Alors que la récente avancée de la cause de béatification de Monseigneur Oscar Romero, déclaré martyr pour être mort « en défense de la foi » par le Pape, commence à provoquer des réactions tendues notamment autour du rapport parfois ambigu entre les convictions sociales de l’évêque et la théologie de la libération, des chercheurs, notamment regroupés dans l’université jésuite de Creighton, dans le Nebraska, font valoir le caractère progressif de l’évolution du prélat vers la défense de la justice sociale. Ils affirment en effet qu’il est faux de concevoir l’assassinat d’un ami prêtre du prélat, Rutilio Grande, un jésuite aux opinions progressistes, comme la cause d’une rupture dans les croyances de Monseigneur Romero. C’était notamment l’avis de Benoît XVI qui, en 2007, affirmait qu’on ne pouvait pas faire l’impasse sur la profondeur spirituelle qui se dégage des homélies prononcées tout au long de sa vie par l’évêque.