On peut être tout à fait hostile aux attaques unilatérales du gouvernement Obama contre la liberté religieuse et l’Église catholique, comme c’est le cas avec le HHS Mandate du ministère fédéral de la Santé, mobiliser sans concession l’Église et nombre d’autres Églises et communautés chrétiennes contre ce décret liberticide, et se comporter en homme civilisé et de tradition. C’est ainsi qu’on vient d’apprendre que le cardinal Timothy Dolan, archevêque de New York et président de la Conférence épiscopale des États-Unis, a invité les deux finalistes de la présidentielle qui se déroulera en novembre prochain, le président sortant Barack Obama et son très probable challenger, Mitt Romney, au dîner de charité Al Smith donné au profit des Catholic Charities de l’archidiocèse (qui fait partie des organisations catholiques faisant un procès du gouvernement fédéral sur le HHS Mandate…), organisé chaque année au mois d’octobre, c’est-à-dire à quelques semaines du jour de l’élection présidentielle. Ainsi, en octobre 2008, le cardinal archevêque de New York Edward Egan avait invité les deux finalistes Barack Obama et John McCain à ce dîner et l’avait passé assis entre les deux rivaux. Encore que Mitt Romney n’ait pas encore donné son accord, sa présence est probable, celle du Président Obama a été confirmée. Ce sont là, pour des Français, des manières curieuses tant est inscrit dans nos gènes ce climat de guerre civile qui caractérise notre vie politique. En matière de civilité et même de civilisation, l’Église catholique aux États-Unis nous offre peut-être une petite leçon que nous pourrons ou non méditer… Toutefois, l’annonce de cette invitation a rendu perplexe plus d’un catholique. Dans la situation présente de grande confusion, était-il nécessaire d’en rajouter, pensent les uns. Respecter la fonction présidentielle est une chose, mais respecter un politicien si viscéralement hostile à la culture de vie en est une autre, estiment certains…
Le cardinal Dolan parait être homme à n’avoir peur de rien, pas même du diable, et encore moins de ces suppôts. C’est vrai qu’il peut paraître souffler le froid et le chaud , mais il sait certainement ce qu’il fait. D’autre part il sacrifie à une tradition bien établie, semble-t-il.