Dans une tribune assez ferme, Russel Shaw entreprend un plaidoyer pour le célibat sacerdotal. Se fondant sur trois arguments, il entend ainsi prendre part au débat que l’on pressent inévitable dans le contexte actuel de l’Eglise.
Posant en premier des arguments pratiques, comme la disponibilité, ou pastoraux, comme le témoignage, il en vient, non sans gêne, à aborder l’argument spirituel qu’il aurait pu appeler théologique.
Car enfin, l’essentiel de ce qui tient à l’ecclésiologie demeure tout de même avant tout théologique. S’il est évident que le mariage des prêtres ne réglera ni la raréfaction des vocations, ni le problème de la pédophilie, il est indéniable que la tradition ecclésiale en la matière n’est pas linéaire et que la décision du célibat sacerdotal est, pour l’Eglise Romaine, une mesure d’ordre disciplinaire.
Notons cependant que l’épiscopat a toujours été lié au célibat et ce dans toutes les traditions catholiques et orthodoxes. Avant donc de se poser des questions pragmatiques pour solutionner la diminution du nombre des vocations sacerdotales, il convient donc de se demander le sens théolgique de ce célibat pour l’épiscopat et ensuite le lien entre l’épiscope et le prêtre. Ce dernier n’a pas toujours exercé les fonctions qui sont les siennes aujourd’hui et n’a pas toujours possédé non plus les pouvoirs sacramentaires. Cette délégation participative du pouvoir sacerdotal de l’évêque dont bénéficie les prêtres est à prendre en considération avant de se jeter à corps perdu dans un argumentaire pour ou contre le célibat.
La plénitude du sacerdoce est à l’épiscopat, lequel est tenu au célibat. En quoi la participation, incomplète, des prêtres à ce sacerdoce, justifie-t-elle de ne plus tenir le célibat ?
Même disciplinaire, la question du célibat sacerdotal repose sur des fondamentaux théologique qu’il convient de reposer avant de lancer dans le débat.