Un voyage organisé par l’Église protestante unie de Moulins et animé par les représentants du pôle Allier avec la déléguée diocésaine à l’œcuménisme est proposé aux diocésains de Moulins.
Du mardi 11 au dimanche 16 octobre, ce voyage permettra de découvrir quelques lieux de la naissance de la Réforme : Wittenberg où Luther a affiché ses thèses ; Elfurt avec le couvent où il fut moine ; Eisleben, lieu de sa naissance et de sa mort. Eisenach, ville natale de Bach et enfin une grande ville culturelle, Weimar, patrie de Goethe, de Liszt, de Schiller… Ce sera aussi l’occasion d’échanger sereinement entre catholiques et protestants d’Auvergne et du Bourbonnais et leurs amis allemands.
Telle est la promotion faite dans la lettre diocésaine pour un voyage qui affiche complet !
Toutes les mains tendues sont d’abord à regarder positivement. Mais le cadre actuel de l’œcuménisme n’est pas sans inquiétudes, ni chausse-trappes. Notons que le diocèse parle de voyage et non de pèlerinage. Une sorte de voyage d’études. Félicitons cette heureuse initiative si elle permet une meilleure connaissance des racines du protestantisme pour les catholiques et de la foi catholique pour les protestants.
Mais il est à craindre, malheureusement, qu’un tel voyage cherche plus à gommer les différences qu’à réellement faire un pas vers l’unité des chrétiens.
Procès d’intention ? Peut-être et finalement si tel était le cas, il faudrait alors que le diocèse de Moulins donne à tous les mouvements œcuméniques sa recette. Car nous avons aujourd’hui tendance à appeler œcuménisme syncrétisme.
Le véritable œcuménisme est celui qui cherche à faire revenir à la maison (oikos) les frères éloignés, non à déserter la maison ou en créer une autre.
Si ce voyage participe à un dialogue constructif et à fait tomber des murs d’incompréhension en vue de ce retour des protestants à l’oikos catholique nous ne pouvons que nous en réjouir et le souhaiter. Car il est vrai que pour dialoguer il faut d’abord pouvoir se parler.
Cela étant, ce peut être l’occasion de se rendre compte que Martin Luther était à des années lumières de certaines positions morales progressistes tenues aujoud’hui par plusieurs Eglises Réformées.