Le lien entre vérité et intolérance, monothéisme et incapacité de dialogue avec les autres est un argument qui revient souvent dans le débat sur le christianisme d’aujourd’hui. Et naturellement, il est vrai que dans l’histoire, il y a également eu des abus aussi bien sur le concept de vérité que sur le concept de monothéisme ; mais il s’est agi d’abus. La réalité est complètement différente.
L’argument est faux parce que la vérité n’est accessible que dans la liberté.
On peut imposer par la violence des comportements, des pratiques, des activités, mais pas la vérité!
La vérité ne s’ouvre qu’à la liberté, qu’au consentement libre et donc, liberté et vérité sont intimement liées, l’une étant la condition de l’autre.
Et du reste, chercher la vérité, les vraies valeurs, qui donnent vie et avenir ne connaît pas d’alternative. Nous ne voulons certes pas le mensonge, nous ne voulons pas le positivisme de normes imposées avec une certaine force. Seules les vraies valeurs conduisent à l’avenir et nous disons qu’il est donc nécessaire de rechercher les vraies valeurs et de ne pas donner libre cours à la volonté de certains, de ne pas laisser une raison positiviste s’imposer, nous disant que concernant les problèmes éthiques, les grands problèmes de l’homme : il n’y a pas de vérité rationnelle. Cela serait vraiment exposer l’homme à la volonté de ceux qui ont le pouvoir.
Nous devons toujours être à la recherche de la vérité, des vraies valeurs; nous possédons un ensemble de valeurs, de droits humains fondamentaux ; d’autres éléments fondamentaux semblables sont reconnus, et c’est précisément ceux-là qui nous mettent en dialogue l’un avec l’autre. La vérité en tant que telle est dialogique, car elle cherche à mieux connaître, à mieux comprendre et elle le fait en dialogue avec les autres.
La plus grande défense de la liberté est donc la recherche de la vérité et de la dignité de l’homme.
Benoît XVI, JMJ de Madrid 2011