Dans un ouvrage paru en Italie le 16 mars, figure une interview de Benoît XVI dans laquelle le pape émérite apporte son soutien à la « ligne » de miséricorde portée par le pape François depuis le début de son pontificat.
C’est la première fois que Benoît XVI s’exprime ainsi sur son successeur. Dans un ouvrage paru le 16 mars en Italie, Par la foi. Doctrine de la justification et expérience de Dieu dans la prédication de l’Église (San Paolo, 199 p., 20 €), le P. Daniele Libanori met en forme les actes d’un colloque théologique qui s’était tenu à Rome en octobre 2015. À cette occasion, Mgr Georg Gänswein, secrétaire particulier de Benoît XVI et préfet de la Maison pontificale, avait présenté un entretien entre le pape émérite et le théologien jésuite belge Jacques Servais sur la foi.
« Pour moi, le fait que l’idée de la miséricorde de Dieu devienne de plus en plus centrale et dominante est un signe des temps », affirme le pape émérite dans cet entretien au cours duquel il revient de façon approfondie sur ce point.
Il évoque tout d’abord Jean-Paul II, qui avait fait l’expérience dès son plus jeune âge de l’absolue nécessité de la miséricorde. Le pape polonais savait que « seule la miséricorde peut mettre fin à la cruauté, au mal et à la violence », souligne Benoît XVI.
« Le pape François se trouve tout à fait dans cette ligne, poursuit-il, sa pratique pastorale s’exprime précisément dans le fait qu’il nous parle en permanence de la miséricorde de Dieu. C’est la miséricorde qui nous pousse vers Dieu, alors que la justice nous effraie ».
L’homme a besoin de la miséricorde de Dieu
« À mon sens, ajoute Benoît XVI, cela montre que sous le vernis de confiance en lui-même et dans sa propre justice, l’homme d’aujourd’hui cache une connaissance profonde de ses blessures et de son indignité face à Dieu. Il a besoin de miséricorde ».
Le P. Servais, guère connu du grand public, est pourtant une figure de premier plan de la théologie contemporaine. Entré dans la Compagnie de Jésus à 18 ans, il a été ordonné 12 ans plus tard. Dans ses jeunes années, il a tout d’abord rencontré le jésuite Henri de Lubac, puis Hans Urs von Balthasar, qu’il a beaucoup fréquenté, avant de travailler plusieurs années en étroite collaboration avec le cardinal Joseph Ratzinger.
C’est à la suite de ces rencontres qu’est née à Rome la « Casa Balthasar » dans les années 1990, sous le patronage de celui qui allait devenir Benoît XVI, une maison internationale de discernement et de formation chrétienne, fortement imprégnée de spiritualité ignatienne et du travail de Urs von Balthasar.
Lire l’entretien dans son intégralité (en italien)
Source Belgicatho
Une analyse très intéressante de ce “soutien” ici http://benoit-et-moi.fr/2016/actualite/benoit-en-soutien-de-franois.html , avec une chronologie des faits et une présentation de ce qu’a dit et écrit par le Pape émérite, il y a six mois, et pas spécialement à l’occasion de la publication très prochaine de l’exhortation apostolique post-synodale, mais d’une manière générale par rapport à l’enseignement constant de l’Eglise.
C’est cela la comm. aujourd’hui. Dommage…
Il existe 2 types de miséricorde, la miséricorde naturelle qui a pour source la vertu théologale de l’Espérance,elle est naturelle donc limitée et a pour dépendance spirituelle la loi. La misericorde surnaturelle a quant à elle pour source la charité, la mère de toutes les vertus et est sous l’empire de la Grâce. Elle est agréable à Dieu, on l’a quand on est en état de sanctification, pour qu’elle soit générale c’est-à-dire à la portée de tous, il faut forcément la réforme de la mère qui est une double réforme, la réforme des sacrements et la réforme du Chrétien Catholique.
Oui malheureusement la prétendue “miséricorde” du pape François que l’on nous sert à toutes les sauces est une fausse miséricorde sans regret des péchés, sans pénitence, laissant croire que tout le monde est sauvé et dont les principes s’appuient sur l’œcuménisme de Vatican II. On n’obtiendra pas la miséricorde de Dieu en acceptant l’adultère ou les unions contre nature comme certains l’ont préconisé lors du synode. La vraie miséricorde de Dieu ne s’obtient que par le repentir et la fuite du péché. La fausse miséricorde prêchée actuellement qui consiste à croire que l’on se sauve sans repentir des péchés et sans pénitence est le chemin de l’Enfer.
Malheureusement la miséricorde est un slogan au sein du clergé: certains évêques on ouvert les portes de leurs cathédrales, le 13/12/2015, pour lancer le jubilé de la miséricorde mais ils n’ont pas compris le sens de cette ouverture: il s’agit en réalité d’ouvrir le cœur de l’homme pour qu’il devienne miséricordieux comme Dieu lui-même est miséricordieux, c’est-à-die sensible à la misère d’autrui, bienveillant, compatissant. Mais que voyez-vous au sein de l’épiscopat français: mésentente sur les questions sociétales; certains évêques méprisent et harcèlent leurs prêtres; méchanceté envers leurs propres fidèles; refus d’accueillir les prêtres étrangers qui frappent à leurs portes…Oui, nous avons trop de discours et de prêches, mais pas de témoignage de vie. Le psalmiste interroge le Seigneur: “Seigneur, qui gravira ta sainte montagne? Il répond: “L’homme au cœur pur, aux mains innocentes, qui ne livre pas son âme aux idoles, qui dit la vérité selon son cœur, qui prête son argent sans intérêt; il obtiendra la bénédiction de Dieu”.
Difficile d’exprimer un jugement de simple fidèle catholique face à une parole papale, mais ce qui me pose un problème c’est que nous écoutons ici la parole de deux papes. Or il ne peux y en avoir qu’un. Les papes précédant celui qui est en place ne s’expriment plus que par leurs oeuvres.
Il me semble que le Pape émérite lors de l’entretien avec le père jésuite, il y a six mois, s’exprimer comme le théologie Joseph Ratzinger qui fut effectivement pape.
Le problème ce n’est pas qu’il y a “deux papes” (d’ailleurs ce n’est pas exactement deux papes mais un pape émérite et un pape en fonction) mais que le pape en fonction contredise ou amène à la contradiction de l’Enseignement de l’Eglise, ou perturbe par son imprécision ou ses incitations les pauvres brebis que nous sommes.
Très lourde charge pour le Berger que de protéger et guider le troupeau du Seigneur, très lourde responsabilité s’il les entraîne vers un mauvais chemin, même sans le faire sciemment et sans s’en rendre compte.
La Miséricorde ce n’est pas accueillir tout le monde n’importe comment dans l’Eglise du Christ.
Souvent la parabole de l’Enfant prodigue est mise en exergue pour corroborer la Miséricorde du Père, mais il est bien montré que le Père, tout impatient qu’il est de retrouver son fils, le laisse d’abord s’humilier et demander pardon. On semble oublier cela. Il ne suffit pas de s’engouffrer en foule dans la porte sainte et de se croire réconcilié avec le Père. Il est bon de passer d’abord accuser ses fautes et en demander le Pardon par une bonne confession, ensuite le passage de la Porte Sainte peut signifier que l’on reprend la Route dans de bonnes conditions pour une vie plus en accord avec la loi divine.