Descartes a imposé l’idée que l’homme est composé d’un corps et d’un esprit, le premier étant un pur mécanisme, et le second une substance spirituelle. Dans ces conditions, les passions ne sont que des modifications de l’esprit qui proviennent de son union avec le corps, un peu comme des maladies psychosomatiques. Elles doivent alors être dominées par l’esprit, mais lui restent étrangères et, finalement, opposées.
Dès lors que l’on parvient à penser l’homme dans son unité, et que l’on a compris l’âme comme forme du corps, la passion devient capable de participer à l’acte même de la volonté, dès lors qu’il est rectifié par la vertu. Expliquons cela.
La vertu morale est une disposition acquise et stable à agir de façon habituelle en accord avec la raison droite. Ainsi un homme courageux est celui dont l’affectivité est disposée à agir, de façon habituelle, selon ce qu’exige la raison droite devant un danger : faut-il fuir, combattre ou supporter ? La vertu de courage dispose l’affectivité de telle sorte que les passions que fait naître le danger s’accordent à ces exigences : la peur, la colère, la crainte, la tristesse, viennent nourrir en quelque sorte le mouvement de la volonté qui doit fuir (de mauvaises fréquentation), combattre (l’assaillant) ou supporter (la maladie).
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