Dans un entretien accordé au journal Présent du 27 juin 2015, Mgr Fellay a présenté un point de vue général sur l’Église, la Tradition et les communautés traditionnelles. Il a notamment abordé la question des relations avec Rome et les autorités ecclésiales. Le supérieur de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X (FSSPX) ne mâche pas ses mots et fait preuve d’espérance concernant la situation de l’Église.
Il parle d’abord de ces jeunes prêtres attirés par la liturgie traditionnelle et salue le travail de Benoît XVI:
Ce mouvement a reçu un nouveau souffle avec le motu proprio. Il convient d’ailleurs d’insister sur l’intérêt de Benoît XVI envers la liturgie d’une manière générale. Il a vraiment désiré remettre à la disposition des prêtres et des fidèles toute la liturgie traditionnelle, pas seulement la messe, ce qui ne s’est pas réalisé jusqu’ici à cause de trop nombreuses oppositions. Cependant la jeunesse, précisément parce que cette liturgie se situe hors du temps, s’y retrouve. L’Eglise vit dans l’éternité. La liturgie aussi, c’est pourquoi elle est toujours jeune. Proche de Dieu, elle n’appartient pas au temps. Il n’est donc pas étonnant que le caractère baptismal fasse résonner cette harmonie, même dans les âmes qui ne l’ont jamais connue. La façon dont réagissent les jeunes prêtres qui découvrent cette liturgie est d’ailleurs émouvante : ils ont l’impression qu’on leur a caché un trésor.
Concernant la reconnaissance de la FSSPX par l’État argentin, cette mesure peut aller au-delà de la résolution pratique des difficultés quotidiennes. En tout cas, on peut penser que le pape actuel ne considère pas la FSSPX comme une communauté non-catholique.
On y trouve tout d’abord un effet juridique, administratif, sans implication sur l’état des relations générales de la Fraternité avec, disons pour simplifier, l’Eglise officielle. Mais le deuxième effet est difficile à évaluer correctement. Il n’y a aucun doute sur le fait que le pape François, alors cardinal Bergoglio, avait promis d’aider la Fraternité à obtenir la reconnaissance par l’Etat argentin de notre société comme catholique et qu’il a tenu sa promesse. Cela oblige à penser qu’il nous considère bien comme catholiques.
Mgr Fellay revient, à plusieurs reprises, sur ses aspects qui traduisent une volonté d’accorder à la FSSPX des éléments de juridiction. Concernant le fait qu’il ait été nommé juge de première instance dans une affaire impliquant un prêtre de la FSSPX, il fait remarquer:
Ceci n’est pas nouveau mais existe depuis plus de dix ans. Il s’agit effectivement d’une marque de bienveillance, et de bon sens. C’est ce que l’on remarque dans l’Église romaine à travers son histoire : son réalisme, capable de dépasser des problèmes canoniques, juridiques, pour trouver des solutions à des problèmes bien réels.
Plus généralement, Mgr Fellay pose, à la suite des visites de certains évêques au sein des séminaires de la Fraternité, en janvier et février 2015, une remarque de bon sens:
Le lien avec l’Église est vital. La manifestation de ce lien peut varier. Les dates et lieux de ces visites ont été laissés à mon choix, le Vatican a proposé des noms. J’ai choisi les séminaires, ce qui me paraissait, pour des évêques, le plus éloquent et le plus représentatif.
Ce n’est donc pas pour rien que Mgr Schneider a rendu visite aux séminaires de Winona (Etats-Unis) et de Flavigny (France), et l’on peut penser qu’il a eu l’accord en plus haut lieu. Quelle a été la réaction des évêques qui ont visité les séminaires de la FSSPX ? Mgr Fellay nous en parle:
Ils se sont montrés très satisfaits. « Vous êtes des gens normaux », nous ont-ils dit… ce qui montre la réputation que l’on nous fait ! Ils nous ont félicités sur la qualité de nos séminaristes. Il ne fait aucun doute qu’ils ont conclu de ce premier contact rapproché que nous étions une œuvre d’Eglise.
Mgr Fellay exprime aussi sa lucidité sur la situation de la FSSPX et pointe, au passage, les dangers qui guettent notamment les « résistants »:
Les faiblesses de la Fraternité ? Le risque de séparation, qui est grave. Voyez par exemple la caricature de la Tradition qui se fait appeler la « Résistance » : il s’agit d’un esprit non catholique, quasi sectaire, dont nous ne voulons pas, un mouvement qui reste replié sur lui-même, avec des gens qui pensent qu’ils sont les seuls bons, les seuls justes sur la terre : cela n’est pas catholique.
De même, il y a aussi un danger à imaginer une Église sans tache, ni ride selon une vue purement humaine:
Mais – autre point faible – nous sommes des gens de ce temps, prétendre être immunisés contre toute influence du monde moderne est chimérique. Plus précisément, il faut éviter le danger d’une caricature, de souhaiter voir ici-bas l’Eglise sans ride ni tache : ce n’est pas ce que le Bon Dieu nous a promis sur cette terre. Ce n’est pas ce que signifie « l’Eglise sainte », cela veut dire qu’elle est capable de sanctifier par les moyens donnés par Notre-Seigneur : les sacrements, la foi, la discipline, la vie religieuse, la vie de prière.
Enfin, sur la proposition du cardinal Sarah visant à réintroduire l’usage de l’offertoire traditionnel, Mgr Fellay ne joue pas aux liturgistes effarouchés qui n’imaginent que la reprise, in toto, du missel de 1962 et l’éradication immédiate du nouveau missel:
Cette idée n’est pas nouvelle, cela fait une dizaine d’années qu’elle circule à Rome. Je suis heureux qu’elle soit reprise. Certains critiquent cette démarche en disant que ce serait mêler le sacré au profane. Au contraire, dans une perspective d’assainissement de l’Eglise, je pense que cela constituerait un très grand progrès, parce que l’offertoire est un résumé des principes catholiques de la messe, du sacrifice expiatoire offert à la Sainte Trinité, dirigé vers Dieu en réparation des péchés par le prêtre, accompagné par les fidèles. Et cela ramènerait graduellement les fidèles vers la messe traditionnelle qu’ils ont perdue.
Des propos pleins d’espérance !
La Messe en latin reviendra partout et dans toutes les Eglises, même et surtout dans celles où « cela n’est plus de notre temps » ! Les prêtres et évêques seront obligés de par les évènements qui se produiront en France et dans le Monde, d’accepter et de célébrer ces Messes tridentines, car il n’y a que dans ces liturgies qu’on y trouve la Foi, le recueillement, et l’Adoration due à Dieu et à Celui qui a donné sa Vie, car IL est aussi le Chemin qui doit nous mener au Ciel.
D’accord avec zézé, à la fin la liturgie tridentine s’imposera surnaturellement et naturellement dans l’Eglise qui a l’éternité pour elle…
Le blabla habituel de Mgr Fellay: du jus pieux et tiède. Il ferait mieux de se préoccuper de ce qu’ont subi les victimes de ce prêtre qu’il est chargé de juger pour « graviora delicta ».
ohohohoh ! revoilà le langage merveilleux du pointage de doigt envers un prélat blablablabla… oui en effet, si cela s’avère exact c’est très très très grave !
A la différence du lambda, lui sera JUGE et ne sera pas Relâché ! parce qu’il sera jugé 1) par ses pairs 2) par la justice terrestre et 3) comme tout un chacun et j’aurai dû mettre en premier la Justice Divine à qui je l’espère il croit !
Je ne sais pas qui est jugé, s’il est de formation traditionnelle ou conciliaire ! peu importante du reste! malheureusement il est prêtre, et de part sa vocation il doit être …. irréprochable. Du moins envers ses choses là !
Quant au jus pieux de Mgr Fellay que vous « jugez » tiède, il serait plus sévère le trouveriez-vous différent ?
Je trouve qu’étant donné les critiques incessantes sur la Fraternité, il a un jugement qui au contraire est emprunt de sagesse.
Zézé, vous avez fumé la moquette? Je parle du prêtre tripoteur d’enfants que Mgr Fellay est chargé de juger. Je connais ce cas de façon personnelle et je constate que Mgr Fellay n’aide guère les parents à obtenir justice mais, en revanche, il parade en place publique à propos du fait qu’il a reçu mandat (et donc une reconnaissance implicite) de Rome. Ce pharisaïsme est à vomir. Voilà le problème que je pointe.
Vous êtes proche du dossier donc ! Un tripoteur d’enfants se doit d’être jugé comme toute autre personne. Je vous sens très remontée envers Mgr Fellay qui de plus parade en public ; pas plus que d’autres, mais comme je vous sens très en colère je préfère m’abstenir de tout commentaire afin de vous éviter de vous énerver davantage.
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Euh je ne fume pas et surtout pas la moquette, en ce moment ça chaufferait trop.
je ne suis pas de la Fraternité. Loin de là. Mais je le dis : Mgr Fellay est un homme d’Eglise.
Lui le « jeune », qui ne « devait » pas être sacré en 1988, aura été un homme providentiel, avec ses limites peut-être, mais qui n’en a pas?
En effet, il ne restera pas même un grain de poussière de ce qui s’est fait ces 50 dernières années. La liturgie tridentine sera à nouveau celle de toute l’Eglise romaine;
Ces paroles de Mgr Fellay sont d’une grande sagesse. On peut remarquer que Mgr Fellay reste néanmoins très prudent. Certains voudraient que la Fraternité St Pie X rompe définitivement avec Rome sous prétexte que les autorités romaines sont modernistes. Bien sur, si nous sommes très attristés de voir la situation dramatique de l’Eglise -le synode sur la famille, les paroles effrayantes du pape François, certains cardinaux ouvertement hérétiques- il n’est pas question pour autant de rompre avec Rome. Plus que jamais la Fraternité St Pie X a un grand rôle à jouer pour la restauration de la doctrine catholique et de la Sainte Messe.
D’accord avec vous.
Le Pape est le représentant du Christ, qu’il soit fidèle ou pas. Lui a reçu tout pouvoir que Jésus lui a remis.
S’il commet des erreurs, il devra en rendre compte au Seigneur. Jésus n’a t-il pas repris Simon-Pierre en le traitant même de satan et pourtant il est resté chef des Apôtres ?
Notre Foi nous affirme que les portes de l’enfer ne prévaudront pas. N’ayons pas peur, même si les hommes d’Eglise venaient à apostasier quelques temps, le Seigneur veillera toujours sur elle, Il est mort pour elle, Il ne lâchera rien, elle est sainte et d’origine divine !
Mgr Fellay affiche la » force tranquille » de celui qui est en paix. Il ne veut pas rompre avec Rome parce que dans ce cas ce serait donner raison aux modernistes qui veulent entraîner l’Eglise sur le chemin du monde.
Il garde le contact, cela ne veut pas dire qu’il consent aux erreurs de l’après concile (comme le croient tous ceux qui quitte la FSSPX actuellement). Ne pas rompre avec Rome est aussi l’assurance que la FSSPX fait partie de l’Eglise, car en cas contraire, Rome devrait expliquer pourquoi elle serait dans ce cas. Or si l’on suit l la Tradition, on ne peut être hors de l’Eglise.
Le rêve de Don Bosco sur les Trois Blancheurs est plus que vrai à notre époque : il faut rester dans la barque de Pierre car Jésus sauvera toujours son Eglise.
La Tradition oui mais Vivante et une liturgie ritualiste et figée NON
Certains « tradi » font du mal à la Tradition
Entièrement d’accord avec Hermeneias!!! Les tradis font aussi des dégâts dans les paroisses et vident aussi les églises!!! Il serait équitable de le reconnaître!!! Un peu d’objectivité éviterait bien des problèmes et notamment le fait que pour beaucoup: tradis, intégristes, royalistes…= les mêmes extrémistes dangereux!!!
Mais bon, c’est vous qui « savez »….
Les commentaires de zézé et allegrovivace sont corroborés par les faits… voyez le nombre de vocations sacerdotales diocésaines en France… un record de diminution en 2015 … alors que que celles des des communautés traditionnelles ne font qu’augmenter et représentent déjà 33 % des ordinations…
La première Église était-elle réellement uniquement latine ?
Alors, pourquoi la Pentecôte dans des langages différents pour rejoindre les peuples ?
Je me nous pose des questions…
Prions l’Esprit Saint de nous éclairer + + +
La réponse se trouve dans l’Histoire de l’Eglise.
J’ai appris cela au catéchisme dans ma jeunesse et je crois me souvenir qu’au début l’Eglise n’était qu’en Palestine, mais après l’Ascension et à cause de la persécution des juifs envers les chrétiens, ils se réfugièrent dans des pays où il y avait déjà des communautés comme la Grèce, l’Asie Mineur et ensuite autour de la côte méditerranéenne, puis Rome, l’Europe… l’Espagne avec St Jacques, se répartissant le monde d’autres apôtres ont évangélisé l’Orient : l’Inde, la Chine, le Japon etc… et d’autres encore sont allés en Arabie, vers l’Afrique.
Ce qui donne évidement des langages différents, par les évangiles on sait que les apôtres s’adressaient aux peuples et en étaient compris, comme à Jérusalem le jour de la Pentecôte l’Esprit Saint les aidait.
Le latin est venu dès que Rome à été évangélisé (peut-être sous Constantin) et les papes se sont préoccupés de ce problème en faisant traduire les évangiles en latin pour les peuples d’Europe qui avaient été occupés par les romains.
La messe se disait en langue diverses jusqu’au concile de Trente qui a pris la décision de codifier les textes en latin afin que le peuple de Dieu prie dans l’unité d’une langue : le latin devenu langue morte, cela permettait d’avoir un ouvrage basique de référence pour les traductions.
Dommage que les directives du dernier Concile ait remis les textes vernaculaires, les missels étaient conçus pour la compréhension des textes latin. Il suffisait d’expliquer au lieu de retirer. Nous avons perdu depuis une grande partie de notre patrimoine catholique traditionnel sans compter toutes les erreurs que cela a amenées par ex. la traduction du Notre Père qui n’est pas encore définitive depuis 5O ans. (Lire à ce sujet le travail de l’abbé Carmignac – par Google).