Les lobbies LGBT mènent depuis plusieurs années ce qu’ils considèrent être un combat contre l’homophobie et pour la reconnaissance des droits des homosexuels. C’est sur le fond louable et juste. On ne peut, en effet, accepter que des personnes humaines soient mises au ban de la société ou stigmatisées. Et il faut bien reconnaître que des siècles durant, les homosexuels ont été la risée des gens dits « normaux ».
Toutefois, pour que la cause soit juste, il faut qu’elle corresponde à deux principes clairs, lutter contre une injustice et utiliser des moyens eux-mêmes justes. Il paraît difficile de concevoir que l’on puisse réclamer la justice au prix d’une injustice. Or qu’est-ce que la justice ? Ce n’est en rien faire l’équilibre ou peser le pour et le contre. Ça c’est l’arbitrage. La justice c’est rendre ce qui est dû à qui cela est dû. Toute la question est donc de savoir de qui l’on parle pour savoir ce qu’on lui doit. La justice n’est pas l’égalité mais l’équité (laquelle peut comporter l’égalité). Un adulte n’a pas les mêmes besoins qu’un nourrisson. Leur donner à parts égales est une injustice. Leur donner équitablement est de la justice.
Alors, quand nous parlons des « droits des homosexuels », de quoi parlons-nous ? Nous parlons d’abord des homosexuels et ensuite de ce qui leur est dû. De nos jours cependant, le débat est biaisé, car la pensée ambiante nous refuse le droit de parler de l’homosexualité. Alors personne n’en parle vraiment et pour défendre ses idées chacun se bat à la marge. Pour savoir ce qui est bon pour quelqu’un, il faut savoir qui il est. Aujourd’hui, notre société ne se pose plus, se refuse même le droit de se poser la question la plus fondamentale pour son bonheur : qui est l’Homme ? (lire La dignité humaine est intrinsèque)
La conséquence de ce refus est de laisser s’installer en lieu et place de l’Homme réel un être artificiel. Or par méconnaissance de ce qu’est l’Homme, nous cherchons à faire le bonheur de cet être de façade qui n’existe pas au détriment de notre être réel qui, lui, étouffe au fond de nous. Le mariage pour tous est une de ces réponses destinées non pas à l’Homme, mais à cet être virtuel qui est devenu l’archétype de notre société que nous parlions d’homosexuels ou d’hétérosexuels. Ainsi, refuser de considérer ce qu’est la vérité anthropologique la plus profonde de l’Homme c’est le condamner à une crise identitaire et existentielle insoluble. Hétérosexuels et homosexuels sont face à la même crise existentielle, même si leur crise identitaire diffère. Et c’est normal puisqu’avant de parler d’orientation sexuelle nous parlons de personne humaine. Il est impropre de parler de personne homosexuelle ou de personne hétérosexuelle. Nous sommes tous des personnes humaines et c’est cette commune nature qui peut prétendre à l’égalité et à qui on doit le respect de la dignité. C’est parce que l’homosexuel est une personne humaine qu’il a droit au respect et qu’il est injuste de le mettre au ban de la société, comme nous l’avons fait des millénaires durant.
Une fois que nous avons dit tout cela, il convient alors de s’interroger sur la personne humaine. Or, il est impossible aujourd’hui de parler de la personne humaine sans évoquer la question homosexuelle. Mais aborder ce thème devient délicat du fait de l’épée de Damoclès “anti-homophobe” suspendue sur cette question. Il faut cependant être bien conscient d’une chose. Vouloir défendre le mariage et la famille sans aborder la question de l’homosexualité ne sert, à long terme, à rien. Vouloir un référendum sur le mariage permettra au mieux de gagner du temps. Mais ce temps il faudra l’utiliser pour défendre et promouvoir la personne humaine. Un référendum n’est qu’un outil politique. Il ne définit pas ce qui est ou ce qui n’est pas. Or, il s’agit de découvrir derrière l’homme virtuel qui est l’Homme véritable pour répondre à ses besoins véritables.
C’est pourquoi, les lobbies LGBT en refusant de parler en vérité de l’homosexualité et en se plaçant de ce fait sur le champ politique condamnent les homosexuels et l’ensemble des personnes humaines à une fuite en avant, à une quête existentielle et identitaire qui dessert l’homosexuel autant, sinon plus, que l’hétérosexuel.
Pour vivre sans haine et pour dialoguer, nous avons besoin d’aimer l’autre et pour l’aimer il faut savoir qui il est. C’est tout ce vers quoi il nous faut tendre. C’est pourquoi il est capital de retirer cette épée de Damoclès qui nous empêche ce dialogue en vérité et force chacun à camper sur ses positions, bien armés derrières de profondes tranchées.
Mais affronter la vérité, pour les militants LGBT (et plus largement, gender et autres internationalistes) est structurellement impossible, tant leur monde repose sur un édifice artificiel.
Qu’on nous permette seulement de parler librement et en vérité, sans ostracisme, sans terrorisme primaire, sans caricature et le ballon de baudruche se dégonflera de lui-même. L’idéologie du gender, dont le militantisme LGBT n’est qu’un bras manipulé comme les autres, craint terriblement la vérité. Elle est la gorgone aveuglée qui frappe sans dicernement, l’hydre déchaînée qui rugit et crache son venin. L’une comme l’autre craignent la lumière, comme leur maître cornu qui tire les ficelles de cette toile de mensonge qui tente plus que jamais de nous éradiquer.
Gardons à l’esprit que plus nous aurons peur de porter la lumière, plus l’idéologie progressera. Avec l’homophobie, on ne cherche nullement à défendre les homosexuels, mais à étouffer la lumière. Voilà pourquoi on nous dénie le droit de parler de l’homosexualité, en brandissant, comme un rempart, des personnes dites homosexuelles, sans se soucier de la vérité profonde de ce qu’ils sont avant tout, des personnes humaines qui ont droit à la liberté comme à la vérité. LGBT représente et défend une idéologie. A l’inverse, en promouvant la vérité de la personne humaine, l’Eglise et les mouvements issus des Manif pour tous sont assurément les meilleurs défenseurs des personnes à tendance homosexuelle.