Philippe Maxence est journaliste et écrivain. Il est en particulier rédacteur-en-chef du journal catholique L’Homme nouveau. Il a fait paraître ce texte sur le site Figaro Vox.
Depuis l’élection du pape François, l’habitude a été prise – et elle l’a été dès l’annonce du nom du nouvel élu – d’opposer Benoît XVI à François. On aurait pu croire que cette opposition tenait plus au choc consécutif à l’élection et à la nouveauté d’un pape venu de loin qu’à la réalité, d’autant que l’on ne connaissait rien ou presque du cardinal Bergoglio. Or, elle continue et elle trouve un terrain de justification, notamment dans la gouvernance inaugurée par le pape François.
De son côté, Benoît XVI, devenu un pape émérite bien visible, n’hésite pas à montrer ostensiblement le respect qu’il éprouve envers son successeur.
Factice, l’opposition entre Benoît et François, ou entre François et Benoît, l’est certainement. Il faudra du temps et du recul pour discerner les points de ressemblances et les dissemblances entre les deux pontificats.
Mais, au fond, peu importe! Pour les catholiques, la vraie question consiste plus à évaluer dans quelle mesure le pape, hier Benoît XVI, aujourd’hui François, remplit la charge pontificale, non seulement au regard immédiat des critères qui ont présidé à son choix de la part des cardinaux au moment de son élection, mais aussi au regard de l’essence même de la papauté.
Indéniablement, pour ses adversaires (peu nombreux) comme pour ses supporteurs (la majorité), le pape François illustre une nouvelle manière d’incarner le ministère pétrinien. L’habitude s’est prise de l’analyser en termes de rupture. Mais, au fond, celle-ci ne constitue-t-elle pas plutôt un des moments, voir l’aboutissement, d’un processus de personnalisation extrême de la charge pontificale? Aboutissement qui culminerait dans le paradoxe d’une personnalité très charismatique, garantissant une forme d’élargissement de la collégialité au sein de l’Église?
Poser la question n’est pas y répondre. En revanche, c’est mettre le pontificat actuel dans la perspective d’un temps un peu plus long que le temps médiatique. Et, donc, aborder le pontificat du pape François dans le cadre plus large de la digestion difficile par l’Église de son rapport à la modernité.
Lire la suite de l’article en cliquant ici.
“…rupture ou continuité”… Pour moi un début de rupture s’est manifestée dès le début du pontificat.
Le pape François s’est d’abord déclaré “évêque de Rome”, ensuite il refusa d’occuper les appartements réservés au pape, son installation dans la pension Ste Marthe est toujours de mise (non provisoire comme on pouvait le penser dans le cas de travaux dans les appartements pontificaux). La suite nous dira si sa façon de diriger l’Eglise est la bonne et ce qu’il faut à notre époque car bouleverser les us et mentalités se fait toujours dans l’ordre et en douceur. Il ne sert à rien de vouloir tout changer au gré de sa fantaisie ou de ses aspirations propres. L’Eglise s’est construite au fil des siècles, pas en un pontificat.
Ce qui est certain c’est que beaucoup de fidèles sont perplexes sur sa pastorale et ses propos déconcertants dans la façon d’expliquer l’Evangile.
On peut passer d’un pape érudit à un pape moins savant, l’essentiel c’est que le fidèle se sente aimé et accepté dans sa sensibilité et respecté. Il semble que ce pape soit très autoritaire (mais pas très respectueux de ce qui a existé avant lui), et agisse sans prendre le temps d’analyser les problèmes dans leur réalité. Il ne semble pas comprendre que l’Eglise est composée de diverses communautés très différentes qu’il faut diriger avec charité et non vouloir faire de l’Eglise une uniformité sans distinction.
Le Seigneur qui a suscité tant de diversités dans Son Eglise devrait la retrouver unifiée, nous ne ressentons pas le respect de cette diversité mais au contraire une volonté de tout planifier dans un conformisme difficile à définir. Il serait temps de revenir aux fondements…