Pour sa toute nouvelle et sympathique chaîne vidéo, le bimensuel catholique L’Homme Nouveau a reçu une deuxième fois Daniel Hamiche, administrateur de Riposte Catholique et rédacteur en chef de son blogue Americatho, pour des précisions sur l’affaire McCarrick. De nombreux éclaircissements y sont apportés sur une bien ténébreuse affaire et l’invité d’Odon de Cacqueray sur le plateau de L’Homme Nouveau, y réfute quelques calomnies assénées avec pertinacité contre l’archevêque Carlo Maria Viganò. Quatorze minutes de réinformation…
Pourrait-on m’expliquer ?Je saisis mal pourquoi Carlo Maria Vigano veut faire porter toute la responsabilité de l’ “affaire Mc Carrick” au seul pape François. Il dit l’avoir alerté dés 2013. Dont acte, mais Jorge Maria Bergoglio débarquait a peine à Rome et devait se mettre au courant de tas de choses. Mc Carrick n’était sans doute qu’une parmi d’autres. Au moins a-t-il fini par prendre une sanction publique et il a été le premier à dénoncer le “lobby gay” au Vatican.. Benoit XVI, lui, etait à Rome depuis 25 ans. On nous dit qu’il a pris des sanctions contre Mc Carrick mais il n’en a laissé aucune trace écrite et a continué à le voir et à le saluer “chaleureusement” selon les témoins . Paul VI a nommé Mc Carrick évêque, Jean-Paul II en a fait un cardinal et un archevêque : ces papes n’étaient pas informés que ce prélat méttait des séminaristes dans son lit ? Que faisaient donc les nonces à Washington depuis 30 ans, quand ils proposaient Théodore Mc Carrick comme évêque puis archevêque ??? Visiblement, ils ne se renseignaient pas beaucoup sur les candidats à l’épiscopat et la congrégation romaine pour les évêques n’était pas curieuse ou préférait ne pas savoir. Le FBI, lui, devait être au courant . Quand le Vatican nomme un évêque français, le ministère de l’intérieur est consulté et doit demander aux renseignements généraux s’ils n’ont rien sur l’impétrant.
Désolée mais le pape est l’homme le mieux informé du monde. De plus, ces gens malsains sont ses amis de longue date et bien après 2013…
Je ne comprends toujours pas . Si je vous suis, Paul VI, Jean Paul II et Benoît XVI étaient donc parfaitement au courant des abus sexuels commis aux USA et de ceux du cardinal Mc Carrick en particulier. Pourquoi donc a-t-il fallu attendre François pour qu’il y ait une réaction ?
Une explication intéressante; https://www.youtube.com/watch?v=bfG5zNA2n0k
La “réaction” du Pape François a été très tardive, 5 ans après avoir accédé au pontificat, et a minima, ce qui semble un peu long pour se mettre au courant des dossiers sensibles, alors que les frasques ignobles de Mc Carrick étaient un secret de polichinelle à Rome.
En définitive, ce dernier n’a fait que perdre son titre de cardinal et il est toujours logé dans de luxueux appartements aménagés par son successeur spécialement pour lui alors qu’on aurait aimé le voir dans l’inconfort et les privations d’une modeste cellule de moine.
Et vous avez raison de dire que JPII et Benoit XVI étaient au courant, le second ayant bien commencé le ménage (quasiment au point mort depuis 2013) et pris des sanctions lourdes et nombreuses. JPII, âgé et malade, écoeuré par la trahison de son ami Maciel n’avait malheureusement plus l’énergie nécessaire pour le faire.
Vous n’avez pas compris que Mc Carrick était tout-puissant aux USA et à Rome pour une raison majeure fort bien expliquée par R.I.
L’ex-cardinal était (est toujours?) président de la Papal Foundation, une organisation qui recueille des sommes très importantes de généreux donateurs américains et reversées au Vatican. A ce titre il a la main sur un robinet à finances indispensable au Vatican perpétuellement impécunieux. Fermer le robinet serait catastrophique. Voilà pourquoi Benoit XVI et JPII probablement aussi marchaient sur des oeufs avec lui, ce qui explique que les sanctions non canoniques prises par Benoit XVI aient été peu ou pas appliquées.
Pire, il a toujours eu un oeil sur les nominations d’évêques et les distributions de chapeaux de cardinal aux US, les listes proposées par la nonciature étant toujours écartée sans ménagements.
Par exemple, pour la nomination à l’archevêché de Chicago, Cupich était le 13e sur cette liste. C’est Mc Carrick qui l’a imposé et l’a fait cardinal.
Je crois que Mr Hamiche a raison quand il dit qu’il n’y a pas eu de sanctions canoniques contre Mc Carrick au temps de Benoit XVI, mais Vigano fait cependant mention de quelques “sanctions” non canoniques sans en préciser la nature.
Leur existence aurait néanmoins été confirmée par le secrétaire du Pape émérite Benoit XVI, Mgr Gänswein. Selon des sources du journaliste Ed. Pentin du N.C.Register le Pape Benoit s’en souvient bien, mais il ne s’en remémore plus le détail.
Comme Mr Hamiche le dit, à Rome depuis longtemps tout le monde était au courant en général, et certains dans le détail, des turpitudes répugnantes de Mc Carrick. Il est donc inimaginable que le Pape François, s’il ne les connaissait pas auparavant, n’en n’ait pas été informé dès son accession au pontificat.
Dans ce contexte, la remise en selle aux yeux de tous dudit futur ex-cardinal par François, prenant le contre-pied de son prédécesseur, n’en est que plus consternante. On apprend ainsi que Mc Carrick a joué un rôle non négligeable dans la négociation de l’accord préalable scandaleux que le Vatican s’apprête à signer avec la Chine:
http://catholicherald.co.uk/news/2018/09/17/archbishop-mccarricks-unofficial-role-in-vatican-china-relations/
Ce qui n’est pas sans rappeler une affaire similaire d’un prêtre pédophile italien, le P. Inzoli, contre lequel de lourdes sanctions avaient été prises par Benoit XVI, mais que François s’était également empressé de lever peu après son élection en lui accordant son pardon, décision prise à la légère puisque la justice italienne a peu après condamné ce prêtre à 4 ans de prison, obligeant le Pape à les imposer à nouveau.