Le Figaro reprend cet appel du patriarche Melkite de Damas, non sans faire à nouveau écho aux propos polémiques de l’ancien évêque d’Angoulême, Mgr Dagens, semblant même relayer la vision négative que l’Occident entretient à l’encontre de Gregorios III.
Prélat engagé, vieillard à poigne, le patriarche de Damas n’hésite pas à entrer dans la mêlée politique. Que ce soit par tempérament, par goût de la joute ou simplement par conviction de son devoir épiscopal, sa Béatitude, prend en effet la parole avec fermeté, sans mâcher ses mots. Que ses propos soient politisés, ils n’en sont pas moins partagés par l’ensemble des prélats orientaux, lorsqu’il s’agit d’appeler à stopper l’hémorragie migratoire.
Les jugements à l’emporte-pièce des Occidents, qu’ils soient responsables politiques ou évêques un rien politisés, traduisent, au mieux une méconnaissance du monde oriental et de la situation politique et religieuse en Syrie et au Proche-Orient, au pire d’une manœuvre politicienne déplacée.
Au-delà des querelles idéologiques et des attaques ad hominem, regardons peut-être (enfin) ce qui se passe réellement sur le terrain et entendons cet appel lancinant “aidez-nous à rester chez nous”. Comment faire ? Les appels regorgent de demandes précises. Outre la paix, bien entendu, de forts besoins humanitaires, mais aussi économiques se font sentir. La reconstruction commence par la construction de bases solides dans le pays lui-même, bien au-delà d’un éventuel “après Bachard”.
La Syrie est un pays qui possède en lui-même le ressort nécessaire à son renouveau. C’est donc de l’intérieur qu’il faut envisager notre aide et non dans un colonialisme à l’anglo-saxonne qui parachute ses propres méthodes et projections.