par François Pinte
Le Conseil Régional, à l’occasion de sa dernière commission permanente, a eu à délibérer d’une subvention au festival Hellfest. Notre groupe a choisi de donner une liberté de vote à ses membres afin que chacun puisse s’exprimer en conscience ce qui, je crois, est faire preuve de modernité.
J’ai voté « contre ».
J’assume ce vote car je crois que chaque élu, individuellement, doit prendre ses responsabilités.
J’ai voté « contre » car je pense que notre rôle d’élu n’est pas seulement d’attribuer des financements. L’élu porte aussi une responsabilité quant au choix qu’il privilégie.
Chaque décision peut avoir des conséquences, des dérives éventuelles qui doivent être envisagées.
J’ai voté « contre » car certains groupes qui participent à ce festival véhiculent, depuis longtemps, des messages qui me paraissent porter atteinte aux croyances des catholiques dont je suis, ou font référence au nazisme. Lorsque l’on entend les noms de groupes invités lors d’une précédente édition : « Sacred Reich », « Rotting Christ » ou « Impaled Nazarene », on ne peut qu’être interpellé !
La République c’est aussi la Laïcité. La Laïcité préserve le droit et le respect des différentes religions, et donc de la première d’entre elle sur notre territoire : la religion catholique, qui mérite le respect comme toutes les religions.
Et que dire des messages véhiculés ?
On ne peut prétendre vouloir donner une formation citoyenne à nos jeunes et, en même temps, financer ce type de manifestations qui poussent certains d’entre eux à l’intolérance, à la haine ou pire à la violence.
On nous dit : il n’y a pas eu d’incidents graves jusqu’ici. Faut-il en attendre un pour agir ?
On nous dit : voici revenir le temps des censeurs. Un peu de sérieux ! Dans ce cas là, la Région exercerait une censure culturelle ou politique à chaque fois qu’elle opère des choix, comme elle l’a fait par exemple lors de la dernière commission permanente en rejetant douze demandes d’aides à la création et vingt demandes d’aides à la production cinématographique.
Certains me parlent de l’intérêt économique pour la ville. Cet argument ne tient pas, de mon point de vue, au regard des raisons évoquées ci-dessus. Avec de tels arguments, poussés à l’extrême, on admet tout et n’importe quoi.
Je ne prône pas l’interdiction de ce festival, je m’oppose à ce que les collectivités le financent en l’état actuel, la nuance est de taille !
Que des financements privés y contribuent ou que ce festival s’autofinance est une chose, que l’argent du contribuable y participe en est une autre.
Je ne suis pas censeur, je n’interdis rien, je souhaite simplement mettre en garde.
C’est la façon dont j’envisage mon rôle d’élu, et c’est ce qui me différencie de la majorité en place.
François Pinte (blog) est conseiller régional des Pays de la Loire et président de l’UMP en Loire-Atlantique.