Radio Vatican a publié l’interview d’un évêque de République Tchèque suite à sa rencontre avec le Pape le 14 février lors de sa visite ad limina. Mgr Jan Graubner, archevêque d’Olomuc, indique que le Saint-Père a évoqué la messe dans la forme extraordinaire.
Il convient de prendre les propos du Pape avec des réserves, puisqu’il s’agit de propos rapportés par un évêque qui peuvent faire l’objet de déformations ou d’interprétations. Par ailleurs, l’interview ayant été donnée en Tchèque les traductions peuvent aussi altérer les propos ou engendrer des imprécisions.
Le blog de l’abbé de Tanoüarn nous en livre une traduction :
Mgr Jan Graubner : Lorsqu’il a été question de ceux qui sont contents de l’ancienne liturgie et qui reviennent vers elle, il était clair que le pape parle avec grand amour, avec attention et affection envers chacun, pour ne blesser personne. Malgré cela, il s’est exprimé de manière assez forte, quand il a dit qu’il comprend chez l’ancienne génération qu’elle retourne vers ce qu’elle a vécu, mais qu’il ne peut pas comprendre la jeune génération qui se tourne vers elle. « Quand je me pose la question plus concrètement – a ajouté le pape – je conclus que c’est une sorte de mode. Et puisque c’est une mode, c’est une chose qui passera, à laquelle il ne faut pas tellement faire attention. Mais il faut garder de la patience et de la bienveillance envers ceux qui sont tombés dans cette mode. Cependant je pense qu’il faut aller au fond des choses, parce que tant que nous n’irons pas au fond, aucune forme liturgique ne nous sauvera, ni l’une, ni l’autre.»
Si des lecteurs franco-tchèques nous lisent, ils peuvent nous apporter quelques précisions pour affiner cette traduction. La version anglaise est disponible ici.
Deux petites remarques, bien entendu avec les mêmes précautions que les vôtres:
1) Pour le contraste, il faut relire la magnifique lettre du Pape Benoît XVI qui accompagnait le Motu Proprio Summorum Pontificum, en particulier la phrase qui suit: “Aussitôt après le Concile Vatican II, on pouvait supposer que la demande de l’usage du Missel de 1962 aurait été limitée à la génération plus âgée, celle qui avait grandi avec lui, mais entretemps il est apparu clairement que des personnes jeunes découvraient également cette forme liturgique, se sentaient attirées par elle et y trouvaient une forme de rencontre avec le mystère de la Très Sainte Eucharistie qui leur convenait particulièrement.”
2) Le phénomène bien connu des “messes-foutoir”, typique de la période post-conciliaire (et qui se prolonge clairement jusqu’à aujourd’hui!), ne constitue-t-il pas lui non plus une mode dans laquelle certains sont tombés, j’ajouterai même “tombés bien bas”?…
Ce n’est pas le rite qui est en cause ! C’est la manière de le célébrer ! Quand le pape, les évêques rappelleront à l’ordre les prêtres et qu’eux-mêmes seront des exemples en appliquant strictement ce que les textes du magistère prescrivent un changement pourra s’opérer ! C’est la perte du sens du sacré (orientation du prêtre, bricolage des textes, ornements, présence exagérée de laïcs, communion dans la main etc) dans la célébration de la messe qui poussent les jeunes vers ce qui est beau, noble et digne. Et pas seulement les jeunes sont poussés vers le rite St Pie V…. C’est toute une génération de catholiques excédés par le laxisme s de certains prêtres en matière doctrinale et liturgique ! Je souhaite une Église hors du monde, enseignant à contre-temps, lumière et refuge dans ce monde où les ténèbres ne se dissipent pas !
“… Cependant je pense qu’il faut aller au fond des choses, parce que tant que nous n’irons pas au fond, aucune forme liturgique ne nous sauvera, ni l’une, ni l’autre.”
Là, je crois que le Pape a raison, mais je ne suis pas sûr que la réponse trouvée “au fond des choses” sera celle qu’on lui prête souhaiter.