« Une rencontre pleine de joie » : c’est ainsi que le père Federico Lombardi qualifie la rencontre entre le pape François et le patriarche Cyrille de Moscou à La Havane, le 12 février.
Le directeur de la Salle de presse du Saint-Siège réagissait au micro de Radio Vatican à cette rencontre considérée come « historique ».
Pour le P. Lombardi, ce fut une « une rencontre vraiment pleine de joie, de la joie de l’Evangile, de celle des disciples du Christ, qui savent qu’ils répondent au désir que celui-ci a manifesté lors de la dernière Cène, après un temps très long de distance, d’incompréhensions et de séparations ». « Cela paraît presque incroyable qu’il ait fallu mille ans pour que des disciples du Christ se rencontrent » a-t-il ajouté à propos de cette longue rupture, « mais cela nous dit bien l’importance de l’évènement ».
Le porte parole du Vatican a souligné que François et Cyrille « sont les chefs de deux grandes Eglises », l’un « de l’Eglise catholique répandue dans le monde entier » et qui a « une incroyable autorité religieuse et morale », l’autre « celui de l’Eglise orthodoxe la plus importante en nombre [de baptisés] et avec laquelle le chemin du dialogue avait rencontré des difficultés jusqu’à maintenant ».
Il a rappelé que ce n’est pas le cas des relations avec d’autres patriarches, comme ceux de Constantinople, de Roumanie ou de Bulgarie.
Pour ce qui est de la préparation, il a précisé : « Cette rencontre est la réponse à une longue attente. Cela fait pratiquement deux ans que le patriarche et le pape avaient manifesté réciproquement le désir de se rencontrer et ils ont fait tout leur possible pour cela. »
Sur le lieu de la rencontre – Cuba – qui « représente une nouveauté et une voie originale », le père Lombardi a fait observer que « l’Europe, avec toute sa richesse historique, est aussi un continent complexe où entreprendre de dépasser les divisions historiques peut être plus difficile ».
« Changer d’horizon » aide à « regarder les choses depuis un autre point de vue », d’autant que « c’est un pape latino-américain qui s’est trouvé à Cuba », a-t-il remarqué et « c’est la quatrième fois en très peu de temps qu’un pape s’y rend, depuis le premier voyage de Jean-Paul II », en 1998.
Concernant la portée œcuménique de la rencontre, le porte-parole a affirmé qu’il s’agit non seulement « d’être fidèle à la volonté du Christ », mais de « répondre aux exigences de leur mission dans le monde d’aujourd’hui, avec tous ses problèmes : famille, société, guerre et paix, pauvreté, immigration… ». En bref, « L’humanité est en attente d’une parole de consolation et de réconfort, notamment spirituel, dans le désert qui s’agrandit sur ce plan en raison de la sécularisation (…). Les Eglises chrétiennes doivent répondre ensemble à ce défi ».
Le Père Lombardi a ajouté que « l’Eglise catholique pourra manifester sa proximité aux Eglises orthodoxes à l’occasion du prochain concile pan-orthodoxe », qui doit se tenir en Crète en juin prochain.
« Cette rencontre est le terme d’un long chemin, qui, espérons-le, conduira encore plus loin, vers l’unité », a conclu le porte-parole du pape.