de tels circonstances, il est important « de proclamer sa foi et d’exprimer sa joie et surtout de montrer que nous ne fléchirons pas ».
Après l’attaque du 14 juillet en France, le ministre polonais de l’Intérieur s’est montré rassurant, soulignant l’absence de menace supplémentaire pour les JMJ. Un imposant dispositif de sécurité est par ailleurs d’ores et déjà mis en place.
Vendredi 15 juillet, au lendemain de l’attaque de Nice, les autorités polonaises ont convoqué un état-major interministériel pour la lutte contre le terrorisme dans la perspective des JMJ. « Il n’y a aucune menace en Pologne », assure le président polonais, Andrzej Duda. « Aucune indication d’un risque quelconque » n’a été rapporté au ministre de l’Intérieur polonais. Mariusz Blaszczak a estimé qu’il n’était pas nécessaire de renforcer le dispositif prévu, le même que celui mis en place pour le sommet de l’OTAN qui s’est tenu à Varsovie début de juillet. Un sommet qui s’est déroulé sans anicroche.
Un important dispositif de sécurité
Concrètement, jusqu’au 2 août prochain, les contrôles ont été rétablis aux frontières entre la Pologne et la République tchèque, l’Allemagne, la Lituanie et la Slovaquie. Le trafic frontalier avec l’enclave russe de Kaliningrad et avec l’Ukraine est suspendu. Dans les aéroports et ports polonais, une multiplication des contrôles de sécurité est également à prévoir. Quant à l’aéroport de Cracovie-Balice où doit atterrir l’avion du Pape, il sera contrôlé par le Bureau des opérations antiterroristes. Tout visiteur doit s’attendre à montrer ses papiers d’identités, en cours de validité, et à faire l’objet de contrôles stricts. Une interdiction du port d’armes a été mise en place.
Lors des JMJ à Cracovie, mais également pendant les événements qui se dérouleront dans les différentes paroisses du pays, la sécurité des pèlerins sera assurée par 20 000 policiers. Pas de vacances au mois de juillet pour les forces de l’ordre. 7 500 policiers surveillent les lieux les plus fréquentés. 1 500 gardes-frontières font le guet et 1 400 pompiers ont vérifié la sureté de quelques 2 000 sites, hôtels ou campings. Les policiers ont reçu des équipements supplémentaires, y compris un robot conçu pour désamorcer des engins explosifs.
Entre une autoroute et des fossés rempli d’eau, le site où se dérouleront les JMJ a été, un temps, contesté. En cas de problème, on craignait une évacuation difficile de cette plaine de 300 hectares située à Brzegi à 15 kms au sud de Cracovie. Mais fin avril, le chef de la gendarmerie vaticane, Domenico Giani, accompagné d’une délégation de sept responsables du Saint-Siège, a écarté tout risque. Ce terrain plat, le seul à pouvoir accueillir 2 millions de pèlerins, permet une bonne visibilité.
Quant à la voirie, 6,5 km de routes asphaltées ont été construits et s’y ajouteront 15 kms de routes provisoires. L’armée construira plusieurs ponts provisoires et les fossés seront clôturés. Une éventuelle évacuation des pèlerins vers des itinéraires balisés ne demanderait que huit minutes. Et une ligne à haute tension au-dessus du terrain sera temporairement déconnectée.
Source Radio Vatican