Alfie Evans est ce petit garçon anglais qui présente des troubles cérébraux. Cela fait des mois qu’il est retenu en soins intensifs à l’hôpital pour enfants d’Alder Hey à Liverpool en Angleterre. Cela fait désormais environ neuf mois que le corps médical cherche à le faire mourir en faisant cesser sa ventilation artificielle. Son agonie a commencé lundi avec le retrait de la respiration artificielle. Sauf que, contre toute attente, l’enfant réussit à survivre. Mais la justice britannique ne veut rien savoir et est bien décidée à la faire mourir, malgré les parents, qui n’ont pas leur mot à dire, malgré l’Italie, qui propose de s’en occuper dans un hôpital spécialisé et qui lui a donné la nationalité italienne…
En France, Mgr Bernard Ginoux se fait remarquer pour son soutien à cet enfant :
#Alfie Evans. Il meurt au nom de la "justice". Quelle justice ? Notre société va mal. L'innocent y est déclaré coupable. Pauvres parents. https://t.co/FvG3ippu8Y
— Bernard Ginoux (@mgrginoux) 24 avril 2018
Le massacre des saints innocents continue…quelle est cette " justice" qui condamne à mort un enfant et met à la torture ses parents ? https://t.co/g9jkzwNvon
— Bernard Ginoux (@mgrginoux) 24 avril 2018
Là encore, silence assourdissant du pape François 1er, là où Pie XII serait intervenu pour expliquer ce que dit le Magistère : on mesure mieux la dégringolade et le discrédit de la papauté en 60 ans
Merci aux évêques qui ont eu un courage digne de celui de Mgr Saliège ou de Mgr von Galen pour défendre ceux qu’une idéologie considère comme ne méritant pas de vivre.
Les évêques (celui de Rome en particulier) ne se bousculent pas pour défendre la vie.
Pas plus qu’il ne se sont bousculés pour condamner les positions inadmissible du MRJC.
Bravo Mgr GINOUX.
Quant à PAGLIA il semble prêt à débrancher lui même Alfie !
Il me semble pourtant que le Pape s’est exprimé publiquement pour défendre la vie de cet enfant.
…mais il s’intéresse surtout aux migrants surtout s’ils ne sont pas chrétiens et à déconstruire la famille pour qu’elle se « règle » sur les valeurs du monde.
Vous ne l’aviez pas oublié, j’espère.
Triste papauté…..
Et que Marie garde l’Italie qui accepte d’ouvrir ses frontières afin de sauver la vie d’un enfant.. !
Récitons pour lui et pour l’Italie le Rosaire de Marie sans frontière.
à MPS
Il est particulièrement malvenu de faire ce genre de récupération et d’amalgame.
Vous devriez lire (mais c’est en italien) ce que certaines autorités italiennes ont écrit à ce sujet (source : « messa in latino), ce qui éviterait toute insinuation sur l’Italie qui n’aimerait guère ouvrir ses frontières, ce qui est évidemment faux dans le contexte actuel, Cette insinuation, en outre, est malvenue si l’on sait l’admiration des Italiens pour le catholicisme français.
Voici donc la source de ce document à lire :
http://blog.messainlatino.it/2018/04/pretiosa-in-conspectu-domini-mors.html
(IL CITTADINO ITALIANO ALFIE EVANS È VOLATO IN CIELO)
merci Mgr !
Bravo à MGR GINOUX
Honte à TOUS LES ATRES
Décidément, mises à part d’éminentes exceptions qu’il faut saluer, l’Eglise est au fond du trou.
Illustration nouvelle vient d’ailleurs nous en être donnée par la mémorable soirée aux Bernardins où nos prélats ont applaudi à tout rompre un discours de Macron leur enjoignant, sur la bioéthique, de ne faire part que d’ humbles interrogations mais jamais, au grand jamais, de certitudes! Ben voyons, qui pourrait avoir la certitude qu’il est injuste et inacceptable de priver délibérément des enfants de père? Pareille certitude ne serait-elle pas le signe, en effet, d’un odieux repli sur soi, expression que nos hiérarques ecclésiaux, et jusqu’à Bergoglio , affectionnent tant !
Et de quel repli sur soi il faut faire montre pour oser défendre Vincent Lambert et le petit Evans!
Et ce n’est rien en comparaison de ce qui nous attend en juin prochain lorsque Mme Veil sera panthéonisée….
Commentaires à la limite du scandale. Veuillez voir le site du Vatican et lire ce que le Saint Père a fait en public et les moyens qu’il a fait mettre en oeuvre pour Alfie. Le modérateur de ce site fait-il son travail ? Quand des informations fausses et insultantes sont données, il faut réagir. Merci.
Désolé, mais la défense de la vie à naître et de la vie tout court n’est pas sa priorité.
Seuls des papolâtres peuvent se scandaliser comme vous le faites : Amoris laetitia et les Dubia qui ont suivi sont passés par là.
C’est pourtant aussi du fait de l’intervention du pape que l’Italie a proposé de l’accueillir et de lui donner la nationalité italienne.
Ce qui est très beau de la part de l’Italie qui a accepté d’accueillir un immigré supplémentaire avec sa famille.
Merci, merci à vous, de rappeler cela!
Mon message s’adresse au prêtre de campagne, qui rappelle l’intervention de notre pape pour sauver cet enfant.
Le pape François a appelé à prier pour Alfie, mais il n’a pas condamné la décision de le précipiter dans la mort.
De plus, la décision d’accueillir Alfie dans un hôpital de Rome pour des soins spéciaux, et celle de lui accorder la nationalité italienne, ne viennent pas de lui: il n’en a pas le pouvoir.
Certains commentaires peuvent paraître un peu agressifs, mais il faut reconnaître que le Vatican met moins d’acharnement à défendre la vie que de dénoncer les opposants à l’ouverture des frontières.
C’est totalement faux, le pape a fait plusieurs interventions condamnant cette décision. Il a reçu le père de l’enfant au Vatican en signe de soutien. Et il est manifeste que le Vatican a une influence sur l’Italie. L’Italie reste encore un pays chrétiens, la parole du pape ont de l’influence sur ce peuple et il y a forcément des relations diplomatiques entre le Vatican et l’état italien.
Pourquoi voulez vous que ce soit l’Italie qui ait fait cette proposition, alors qu’à ma connaissance la famille n’a pas de sang italien.
Bien d’accord avec Courivaud, et dans sa réponse au prêtre de campagne, et dans son commentaire évoquant Simone Veil. Sur ce dernier point, j’ajouterai à la Panthéonisation prévue le projet de Pécresse de la station de metro Europe-Simone Veil. Je trouve anormal d’imposer une telle vision à tous les usagers du metro, dont la variété des opinions devrait être respectée.
Merci Gérard, pour votre réponse.
Pour qu’il se rassure de la teneur de mes intentions, le curé de campagne pourrait lire à toutes fins utiles ce que dit Mario Tossati à propos du silence assourdissant du pape François 1er dans cette affaire.
L’avortement et l’euthanasie sont en passe de devenir des droits fondamentaux et l’on poursuit en justice ceux qui s’y opposent. La silence de la majorité des catholiques pratiquants dans notre pays équivaut à de la complicité face à ce qui devient un crime « silencieux » contre l’humanité.
Si j’ai bien lu les commentaires :
– si le Pape ne parle pas, c’est un traître
– si le Pape parle, ce n’est pas grave, i la dit plein d’autres choses contestables, donc c’est un trâitre
Donc quoi que fasse le Pape, c’est un traître… et ne pas acquiescer c’est de la papôlatrie.
Maintenant voyons les faits. Non seulement le Pape parle, mais le depuis plusieurs mois le Vatican s’engage fortement pour Alfie Evans.
Sources (recherche Google sur es mots-clés « Pape françois Alfie Evans »):
https://www.la-croix.com/Religion/Catholicisme/Pape/Le-pape-sengage-evacuer-vers-lItalie-petit-Alfi-Evans-encore-respiration-artificielle-2018-04-24-1200934239
https://www.marianne.net/societe/fin-de-vie-l-affaire-alfie-evans-oppose-le-royaume-uni-l-italie-et-le-vatican
https://fr.zenit.org/articles/alfie-evans-le-pape-plaide-pour-de-nouvelles-possibilites-de-traitement/
https://fr.aleteia.org/2018/04/24/nouvel-appel-du-pape-sur-twitter-en-faveur-dalfie-evans/
@Courivaud, @Gérard : ce n’est pas à vous de juger les gens et d’accuser de papôlatrie. Pour ma part, Amoris Laetitia me met mal à l’aise, les propos sur les migrants m’interpellent fortement. Quant à la joie que les ennemis de l’Eglise en tirent, rappelez-vous que ces gens servent le diable, donc ni leur joie ni leur réprobation ne doit guider nos attitudes.
Sur le seul sujet Alfie Evans, et sur lui seul : le Pape a agi, le Pape a parlé, le Pape continue d’agir, le Pape continue de parler. Ce n’est pas un plaidoyer, ce sont des faits.
Maintenant parlons de vous.
Quand on enferme quelqu’un dans un schéma où quoiqu’il fasse, il a tort, c’est qu’on a laissé la querelle prendre une trop grande emprise sur soi. Vos propos sont excessifs, je vous le dis comme un ami.
Vous ne pouvez pas contribuer efficacement au bon combat si vous vous mettez en autocombustion sans discernement. Nous avons besoin de gens « qui gardent leur courage et leur tête quand tous les autres les perdront ».
Bien à vous,
Le pape s’est tellement engagé sur la cause du Petit Alfie et du non respect du droit naturel de ses parents que le Petit est mort parce que la volonté du corps médical était de lui ôter la vie plutôt que lui donner les soins nécessaires à son état. Devant un cas aussi grave, SI LE PAPE AVAIT REMUE LES SERVICES ANGLAIS et appeler les évêques à défendre les droits légitimes de cette famille, surement que le Petit aurait pu être transporté en Italie où il était attendu. Peut-être aurait on pu essayer des traitements.
Quant à votre volonté de défendre ce pape, cela vous regarde mais documentez vous correctement sur tous les discours qu’il fait et QUI SONT CONTRAIRES AVEC LA VRAIE DOCTRINE. Ce pape n’apporte que confusion et démolit ce que ses prédécesseurs ont établit. Il démolit des ordres religieux qui ne lui plaisent pas et laisse faire des choses qui ne se sont jamais vus dans l’Eglise jusqu’à modifier la liturgie pascale pour SON BON PLAISIR.
Il va établir bientôt, une messe sans consécration, si cela se fait, qu’en penserez vous ?
Bonjour Em,
le petit Alfie est mort cette nuit. Que Dieu pardonne à ses bourreaux. Un nouveau petit martyr à prier. Ce n’est sans doute que le début du génocide d’état. Si un jour vous avez une faiblesse, réflechissez-y à deux fois avant d’aller à l’hôpital. Hora tenebrarum.
Relecture de vos propos sur la supposée inaction du pape: « si…sûrement…peut-être… ». Bon en fait vous n’en savez rien. Le pape n’a aucune autorité sur les services anglais. Il a demandé le transfert en Italie, l’Italie a donné la nationalité à l’enfant… La justice tyrannique du régime anglais a bafoué le droit du petit, de ses parents, et de l’Etat italien. Vous croyez qu’ils allaient écouter le pape ?
Sur mes intentions : attention au simplisme. Relisez mon message. Certains disaient que sur Alfie le pape n’avait rien dit et rien fait : c’est factuellement faux.
Je ne dis rien d’autre, je n’ai ni compétence, ni autorité, ni légitimité à ce stade. Les cardinaux s’en occupent par les voies légales, ils sont plus aptes que moi. Et ne le prenez pas mal : je crois aussi qu’ils sont plus compétents que vous. Pour nous, nous pouvons soutenir les cardinaux – ce que je fais volontiers.
Pour le reste, on verra le moment venu : vous croyez vraiment que le pape me demande mon avis avant de prendre des décisions ?
Bien à vous, en union de prières
Des nouvelles récentes depuis le décès par volonté de non assistance à enfant en difficulté :
on apprend que le Mgr anglais est allé auprès du pape le rassurer sur le bien fondé des décisions de l’hôpital et des juges. Il a donné une fausse assurance au pape en bafouant les droits légitimes des jeunes parents du Petit.
On apprend que le juge est un militant d’un lobby pas très catholique, bien sur c’est son affaire, mais est-il apte à juger de telles affaires impartialement et avec toute la moralité requise ?
On apprend que l’on ne voulait pas que l’enfant quitte l’hôpital car ailleurs on aurait peut-être découvert qu’il y a eu une faute sur les soins. (voir le site : Benoit et moi)
On apprendra la vérité dans quelques temps, cette affaire va réveiller les gens, espérons.
Quant à ce que je déplorai sur l’action du pape (qui est intervenu, je vous le concède) je crois qu’on pouvait faire plus. Qu’aurait fait JESUS ? Je me pose tj la question dans les cas difficiles.
Le pape pouvait demander aux évêques anglais de se prononcer ensemble, on peut toujours tenter plein de choses lorsqu’on a pas à se préoccuper d’autre chose que la volonté du Bon Dieu. Il pouvait menacer de se déplacer pour être auprès des parents ou proposer de bénir lui-même l’enfant, pourquoi pas ?
Prions le petit Alfie qu’il puisse aider ses frères de la terre dans la souffrance, nous pensons à Mr Vincent Lambert qui n’est pas encore sorti des griffes de son hôpital-prison.
Merci!
Pour Arome
Je crains que vous ne preniez pas assez au sérieux la perte de légitimité magistérielle que le pape François a délibérément provoquée depuis le synode sur le mariage.
Comme il a de façon méprisante refusé de répondre à ces Dubia qui lui avaient été respectueusement présentés, ne vous étonnez pas de la défiance dont il fait l’objet et ce, pour toutes les thématiques qui engagent le magistère. C’est l’attitude, que vous pouvez regretter, suivie par des journalistes de référence tels que MM. Magister, Tossi ou Socchi.
Il est urgent que ce pape cesse de parler à tort et à travers en jouant à Juan Perón, sous peine de perdre sa légitimité doctrinale. Si l’on doit prier pour lui, c’est en songeant à cette dérive dont il est l’auteur et dont par exemple l’Italie pourtant restée chrétienne, fait les frais.
Bonsoir Courivaud,
merci pour ce message qui ramène plus de précision et de sérénité.
D’accord avec vous, c’est sans plaisir que nous constatons que la multiplication de la parole pontificale multiplie le risque d’affaiblissement, de banalisation et d’approximation. Qu’il y ait une confusion dans l’Eglise et que les paroles – et les actions – du Pape en soient largement à la source, hélas, vous et moi ne le savons que trop. L’épreuve est dure. Nous ne connaissons peut-être pas tout des motifs qui poussent le Saint-Père.
Dans le cas d’Alfie Evans, les accusations portées dans les commentaires étaient factuellement fausses. Pour une fois qu’on peut soutenir sans réserve la parole pontificale, il ne faut pas se priver !
Pour le reste : tout homme sera jugé pour ses péchés, y compris le Pape. C’est leur problème. Le nôtre, c’est d’être saints comme Dieu est saint. Le démon a ses armes : l’exagération, l’amertume, le découragement, la colère, l’orgueil (toujours)… Nous avons celles de Dieu : la vérité, la régularité, la Foi, l’humilité, la discipline, la joie, la bienveillance…
Heureux de pouvoir correspondre avec vous, si vous voulez bien on peut prier pour le pape, et pour Alfie Evans, et pour Vincent Lambert. L’adversaire veut transformer la terre en camp d’extermination médicalisé à grande échelle. Christus vincit !
pour Arome
En effet, il faut prier d’abord pour le pape afin qu’il revienne à son autorité magistérielle et qu’il cesse de jouer à la vedette, Cette attitude est particulièrement inadéquate dans ce drame.
Je n’ai rien de plus à ajouter. Prions pour cette famille, mais agissons pour éviter que l’enfer ne s’installe sur la terre, à la manière de saint Georges luttant contre le dragon.
Merci à Arome pour son éclaircissement qui est utile. Mais il est indispensable, si nous voulons répondre à notre devoir, d’aller plus profond et plus loin. Car la question principale au jour d’aujourd’hui est de résister à l’hérésie. C’est sur cela que nous serons jugés. Or de ce point de vue, relever les paroles du pape là où elles sont justes,- encore qu’ici elles soient la moindre des choses! -sans rappeler ne serait-ce que d’un mot que le pape qui les prononce soutient par ailleurs l’hérésie, est mal. Car par omission c’est soutenir l’hérésie, car cela tend objectivement à désarmer la résistance en faisant oublier que le pape entraine l’Eglise dans l’hérésie. La bienveillance devient coupable lorsque sa manifestation a pour effet objectif de faire prospérer le mal. Les prêtres, et même les meilleurs d’entre eux, commettent cette erreur, lourde de conséquences.
Est-ce que vous croyez que cela nous amuse de contrer le pape? C’est pour nous une douleur, mais nous le faisons par devoir. La mollesse générale, à quelques exceptions éminentes près, est grave. Bien sûr nous comprenons bien qu’il y a des carrières en jeu… mais que voulez-vous, l’heure du martyre est arrivé pour les prêtres, une fois de plus. Nous ne nous en réjouissons pas, ce n’est pas nous qui menons l’Eglise à l’abîme, c’est le chef du troupeau, et ce pour la première fois depuis 2000 ans. Vous voulez donc que tous les chrétiens se croisent les bras? C’est bien cela que de mettre en valeur des bonnes paroles du pape sans rappeler en même temps que le même pape entraîne l’Eglise dans l’hérésie. Quoi de plus grave en réalité? C’est la seule chose qui mérite d’être dite aujourd’hui, tout le reste est collaboration à une œuvre tragique.
Bonjour Gérard,
merci de continuer à rechercher la vérité, la juste attitude, et à mener le bon combat. Personne ne doute qu’il y a un combat,et qu’il faut le mener.
Entendez mes propos : je ne cherche pas à vous attaquer, c’est plutôt un mode de raisonnement qui me paraît risqué. Comme vous êtes intelligent, instruit et pieux, j’ai l’espoir que ce mode de raisonnement n’est que passager.
En mathématiques, ce serait un franchissement de limite. Certains nombres tendent vers zéro… mais ne l’atteignent jamais. Ces nombres tendent vers la limite mais ne la franchisse jamais. La différence est infinitésimale, mais si on les assimilait à zéro, on commettrait des erreurs mathématiques énormes.
Or, pardon de le dire – vous conviendrez avec moi qu’il serait coupable de s’arrêter au respect humain – votre raisonnement ACTUEL me semble boiteux au niveau de la logique pure.
Si je vous ai bien compris, vous dites :
1) nous serons jugés sur notre capacité à résister à l’hérésie
Faux. Nous serons jugés sur l’Amour de Dieu et des autres. L’amour de Dieu entraîne le refus de l’hérésie, mais ce point ne vient qu’en second. La nuance est capitale : si vous réfutez l’hérésie avec un coeur sec, vous êtes en danger : Luther lui-même, et tous les hérétiques, croyaient de leur devoir de se rebeller pour sauver la pureté de l’Eglise – qu’ils étaient seuls à comprendre correctement à leurs yeux. Donc, non, nous ne serons pas jugés d’abord sur la résistance à l’hérésie. C’est un présupposé faux et dangereux.
2) les paroles du pape sont justes dans le cas Alfie Evans, c’est la moindre des choses qu’un pape puisse faire
Vous êtes dur : voyez quelle était votre indignation quand vous pensiez que le Pape n’avait rien dit. D’une part vous n’avez pas fait amende honorable sur ce point (tout le monde peut se tromper, vous ne vous seriez pas diminué mais plutôt grandi). D’autre part, ne serait-il pas juste que votre joie soit à la mesure de ce qu’aurait été votre déception ? C’est la moindre des choses de la part du pape ? Alors votre indignation était excessive. Votre indignation aurait-elle été juste le cas échéant ? Alors maintenant soyez dans la joie !
3) par ailleurs le pape soutient l’hérésie
Franchissement de limite : les cardinaux eux-mêmes s’arrêtent au doute, et ils sont plus calés que nous en théologie. Par ailleurs ils ont mandat de corriger le pape. Disons que l’affaire est en cours auprès des autorités compétentes, même si elle tarde. Je ne suis pas naïf pour autant. Faisons la part du feu : puisque Amoris Laetitia peut, dit-on, être interprété de plusieurs façons, défendons l’interprétation orthodoxe. Tant que les dubia ne sont pas jugés, on peut validement les défendre. Sur ce point, unissons nos forces pour défendre mordicus la position orthodoxe.
4) on ne peut dissocier les bonnes paroles du pape de ses mauvaises paroles
Et pourquoi pas ? Tant que le pape n’est pas mort, il peut évoluer (comme vous, comme moi). Poussons-le de toutes nos forces dans ce qui nous semble, à nous pauvres laïcs, la bonne direction ! Et puis nous n’avons pas à juger les personnes. Sur les propos en revanche, aucun problème. Ici commence un enferment du contradicteur dans une logique « tout ou rien » qui n’est pas fondée.
5) faire cela c’est soutenir l’hérésie par omission, en désarmant la résistance
Franchissement de limite. Notre Seigneur loue la samaritaine (adultère) qui lui dit « je n’ai pas de mari ». Il répond : « en cela tu as dit vrai, car tu en a déjà eu sept, et celui que tu as actuellement n’est pas ton mari ! ». Faut-il en déduire que Notre Seigneur soutient l’adultère par omission ?
J’écris cela en souriant : on voit poindre le début de « Qui n’est pas avec Gérard est contre Gérard ». C’est un peut excessif, non ?
6) La bienveillance devient coupable lorsque sa manifestation a pour effet objectif de faire prospérer le mal
Waouh ! Là, cher ami, vous me prêtez une influence que je ne soupçonnais pas ! D’une part le « Qui n’est pas avec Gérard est contre Gérard » se confirme et s’aggrave. Et le Christ en Croix, a-t-il craché sur ses bourreaux et le mauvais larron ? N’avons nous pas un devoir grave, nous chrétiens, de rester bienveillants jusqu’à la mort ? Notre-Seigneur qui ramène la brebis perdue lui a-t-il donc passé un savon et botté l’arrière-train ? Parole du Christ : « apprenez de moi que je suis doux et humble de coeur ». Pour ma part, il me reste du chemin à faire. En revanche, après plus de 20 ans de polémiques, croyez moi, la seule voix que les âmes écoutent, c’est la douceur. Elle n’exclut pas la fermeté, elle l’attache fermement à la mesure et à la justice.
7) Effet objectif ?
Le terme objectif est drôle : il couronne un raisonnement qui atteint très souvent le subjectif (cf. tous les franchissements de limite précédemment cités).
Pour la suite : je n’ai jamais pensé que vous vous opposiez au pape par plaisir, et je partage votre douleur devant le trouble semé dans l’Eglise.
Mollesse générale : oui, elle est tragique. Les brebis sont désorientées et perdues. Dans les années 80, on aurait eu du mal à citer un bon évêque en France. Aujourd’hui il y en au moins une vingtaine qui émerge (Aillet & co…). Dieu n’abandonne pas l’Eglise, qui a trouvé en son sein, et en son sein seul, les éléments de reconstruction. Au vu de l’ampleur de la tâche, ce n’est pas demain que vous et moi serons au chômage :) Dieu soit loué ! :)
Carrières en jeu : hélas, comme vous avez raison. Certains évêques en France prennent le sens du vent avec une absence de dignité qui fait pitié. En Allemagne, c’est institutionnel !! Voyez le cardinal Marx, doux Jésus ! Quelle organisation trouver pour éviter ces situations ? Dieu seul le sait.
8) Le Pape mène l’Eglise à l’abîme, pour la première fois depuis 2000 ans ?
Franchissement de limite. Oui, il y a des prophéties sur la perte de Foi par Rome, c’est un fait. Oui la direction de l’Eglise est source de confusion en ce moment, c’est un constat. Les cardinaux s’en occupent.
Historiquement, sous Catherine de Sienne ce n’était quand même pas mal. L’arianisme, les 3 papes du Grand Schisme… L’époque actuelle est grave, c’est certain, il y a tout de même des précédents . Léon XIII en a désorienté pas mal avec le Ralliement, Pie XI avec la condamnation de l’Action Française, Paul VI avec sa chasse au latin… Et pourtant on leur doit respectivement l’encyclique Humani Generis, la canonisation de Jeanne d’Arc et de Marguerite-Marie Alacocque, et l’encyclique Humanae Vitae.
Un commentateur qui a quitté ce forum, Te Deum, a donné une citation très juste de Catherine de Sienne sur le respect (pas la soumission aveugle) : il faut obéir au Supérieur, même si c’est un démon incarné, et penser que Dieu se servira de lui pour le bien de notre âme :
» Le troisième et dernier artifice du démon est dirigé contre l’obéissance. Le démon se sert de la passion de l’homme pour l’égarer par de vaines apparences, et surtout par de faux jugements. Il trouve qu’il est éclairé, et que son supérieur ne l’est pas; car, s’il ne se jugeait point ainsi, il ne nierait pas les Iumières de son supérieur. Celui qui s’aime voudra donc juger l’intention de son supérieur en dehors de la volonté de Dieu, et il aura toujours avec lui la sœur de l’amour-propre, qui est la désobéissance [681]. Il dira : Ces ordres ne sont pas justes, et je ne dois pas en souffrir. Lorsque je voulais rester dans ma cellule pour y méditer en paix, on m’en a fait sortir sans faire attention au moment et à la circonstance. Quel mal cause ce faux jugement! Je cite cet exempte; je pourrais en citer beaucoup d’autres, que je tais pour ne pas vous ennuyer. Ou il désobéit et ne fait pas ce qui lui est commandé, ou, s’il le fait, c’est avec impatience, murmure et trouble d’esprit; il perd la fidélité, le respect, la sainte crainte qu’il doit avoir pour Dieu, pour son supérieur, et, par l’agitation que lui cause sa volonté propre, il se prive de la paix et de la tranquillité d’esprit. Tout cela arrive parce qu’il s’aime lui-même; par amour-propre il s’est fait juge de la volonté de son supérieur en dehors de la douce volonté de Dieu. Mais s’il avait eu la lumière de la Foi, quand même celui qui !ul commande serait un démon incarné, il penserait que la bonté du Saint-Esprit le ferait agir à son égard de la manière la plus utile à son salut. »
Quoi de plus grave ? que vous et moi ne soyons pas encore des saints (à nos âges ! :) ). Là est l’urgence : vous voulez, nous voulons que Dieu règne ? Qu’il règne d’abord en nos âmes – le but est accessible, il n’a rien d’une chimère. Voyez l’excellent « Je veux voir Dieu » du Père Marie-Eugène. Rien de plus grave et de plus urgent que Notre Seigneur règne vraiment CONSTAMMENT dans nos âmes.
Bien à vous, que Dieu vous bénisse, priez pour moi,
à Gérard
Je vous approuve en tout à la lecture de ce message.
J’apprends seulement maintenant la mort du petit Alfie,
Ne m’en veuillez pas si je fais une pause dans les commentaires. Il y a un temps pour tout, dit l’Ecclesiaste (je crois). Là, c’est le temps de pleurer. Prier pour les parents, mon Dieu, prier pour les parents.
A Arome, en réponse à son post du 28 avril à 14 h49.
A Arome
Un grand merci pour votre réponse. Je rends vraiment hommage à votre écoute, à l’acceptation que vous faites de prendre de votre temps pour essayer d’aller au bout de cet échange, au souci qui est le vôtre, et qui nous réunit, de mener avec justesse le ou les combats qui ont lieu d’être menés. Je suis comblé également lorsque je vous entends mettre en avant le critère de la logique comme moyen de distinguer, en s’appuyant bien sûr sur les prémisses apportées par la Révélation, le vrai du faux. Vous me comblez, car la pertinence générale des lois de la raison, qui sont les lois naturelles de notre intelligence, est aujourd’hui trop souvent contestée, et je ne demande qu’à voir mes propos passés au crible de ce critère, comme vous avez commencé de le faire, et comme je me permettrai de le faire moi-même pour analyser les vôtres.
Merci aussi à Riposte catholique d’offrir un lieu permettant le développement de ce type de dialogue, qui me parait indispensable pour parvenir à atteindre, entre fidèles, clercs comme laïcs, de bonne volonté, une vision commune des choses dans ce contexte de confusion dans laquelle nous nous trouvons malheureusement aujourd’hui. Nous formulons d’ailleurs auprès de Riposte le souhait de laisser le débat se dérouler le temps qu’il faudra pour permettre d’aboutir, peut-être, à une vision commune avant de passer dans les archives (c’est un souhait, mais je m’en remets bien sûr d’avance à Riposte qui a une ligne éditoriale à respecter).
Aurons-nous le temps et le courage, Arôme, vous et moi, d’aller jusqu’au bout, je ne sais. Mais tentons si vous en êtes d’accord.
Je vous propose de considérer successivement chacun de vos points.
Dans le présent post, je traiterai seulement du premier point, et traiterai les suivants dans des posts à suivre, pour éviter que chacun soit trop long et aussi pour permettre, le cas échéant, à Riposte de placer, comme il le fait parfois, les réponses que vous me ferez peut-être juste après le point auquel elles se rapporteraient.
Pour ce point 1, je commence, pour notre commodité et pour ceux qui nous liraient, par rappeler votre texte.
« Si je vous ai bien compris, vous dites : nous serons jugés sur notre capacité à résister à l’hérésie. Faux. Nous serons jugés sur l’Amour de Dieu et des autres. L’amour de Dieu entraîne le refus de l’hérésie, mais ce point ne vient qu’en second. La nuance est capitale : si vous réfutez l’hérésie avec un cœur sec, vous êtes en danger : Luther lui-même, et tous les hérétiques, croyaient de leur devoir de se rebeller pour sauver la pureté de l’Eglise – qu’ils étaient seuls à comprendre correctement à leurs yeux. Donc, non, nous ne serons pas jugés d’abord sur la résistance à l’hérésie. C’est un présupposé faux et dangereux. »
Je vous accorde bien volontiers que la formulation est maladroite et même inappropriée en ce qu’elle met en avant une dimension de jugement à laquelle on se laisse parfois aller, et à laquelle je me suis dans la formulation laissé aller, mais qui, j’en suis d’accord, n’a pas lieu d’être. Il ne s’agit pas en effet de savoir comment Dieu va nous juger, nous ne le savons pas et nous n’avons pas à le savoir. Par contre, et c’est là ce que j’ai voulu souligner en parlant de « résistance » à conduire « d’abord », c’est que dans le contexte qui est le nôtre où le pape conduit son troupeau vers l’hérésie (je n’oublie pas que vous contestez ou en tout cas nuancez fortement ce point jusqu’à même considérer qu’il y aurait encore un doute là-dessus, mais nous traiterons cela plus loin, à ce stade je me situe dans cette hypothèse qui m’apparait évidente, j’y reviendrai donc), il n’ y a rien de plus grave, et c’est contre cela en toute priorité que, dans les discours que l’on tient à propos du pape, chacun doit s’engager, à la place où il se trouve, avec les moyens, aussi modestes soient-ils, dont il peut disposer. La priorité découle de la gravité.
Vous n’ignorez d’ailleurs certainement pas, vous qui connaissez à coup sûr II Timothée, 4 , 2-3, l’importance qui s’y attache : « Proclame la Parole, interviens à temps et à contre-temps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, mais avec une grande patience et avec le souci d’instruire. Un temps viendra où l’on ne supportera plus l’enseignement solide ; mais, au gré de leur caprice, les gens iront chercher une foule de maitres pour calmer leur démangeaison d’entendre du nouveau ».
Alors vous nous dites : oui, mais attention à ne pas le faire avec le cœur sec, et c’est d’ailleurs ce que dit là aussi saint Paul. Et vous avez raison, et c’est une chose qu’il est toujours bon et nécessaire de rappeler. Mais pour autant, doit-on se taire, de peur de parler avec un cœur top sec, alors que l’Eglise se voit entrainée, comme on le verra de manière incontestable à l’occasion des points suivants, vers le fond ?
Dans la situation où nous sommes, d’une gravité extrême, nos cardinaux, je le dis, montrent une mollesse, en tout cas objective, qu’il faut dénoncer. Certaines exceptions, éminentes, se montrent au travers des dubia, exprimées, pour le coup exactement dans l’attitude demandée par saint Paul et que vous demandez vous-même, une attitude de patience, de respect, de courtoisie, et on les laisse seuls, sans soutien sauf exception rarissime, face à un pape qui ne daigne même pas leur répondre !
Alors vous voyez, c’est bien, et je ne le conteste pas, de porter attention à ne pas agir avec un cœur sec, mais c’est bien aussi de se préoccuper d’agir.
Pourquoi cette mollesse objectivement constatable comme dominante dans l’Eglise ? C’est un peu le mystère du mal. Mais j’avancerai une tentative d’explication. Nos prélats ne tombent-ils pas dans l’erreur, sans probablement s’en rendre compte, de se dire que si les choses se passent comme elles se passent, c’est que Dieu le permet, et que de Dieu finira bien d’ailleurs par pourvoir à ce qu’il faut pour éviter la catastrophe. Mais c’est du fatalisme. Dieu nous a créés libres et responsables de nos actes.
Je voudrais maintenant reprendre plus en détail DEUX ENONCES ici présents dans votre texte.
VOUS DITES : « L’amour de Dieu entraîne le refus de l’hérésie, mais ce point ne vient qu’en second ». Certes, mais cet énoncé se retourne, car, cela résulte de ce que vous dites vous-même, il y a dans cette mollesse un manque d’amour. Je note d’ailleurs que votre formulation est très belle et très forte. Elle laisse au devoir de combattre l’hérésie une importance extrême dans un contexte comme celui d’aujourd’hui où le pape lui-même entraine ses brebis vers l’hérésie. La position seconde et non première ne saurait absolument pas nuancer le fait que, dans ce contexte, le devoir de dénoncer l’erreur est plus que majeur. Attention à ne pas survaloriser les conséquences concrètes que l’on tire de ce caractère premier de l’amour par rapport aux autres commandements. Certes ces derniers sont seconds, et c’est capital, mais en même temps, leur fondement sur le premier d’entre eux leur confère un prix immense. Attention à l’hérésie, c’est d’ailleurs, – on peut l’évoquer au passage, mais il faudrait un développement propre sur ce point – , un peu celle du pape, de sous-estimer l’importance des commandements, qui offrent des critères irremplaçables de la vie morale. On s’aperçoit que lorsqu’on transgresse un commandement, on porte préjudice à son prochain et l’on méprise la parole du Seigneur. En conclusion, d’accord pour votre hiérarchie, toujours bonne à rappeler, mais en même temps, en pratique, en quoi cela met-il en cause l’importance extrême, plus que prioritaire car l’enjeu est plus que majeur, qu’il convient de reconnaitre aujourd’hui au combat contre l’hérésie ?
VOUS DITES ENCORE : « Luther lui-même, et tous les hérétiques, croyaient de leur devoir de se rebeller pour sauver la pureté de l’Eglise – qu’ils étaient seuls à comprendre correctement à leurs yeux. Donc, non, nous ne serons pas jugés d’abord sur la résistance à l’hérésie. » Alors là, vous conviendrez sûrement que vous faites fort. Non, dites-vous, il ne faut pas lutter contre l’hérésie, en tout cas ce n’est pas prioritaire, car c’est ce qu’a voulu faire Luther et c’est lui qui était dans l’hérésie. Alors ça c’est la meilleure ! Car Luther se trompait alors que nous, tout à l’inverse, nous défendons la vérité et vous le savez très bien. Certes ceci n’est pas encore démontré, mais je le ferai dans des points suivants car cela conditionne tout évidemment.
A Arome (suite, relative à votre mail 26 avril à 14h46, sur le point 2)
Je rappelle votre texte sur le point 2 :
« Si je vous ai bien compris, vous dites : 2) les paroles du pape sont justes dans le cas Alfie Evans, c’est la moindre des choses qu’un pape puisse faire .Vous êtes dur : voyez quelle était votre indignation quand vous pensiez que le Pape n’avait rien dit. D’une part vous n’avez pas fait amende honorable sur ce point (tout le monde peut se tromper, vous ne vous seriez pas diminué mais plutôt grandi). D’autre part, ne serait-il pas juste que votre joie soit à la mesure de ce qu’aurait été votre déception ? C’est la moindre des choses de la part du pape ? Alors votre indignation était excessive. Votre indignation aurait-elle été juste le cas échéant ? Alors maintenant soyez dans la joie ! »
Vous commettez une confusion. Je n’ai pas dit que le pape n’avait rien dit, J’ai dit par contre, oui, et je le maintiens, que c’était bien le moins qu’il dise quelque chose, ce qui n’annule pas la valeur de son intervention. Je dis, de même maintenant, que c’était bien le moins que le pape réagisse après la mort du pauvre enfant, sans que, là encore, cela annule la valeur de son intervention, qui a été la suivante. :
« Je suis profondément touché par la mort du petit Alfie. Je prie aujourd’hui particulièrement pour ses parents tandis que Dieu notre Père l’accueille d’une tendre accolade ».
A noter que les paroles de Mgr Ginoux en apprenant la mort de l’enfant ont été, quant à elles, les suivantes :
« Evans. Sur ordre de la « justice » un innocent a été tué. Un saint vient de naître au Ciel. Qu’Il soutienne ses parents et nous aide ! »
Les paroles de M. Ginoux ont été plus engagées, car elles ont évoqué en clair la faute humaine alors que ce n’est pas le cas pour le pape, et j’aurais plus tendance à pleurer de joie pour elles que pour celles du pape.
Quand, à la lecture de ce que Jeanne Smith nous en rapporte en des termes d’une sobriété pathétique : “Alfie Evans est mort à 3:30 ce matin… Il n’y a pas de détails : on sait simplement que, privé de son assistance respiratoire depuis lundi soir, le petit Alfie Evans s’est battu plus de quatre jours, respirant seul avec le simple apport d’un peu d’oxygène.”, on prend conscience du caractère tragique de ce qui s’est passé concrètement, et qui fait ressentir l’ignominie de la décision des hommes qui a pu y conduire, franchement, on ne bondit pas de joie, en tout cas ce n’est pas mon cas, à la lecture de ce communiqué du Vatican qui ne met rien en cause dans l’action des hommes, et qui ainsi, en particulier, n’introduit aucune mise en garde qui pourrait servir pour protéger maintenant Vincent Lambert contre l’inhumanité de la justice française.
Certes, on ne sait pas tout, mais on n’a pas lieu de voir, avec ce que l’on sait, dans l’attitude du pape dans cette affaire, une défense de la vérité offrant une compensation à son attaque de la vérité par Amoris laetitia. Ajoutons que sur cet autre sujet , plus simple car il ne s’agit plus de relation entre Eglise et société, mais d’une question interne à l’Eglise, on dispose d’éléments suffisants pour atteindre à la certitude, à la lumière de notre foi et de notre raison, et sous le contrôle des autres, à commencer par vous, Arôme, à la lumière de la même foi et de la même raison, quant à la réalité de la présence de l’hérésie dans Amoris laetitia et dans les prises de position du pape qui ont suivi.
C’est ce que nous allons voir maintenant à l’occasion de notre réponse sur votre point 3.
A Arome (suite de notre réponse à votre post du 26 avril, 14 h 49, sur le point 3)
Votre réponse, dans son point 3, était :
« Si je vous ai bien compris, vous dites :3) par ailleurs le pape soutient l’hérésie. Franchissement de limite : les cardinaux eux-mêmes s’arrêtent au doute, et ils sont plus calés que nous en théologie. Par ailleurs ils ont mandat de corriger le pape. Disons que l’affaire est en cours auprès des autorités compétentes, même si elle tarde. Je ne suis pas naïf pour autant. Faisons la part du feu : puisque Amoris Laetitia peut, dit-on, être interprété de plusieurs façons, défendons l’interprétation orthodoxe. Tant que les dubia ne sont pas jugés, on peut validement les défendre. Sur ce point, unissons nos forces pour défendre mordicus la position orthodoxe. »
Je reprends votre début : « Par ailleurs le pape soutient l’hérésie : franchissement de limite : ».
Mais non, ce n’est pas franchir indûment une limite que de dire que le pape soutient l’hérésie, car c’est un fait dont on peut apporter la preuve, ainsi que vous allez le voir, sans que la valeur de celle-ci puisse être contestée autrement que de manière déraisonnable ou malhonnête.
Au vu de cette preuve, vous vous rendrez compte que tous les éléments que vous invoquez à l’appui de votre jugement de dépassement de limite ne sont qu’autant d’atermoiements qui servent la stratégie du pape, au demeurant fort habile, qui est de gagner du temps pour faire entrer dans les faits la mise en œuvre de ses vues hérétiques, jusqu’à instaurer l’irréversible tout en ayant esquivé le débat de fond en foi et en raison, sur lequel il sait très bien qu’il ne peut gagner. Il sait très bien en effet, qu’il ne peut tenir dans le cadre d’un débat qui s’assignerait de respecter les lois de la raison. D’où l’esquive par lui de ce débat, et sa stratégie de passage en force à l’usure. C’est pourquoi il se garde de répondre aux dubia. Et la solution d’attente à laquelle certains se résolvent, dont vous-même si je comprends bien, Arome, sous la forme de continuer à croire mordicus en l’hypothèse de l’herméneutique de la continuité, outre qu’elle ne tient pas raisonnablement, -mais sur cela je reviendrai – contribue de facto, à cette stratégie du pape de passage en force par l’usure, car cela lui donne le temps dont il a besoin pour aboutir à ses fins en évitant une levée de boucliers.
Vous-même reconnaissez que « l’affaire», comme vous dites, « tarde ». Certes, mais j’irai moi-même plus loin, et sans pour autant, ce faisant, dépasser de « limite ». J’irai plus loin en effet en observant que cette situation de désordre dans laquelle l’Église se trouve maintenue depuis voilà plusieurs années n’est franchement pas acceptable. Qu’on en juge : les uns en sont pour dire que non, pas du tout, le Pape n’entend pas ouvrir la communion au cas par cas à des personnes divorcées-remariées ne pratiquant pas la continence ; d’autres que si, bien sûr le pape le veut, et qu’il a parfaitement raison de le vouloir ; d’autres encore que l’on peut craindre en effet que le pape le veuille, et qu’il y a lieu de le craindre tant qu’il ne l’aura pas démenti, et que si vraiment il le voulait, ce serait une atteinte très grave portée au contenu de la foi ; d’autres enfin que , malheureusement, on ne peut avoir de doute sur la volonté du pape en ce sens, et que oui, dès lors, on ne peut avoir de doute sur le fait qu’il porte une atteinte très grave au dépôt de la foi. L’Eglise devient une pétaudière, et il faut avoir le cœur bien accroché (à quoi que je m’efforce bien sûr de satisfaire) pour continuer de professer avec conviction chaque dimanche que l’on croit en l’Église « sainte, catholique et apostolique ». Je continue de le professer avec conviction car, attentif à ne pas franchir des limites indûment, je sais distinguer entre l’Église et l’individualité de ses membres, à commencer par celle de son chef, qui ne sont pas à l’abri de chuter. C’est le fait de croire en leur perfection possible qui serait contraire à la foi, car ce serait tomber dans l’idolâtrie. Une chose est sûre en tout cas, cette pétaudière est inacceptable, car on se moque de nous, les fidèles, mais ce que je veux souligner surtout, c’est que cette pétaudière traduit quelque chose d’anormal. Car les lois de la logique, ou de la raison, auxquelles vous vous référez vous-même à juste titre, et le contenu de la Révélation qui offre les prémisses, c’est-à-dire tout ce que la raison ne peut à elle seule découvrir, étant les mêmes pour tous dans l’Église, il n’y a aucune justification possible à des divergences comme celles que l’on observe aujourd’hui au sein de l’Église. En réalité, cette situation qui dure sans que le pape fasse ce qu’il faut pour la faire cesser, en apportant les clarifications respectueusement demandées par les auteurs des dubia, porte l’indice très fort de ce que le pape veut promouvoir quelque chose qui contredit l’enseignement constant de l’Eglise fondé sur l’Écriture, autrement dit d’hérétique, tout en refusant le débat clair car il sait qu’il ne pourra pas le soutenir dans le respect des lois de la raison. De cet indice très fort, on peut d’ailleurs trouver une confirmation cette fois certaine par l’apport de la preuve que j’ai annoncé en commençant.
A cet APPORT DE LA PREUVE, venons donc maintenant.
Observons d’abord que l’hypothèse de l’herméneutique de la continuité est logiquement impossible à admettre, en tout cas sous la forme de penser que la volonté de rendre possible l’ouverture, dans certains cas, de la communion à des personnes divorcées-remariées ne pratiquant pas la continence, serait absente de l’inspiration d’Amoris laetitia et des prises de position qui ont suivi du pape. Déjà, en effet, la rédaction du chapitre huit d’Amoris laetitia rendait cette hypothèse bien difficile à admettre, mais cela est devenu tout à fait impossible depuis l’approbation donnée par le pape aux évêques argentins qui ont retenu cette ouverture , et plus encore depuis que le pape a prétendu donner – selon d’ailleurs une curieuse procédure dont on est tenté de penser qu’elle est dénuée de toute valeur canonique, mais qui n’en manifeste pas moins la volonté du pape en ce sens – , une portée magistérielle à la lettre aux argentins dans laquelle il exprimait cette approbation. Donc oui, le pape veut cette ouverture, et vous ne pouvez, Arome, le nier tout en disant, comme vous le faites, vouloir respecter les lois de la logique qui interdisent de soutenir à la fois une chose et son contraire.
Or en partant de là, la preuve peut être apportée de ce que l’entreprise que veut ainsi promouvoir est hérétique. La voici.
Saint Jean-Paul II, que l’on ne saurait taxer de manquer de miséricorde, ni d’appliquer les lois morales « comme si celles-ci étaient des pierres lancées à la vie des personnes » (Exhortation apostolique Amoris laetitia [AL] n. 305), l’a dit dans Familiaris consortio [FC] : « L’Église (…) réaffirme sa discipline, fondée sur l’Écriture Sainte, selon laquelle elle ne peut admettre à la communion eucharistique les divorcés remariés » (FC n. 84). Il précise ensuite : « La réconciliation par le sacrement de pénitence ‒ qui ouvrirait la voie au sacrement de l’Eucharistie – ne peut être accordée qu’à ceux qui se sont repentis d’avoir violé le signe de l’Alliance et de la fidélité au Christ et sont sincèrement disposés à une forme de vie qui ne soit plus en contradiction avec l’indissolubilité du mariage. Cela implique concrètement que, lorsque l’homme et la femme ne peuvent pas, pour de graves motifs – par exemple l’éducation des enfants – remplir l’obligation de la séparation, ils prennent l’engagement de vivre en complète continence, c’est-à-dire en s’abstenant des actes réservés aux époux » (FC n. 84).
Vous ne pouvez le nier de nier de bonne foi, Arome, je ne franchis aucune limite indûment en relevant que ce que le pape veut promouvoir contredit l’enseignement de saint Jean-Paul II. Or cela n’est pas rien, et il y a une aberration à cela, car les lois de la raison comme le contenu de la Révélation étant les mêmes pour tous, il n’y a aucune justification possible à des divergences au sein de l’Eglise, comme c’est le cas ici, excusez du peu, entre un saint pape qui l’a précédé et le pape actuel ! Il est à noter d’ailleurs que le pape actuel n’ignore pas que cette divergence au sein de l’Eglise est intenable, indéfendable, et c’est pourquoi il proposera une vision déformée de la pensée de saint Jean-Paul II, qui tendra à occulter cette divergence : mais c’est un point sur lequel nous reviendrons plus loin en parlant du mensonge qui accompagne l’hérésie.
Restant pour l’instant sur la question de la preuve de l’hérésie, nous ajouterons à l’observation de la divergence avec l’enseignement de saint Jean-Paul II celle de la divergence avec la discipline de l’Église.
Comme on pouvait s’y attendre, une divergence ne va pas sans l’autre, ce que d’ailleurs saint Jean-Paul II donne à savoir d’emblée, puisqu’il a eu soin de conférer à ce qu’il dit dans le texte qu’on vient de citer, le statut d’une simple réaffirmation par l’ « Église » de sa « discipline » , en y ajoutant d’ailleurs, mais cela, nous y reviendrons un peu plus loin, que cette discipline est elle-même « fondée sur l’Écriture ». Que le dire ici de Jean-Paul II ne fasse que réaffirmer la discipline de l’Église, il est d’ailleurs facile à ceux qui penseraient pouvoir en douter ( !) de le vérifier directement à la lecture du Catéchisme. Selon ce dernier, en effet, les personnes qui sont engagées dans une union adultère et qui, tout en étant informées de l’irrégularité de leur situation, prévoient d’y demeurer, sont en état de péché grave (CEC n. 2380-2381). Or, toujours d’après le Catéchisme, ceux qui sont en état de péché grave ne peuvent communier (CEC n. 1385). Donc, il découle logiquement du Catéchisme que les personnes qui sont engagées dans une union adultère et qui, tout en étant informées de l’irrégularité de leur situation, prévoient d’y demeurer, ne peuvent communier. Et comme le Catéchisme donne de l’adultère une définition incluant la situation des personnes divorcées remariées ne pratiquant pas la continence (CEC n. 2380), il en découle logiquement également que celles-ci ne peuvent pas communier. Cette conclusion y est même explicitement énoncée (CEC n. 1650).
A l’observation de la divergence avec la discipline de l’Église, nous ajouterons maintenant celle de l’incompatibilité avec l’Écriture elle-même. Là encore, on imagine volontiers que l’un ne puisse aller sans l’autre, et on l’imagine d’autant plus volontiers que là aussi Saint Jean-Paul II, comme on l’a déjà noté, a soin de préciser que la discipline de l’Église par lui rappelée trouve son fondement dans l’Écriture .De fait, il est aisé, si on en éprouve le besoin, de le vérifier en observant que toutes les prémisses qui sont la base des raisonnements précédents sont appuyées sur l’Écriture, à savoir : pour ce qui se rapporte à la gravité du péché d’adultère : Mt 19, 16-19 ; 1 Co 6, 9-10 ; pour ce qui se rapporte à l’impossibilité de communier en état de péché grave : 1 Co 11, 2 ; pour ce qui se rapporte à l’inclusion du remariage après divorce dans la situation d’adultère : Mc 10, 11-12 ; Lc 16, 18 ; Mt 19, 9. C’est donc de la Parole de Dieu elle-même que découle logiquement l’impossibilité d’ouvrir l’accès à la communion pour les personnes divorcées remariées qui ne vivent pas la continence, ainsi vivant en adultère.
Rien ne permet de lever cette impossibilité sauf à rompre avec l’enseignement constant de l’Église fondé sur l’Écriture. Or le pape prétend la lever. Donc il rompt avec l’enseignement de l’Eglise fondé sur l’Écriture, autrement dit, il entre en hérésie. C’est la conclusion annoncée.
Encore pouvons-nous ajouter que non seulement il entre en hérésie, mais il tend à l’occulter par le développement de FAUSSES ANALYSES qui donnent à penser qu’il s’inscrit dans la continuité de l’enseignement de ses prédécesseurs, eux-mêmes bien sûr fidèles à l’Écriture alors que lui s’en éloigne. On en donne ci-après deux exemples, où l’on voit apparaitre des utilisations déformées de Familiaris Consortio de Jean-Paul II.
Premier exemple : utilisation déformée de la référence à FC à propos de la loi de la gradualité et la gradualité de la loi .
Dans AL au n. 295, on peut lire : « Dans ce sens, saint Jean-Paul II proposait ce qu’on appelle la ‘loi de gradualité’, conscient que l’être humain ‘connait, aime et accomplit le bien moral en suivant les étapes d’une croissance (FC n. 34)’. Ce n’est pas une ‘gradualité de la loi’, mais une gradualité de l’accomplissement prudent des actes libres de la part de sujets qui ne sont dans des conditions ni de comprendre, ni de valoriser ni d’observer pleinement les exigences objectives de la loi. En effet, la loi est aussi un don de Dieu qui indique le chemin, un don pour tous sans exception qu’on peut vivre par la force de la grâce, même si chaque être humain ‘va peu à peu de l’avant grâce à l’intégration progressive des dons de Dieu et des exigences de son amour définitif et absolu dans toute la vie personnelle et sociale de l’homme’ (FC, n. 9)».
Mais complétons la citation de FC n. 34 qui n’est donnée que partiellement en AL n. 295: «Ainsi il (l’homme) connait, aime et accomplit le bien moral en suivant les étapes d’une croissance. Les époux, dans la sphère de leur vie morale, sont eux aussi appelés à cheminer sans se lasser, soutenus par le désir sincère et agissant de mieux connaître les valeurs garanties et promues par la loi divine, avec la volonté de les incarner de façon droite et généreuse par leurs choix concrets. Ils ne peuvent toutefois considérer la loi comme un simple idéal à atteindre dans le futur, mais ils doivent la regarder comme un commandement du Christ Seigneur leur enjoignant de surmonter sérieusement les obstacles. C’est pourquoi ce qu’on appelle la ‘loi de gradualité’ ou voie graduelle ne peut s’identifier à la ‘gradualité de la loi’, comme s’il y avait, dans la loi divine, des degrés et des formes de préceptes différents selon les personnes et les situations diverses. Tous les époux sont appelés à la sainteté dans le mariage, selon la volonté de Dieu, et cette vocation se réalise dans la mesure où la personne humaine est capable de répondre au précepte divin, animée d’une confiance sereine en la grâce divine et en sa propre volonté ».
En rapprochant les extraits d’AL et de FC ainsi complété, on voit qu’ils ont en commun de défendre l’idée d’une gradualité dans le développement de la vie morale, et de dire que cette gradualité dans le développement de la vie morale n’est pas une gradualité de la loi. Mais en réalité, sur le second point, la communauté de vue avec FC affichée par AL est largement de façade et cache une divergence profonde, et cela de deux manières.
D’abord, le texte de FC comporte en son n. 34 un développement indiquant qu’il n’y a pas de gradualité de la loi, et cela parce que la loi doit être regardée non comme un « simple idéal à atteindre dans le futur » mais comme « un commandement du Christ Seigneur leur enjoignant de surmonter sérieusement les obstacles », et que donc, on ne saurait distinguer en elle des « degrés et des formes de préceptes différents selon les personnes et les situations diverses ».Or ce développement est absent des citations reprises par AL.
De plus, non seulement ce développement n’est pas repris, mais il se trouve même contredit par AL, qui affirme que certaines personnes « ne sont pas dans des conditions ni de comprendre, ni de valoriser, ni d’observer pleinement les exigences objectives de la loi ». C’est là en fait admettre qu’il est dans certains cas impossible d’observer pleinement ces exigences, et que donc on ne peut plus voir en elles qu’un objectif pour le futur, en ce sens un idéal vers lequel il faut tendre, et non plus un impératif immédiat qu’il faut chercher à atteindre sans délai. Même si AL ne le dit pas explicitement, cette conception conduit naturellement à accepter des niveaux d’exigence intermédiaires en fonction des situations. On n’est pas loin de la reconnaissance d’une gradualité de la loi.
Ainsi observe-t-on qu’AL valorise ce qu’elle a de commun avec FC, en mettant des références et des citations, y compris sous la forme d’extraits intégrés dans son propre discours, pour faire voir comme une identité des deux pensées, cependant que la différence entre les deux textes quant à la notion de gradualité de la loi est occultée. Or là est le point essentiel, car c’est cette différence qui fonde la rupture que souhaite le pape vis-à-vis de la discipline des sacrements.
On voit ici comment AL recherche faussement le bénéfice de la caution de saint JeanPaul II ‒ qui n’a fait que rappeler l’enseignement de l’Église et la parole du Seigneur ‒, en vue d’imposer une vision qui est contraire à tout l’enseignement de l’Église depuis vingt siècles.
Deuxième exemple : utilisation falsifiée de la référence à FC à propos de la discipline des sacrements envers les divorcés remariés
Dans AL, au n. 298, on peut lire ce qui suit à propos des divorcés remariés : « L’Église reconnaît des situations où ‘l’homme et la femme ne peuvent pas, pour de graves motifs ‒ par exemple l’éducation des enfants ‒, remplir l’obligation de la séparation’ (FC n. 84). Il y a aussi le cas de ‘ceux qui ont contracté une seconde union en vue de l’éducation de leurs enfants, et qui ont parfois, en conscience, la certitude subjective que le mariage précédent, irrémédiablement détruit, n’avait jamais été valide’ (FC n. 84). (…). Les Pères synodaux ont affirmé que le discernement des Pasteurs doit toujours se faire ‘en distinguant attentivement’ les situations, d’un ‘regard différencié’(ibid) ».
Encore dans AL, une note de bas page numérotée 329, rattachée au n. 298 (première phrase citée ci-dessus), indique la référence au n. 84 de FC et ajoute immédiatement : «Dans ces situations, connaissant et acceptant la possibilité de cohabiter ‘comme frère et sœur’ que l’Église leur offre, beaucoup soulignent que s’il manque certaines manifestations d’intimité, ‘la fidélité peut courir des risques et le bien des enfants être compromis’ (CONC.OECUM.VAT. II, Const. past. Gaudium et spes, sur l’Église dans le monde de ce temps, n. 51) ».
Dans AL toujours, cette fois au n. 299 qui fait suite, on peut lire encore :« J’accueille les considérations de beaucoup de Pères synodaux, qui ont voulu signaler que ‘les baptisés divorcés et remariés civilement doivent être davantage intégrés dans les communautés chrétiennes selon les diverses façons possibles, en évitant les situations de scandale’ ».
Mais complétons les citations de FC n. 84 données partiellement par AL n. 298 :« Les pasteurs doivent savoir que, par amour de la vérité, ils ont l’obligation de bien discerner les diverses situations. Il y a en effet une différence entre ceux qui se sont efforcés avec sincérité de sauver un premier mariage et ont été injustement abandonnés, et ceux qui par une faute grave ont détruit un mariage canonique valide. Il y a enfin le cas de ceux qui ont contracté une seconde union en vue de l’éducation de leurs enfants, et qui ont eu parfois, en conscience, la certitude subjective que le mariage précédent, irrémédiablement détruit, n’avait jamais été valide. Avec le synode, j’exhorte chaleureusement les pasteurs et la communauté des fidèles dans son ensemble à aider les divorcés remariés. Avec une grande charité, tous feront en sorte qu’ils ne se sentent pas séparés de l’Eglise, car ils peuvent et même ils doivent, comme baptisés, participer à sa vie (…). L’Église, cependant, réaffirme sa discipline, fondée sur l’Ecriture Sainte, selon laquelle elle ne peut admettre à la communion eucharistique les divorcés remariés. (…). La réconciliation par le sacrement de pénitence – qui ouvrirait la voie au sacrement de l’Eucharistie – ne peut être accordée qu’à ceux qui se sont repentis d’avoir violé le signe de l’Alliance et de la fidélité au Christ, et sont sincèrement disposés à une forme de vie qui ne soit plus en contradiction avec ’indissolubilité du mariage. Cela implique concrètement que, lorsque l’homme et la femme ne peuvent pas, pour de graves motifs ‒ par exemple l’éducation des enfants –, remplir l’obligation de la séparation, ils prennent l’engagement de vivre en complète continence, c’est-à-dire en s’abstenant des actes réservés aux époux ».
En rapprochant AL et FC, on constate une communauté de vues sur deux points : les situations de divorce et de remariage sont diverses et il convient d’être attentif à tenir compte de cette diversité selon un juste discernement ; il est nécessaire de veiller à ce que les divorcés remariés soient davantage intégrés à la vie de l’Église. Mais on constate entre les deux textes une divergence radicale à propos de la discipline des sacrements. Sur ce sujet, FC offre un développement qui rappelle la position constante de l’Église en des termes qui ne peuvent manquer de frapper par leur netteté en même temps que par leur vigueur évangélique. Or ce développement est absent d’AL, ce qui détruit l’équilibre du propos de Jean-Paul II. L’omission correspondante, vu le contexte, va manifestement dans le sens de l’ouverture de la communion aux personnes divorcées remariées même ne pratiquant pas la continence. Tout doute est d’ailleurs levé à cet égard par la note 329 rattachée au n. 298 cidessus qui met en question le bien-fondé de l’exigence de la continence comme condition, à défaut de celle de la séparation, pour permettre la communion à des personnes divorcées remariées. On notera, subsidiairement, la désinvolture de l’argumentation de cette note 329, qui est fondée sur la transposition au cas du couple adultère de considérations développées dans Gaudium et spes pour les couples mariés.
En définitive, ici aussi, on donne à penser au lecteur que le discours d’Amoris laetitia à propos des divorcés remariés s’inscrit dans la continuité de celui tenu par Jean-Paul II dans Familiaris consortio, alors même qu’il rompt avec ce dernier en ce qui concerne la discipline des sacrements. En cela, on peut dire qu’Amoris laetitia prend Jean-Paul II comme caution pour rompre avec l’enseignement du même Jean-Paul II et du même coup avec l’enseignement constant de l’Église fondé sur l’Écriture sainte !
A Arome (suite de notre réponse à votre post du 26 avril, 14 h 49, sur le point 3)
Je rappelle votre texte sur le point 4 :
SI je vous ai bien compris, vous dites: 4) on ne peut dissocier les bonnes paroles du pape de ses mauvaises paroles Et pourquoi pas ? Tant que le pape n’est pas mort, il peut évoluer (comme vous, comme moi). Poussons-le de toutes nos forces dans ce qui nous semble, à nous pauvres laïcs, la bonne direction ! Et puis nous n’avons pas à juger les personnes. Sur les propos en revanche, aucun problème. Ici commence un enferment du contradicteur dans une logique “tout ou rien” qui n’est pas fondée.
A partir du point 4, j’irai dans mes réponses beaucoup plus vite, car dans tous nos échanges, le seul sujet qui ait vraiment de l’importance est le point 3 qui précède, celui de savoir oromeut ou non une hérésie au travers de son projet sur la discipline des sacrements, ma réponse positive étant assortie d’une preuve, en raison et en foi, ce qui fait son intérêt. J
Sur le point 4, bien sûr que l’on peut dissocier les bonnes paroles du paoe des mauvaises. Encore ne faut-il pas déclarer très bonnes des paroles qui ne le sont guère. Surtout, il faut tenir compte du contexte dans lequel on est. Je veux dire notamment que si le contexte est tel que cela peut avoir pour effet (voire comme but, mais je ne dis pas que c’est votre cas) de faire oublier l’hérésie ou de faire penser que ce n’est pas si grave alors que ça l’est, il faut alors, pour éviter tout malentendu, rappeler, avec l’évocation de la bonne parole et la qualification de celle-ci comme telle si c’est le cas, que cela n’enlève rien à la gravité de l’erreur soutenue par ailleurs, car encore une fois, c’est là que réside l’essentiel aujourd’hui, et qui est tragique, à savoir que le pape emmène son toupeau dans l’erreur et que les réactions sont molles. Il faut agir pour contribuer , dans la mesure où on le peut, à la prise de conscience et au sursaut.
Si votre souci est de dire que cela peut être pédagogique, et efficace pastoralement vis-à-vis de quelqu’un qui commet des fautes, de lui manifester notre approbation et nos encouragements quand il fait quelque chose de bien, certes, d’accord. mais c’est peut-être un peu dérisoire quand la personne à encourager est le pape lui-même, encore que… .Encourageons-le si vous voulez comme cela….mais rappelons-lui aussi qu’il s »éloigne par ailleurs gravement de la vérité!!!
Notez que tout ce que je dis-là n’a rien à voir avec le tout ou rien. Ce serait plutôt le contraire.
A Arome (suite de notre réponse à votre post du 26 avril, 14 h 49, sur le point 5)
Je rappelle votre texte sur le point 5.
« :Si j’ai bien compris ce que vous dites:5) faire cela c’est soutenir l’hérésie par omission, en désarmant la résistance. Franchissement de limite. Notre- Seigneur loue la Samaritaine (adultère) qui lui dit “je n’ai pas de mari”. Il répond : “En cela tu as dit vrai, car tu en a déjà eu sept, et celui que tu as actuellement n’est pas ton mari !”. Faut-il en déduire que Notre Seigneur soutient l’adultère par omission ? J’écris cela en souriant : on voit poindre le début de “Qui n’est pas avec Gérard est contre Gérard”. C’est un peu excessif, non ? »
Votre évocation de la Samaritaine à propos de la question de l’omission est complètement faussée. On ne peut absolument pas mettre en parallèle ce que dit et ne dit pas le Christ à la Samaritaine et ce qui a lieu d’être dit ou non dit à propos des paroles ou prises de position du pape.
Il n’y a d’ailleurs pas d’omission sur le fond dans ce que dit le Christ à la Samaritaine à propos de son comportement avec les hommes. Ce qu’il dit à ce sujet est à l’inverse particulièrement complet, allant jusqu’à préciser qu’elle a déjà eu cinq maris et que celui qu’elle a actuellement n’est pas son mari comme elle le dit bien. En fait d’omission, la Samaritaine est à au contraire stupéfaite de ce que le Christ sait d’elle, sans qu’elle ne lui ait rien dit d’autre que le fait qu’elle n’a pas de mari… La seule chose que le Christ ne fait pas, c’est de qualifier explicitement son comportement. Je ne sais si c’est cela que vous visez en parlant d’omission, mais je note en tout cas que cette omission dans la qualification explicite n’empêche nullement que la femme sache très bien que son comportement est fautif. Elle est lucide, en même temps que franche en ce qu’elle a pris l’initiative de dire qu’elle n’a pas de mari.
En tout cas, tout cela me parait avoir aucun rapport avec l’autre débat, -d’ailleurs un peu oiseux et sans un très grand intérêt, je le reconnais, et vous le reconnaitrez peut-être avec moi, celui de savoir si, quand quelqu’un fait quelque chose de bien ou qui va dans le sens de la défense de la vérité d’un côté, et quelque chose de mal ou qui va dans le sens de la promotion de l’erreur, on peut, ou non, évoquer le premier sujet en omettant de parler de l’autre.
Quant à l’autre question que vous évoquez en souriant, il me semble qu’il y a un glissement dans ce que vous dites. Il ne faut pas confondre le fait d’être entier et le fait de combattre le relativisme sous la forme de tenir ferme sur une idée que l’on pense vraie, au vu d’arguments logiques que l’on produit à l’appui de celle-ci, jusqu’au moment où l’on se voit indiquer l’erreur, toujours possible, que l’on peut commettre ce faisant, auquel cas on adapte, pour la nuancer, ou pour la changer complètement, l’idée d’abord défendue. C’est se montrer non relativiste et objectif, le tout au service de la vérité. Celle-ci existe bel et bien, et elle est la même pour tous en contexte catholique, à la lumière de la foi et de la raison.
A Arome (suite de notre réponse à votre post du 26 avril, 14 h 49, sur le point 6)
Je rappelle votre texte sur le point 6
« : Si j’ai bien compris ce que vous dites : 6) La bienveillance devient coupable lorsque sa manifestation a pour effet objectif de faire prospérer le mal
Waouh ! Là, cher ami, vous me prêtez une influence que je ne soupçonnais pas ! D’une part le “Qui n’est pas avec Gérard est contre Gérard” se confirme et s’aggrave. Et le Christ en Croix, a-t-il craché sur ses bourreaux et le mauvais larron ? N’avons nous pas un devoir grave, nous chrétiens, de rester bienveillants jusqu’à la mort ? Notre-Seigneur qui ramène la brebis perdue lui a-t-il donc passé un savon et botté l’arrière-train ? Parole du Christ : “Apprenez de moi que je suis doux et humble de coeur”. Pour ma part, il me reste du chemin à faire. En revanche, après plus de 20 ans de polémiques, croyez moi, la seule voix que les âmes écoutent, c’est la douceur. Elle n’exclut pas la fermeté, elle l’attache fermement à la mesure et à la justice
La formulation est peut-être un peu excessive ou prête à malentendu, mais elle a l’avantage de faire choc ( j’ai semble-t-il réussi mon coup avec vous…)t de faire réagir, pour appeler l’attention et à partir de là, mettre le projecteur sur un danger à conjurer.
Le danger à conjurer est que la bienveillance, dont il ne faut jamais en effet se départir, et si c’est cela le sens de votre réaction, je suis d’accord, ait pour résultat de ne pas dénoncer l’erreur promue par celui vis-à-vis duquel on veut demeurer bienveillant. C’est vrai que c’est un équilibre difficile à tenir dans la pratique, et que cela exige à la fois de la vertu et de la clairvoyance, mais il faut y tendre autant qu’on peut. Car l’erreur est porteuse de mal pour les autres. C’est le cas de toutes les idéologies. Et la vérité de l’Evangile porteuse de bien, de bien pour chacun et de bien commun.
Comme vous le dites d’ailleurs, il faut tendre vers ce que fait le Christ, j’en suis totalement d’accord, qui ne botte pas, comme vous le dites, l’arrière train des brebis qu’il ramène. Mais en même temps le Christ n’élude jamais la vérité. Voyez par exemple ce qu’il dit sur l’adultère justement, et qui a choqué les apôtres, qui ont trouvé cela trop dur( Mat 19, 9-11). Même à la Samaritaine dont vous avez parlé, le Christ dit clairement sa faute, lui rappelle précisément sa faute, jusqu’à lui donner le nombre de ses amants, mais il le fait merveilleusement, sans lui botter l’arrière-train comme vous dites, en ayant même la délicatesse de ne pas désigner sa faute comme adultère ou fornication, ce qui ne l’empêche absolument pas de comprendre, et la Samaritaine lui a une grande reconnaissance pour cette délicatesse. Voilà en effet ce qu’il faut faire. Comme toujours prenons modèle sur le Christ, en cela votre rappel est utile, car on en reste toujours trop éloigné de ce modèle sublime.
Mais en même temps, c’est cela que je veux essayer de vous faire entendre, dénoncer clairement l’erreur tragique dans laquelle le pape entraine le troupeau n’est pas grossier. C’est vrai qu’il faut être très attentif à ne pas verser dans la violence, car la tentation est grande et que l’on peut y succomber, moi le premier, mais pour autant, la vérité doit être dite. Le cardinal Burke offre un magnifique exemple de ce qu’il faut faire avec les dubia qu’il énonce avec une totale courtoisie. Lui n’est pas très éloigné du modèle de l’Evangile. Alors pourquoi personne ou presque ne le soutient parmi tous ces cardinaux dont vous nous dites quelque part qu’ils connaissent mieux la théologie que moi et qu’il faut donc leur faire confiance ? C’est là, voyez-vous, Arome, que je bous, et vraiment, il me semble que vous éludez un peu cette anomalie, qui appelle de notre part, simples fidèles, une réaction. En résumé, pourquoi ne soutenez-vous pas clairement le Cardinal Burke?
A Arome (suite de notre réponse à votre post du 26 avril, 14 h 49, sur le point 7)
Je rappelle votre texte sur le point 7
« Si j’ai bien compris ce que vous dites : 7) Effet objectif ?Le terme objectif est drôle : il couronne un raisonnement qui atteint très souvent le subjectif (cf. tous les franchissements de limite précédemment cités).Pour la suite : je n’ai jamais pensé que vous vous opposiez au pape par plaisir, et je partage votre douleur devant le trouble semé dans l’Eglise.Mollesse générale : oui, elle est tragique. Les brebis sont désorientées et perdues. Dans les années 80, on aurait eu du mal à citer un bon évêque en France. Aujourd’hui il y en au moins une vingtaine qui émerge (Aillet & co…). Dieu n’abandonne pas l’Eglise, qui a trouvé en son sein, et en son sein seul, les éléments de reconstruction. Au vu de l’ampleur de la tâche, ce n’est pas demain que vous et moi serons au chômage ? Dieu soit loué ! ?Carrières en jeu : hélas, comme vous avez raison. Certains évêques en France prennent le sens du vent avec une absence de dignité qui fait pitié. En Allemagne, c’est institutionnel !! Voyez le cardinal Marx, doux Jésus ! Quelle organisation trouver pour éviter ces situations ? Dieu seul le sait »
Le qualificatif « objectif » peut faire drôle en effet, et n’est pas parfait. Je crois que c’est au mot mollesse, surtout, que je l’ai associé. Ce que j’ai voulu faire percevoir par là, c’est que si je parle de mollesse, ça n’est pas pour juger des personnes quant à leur mollesse : de fait, on ne sait pas tout des motivations qui peuvent être derrière, et on ne doit pas juger les personnes, travers dans lequel on se laisse en effet trop souvent aller. Mais ce que j’ai voulu exprimer par là, c’est que face à la situation très grave que nous vivons, la réaction des cardinaux a été jusqu’ici de fait, en ce sens objectivement, trop molle pour sortir de cette situation.
Quant aux dépassements de limite dont vous parlez, j’ai répondu sur chacun d’eux et je vous renvoie à chacune des réponses. Si vous voyez des erreurs dans mes réponses, vous pourrez me les signaler.
Je vois bien dans ce que vous dites par ailleurs qu’en réalité nous ne sommes pas si éloignés. Vous voyez, dans ce que je dis là, que je ne suis pas sur le « celui qui n’est pas avec moi est contre moi. » Mais ceci n’empêche pas, d’une certaine manière au contraire, que j’essaie de vous faire percevoir les points sur lesquels nous ne sommes pas encore d’accord.
Au vu de l’ampleur de la tâche, dites-vous, ce n’est pas demain que vous et moi serons au chômage. Bien d’accord. Mais ce que je veux essayer de vous dire, c’est qu’à mes yeux, il y a une gravité particulière dans la situation actuelle et qu’elle appelle tout particulièrement de notre part à tous un engagement très déterminé pour dénoncer l’erreur, en l’explicitant et en faisant apparaitre la certitude par la démonstration en foi et en raison, et en appuyant bien ceux, tels le Cardinal Burke, qui tirent la sonnette d’alarme. Quelle organisation, dites-vous ? Oui, aidons à trouver la meilleure. Mais en tout cas, exerçons notre responsabilité, chacun à la place où nous sommes, aussi modeste soit-elle, pour dénoncer l’erreur. Il faut, de toute façon, faire nombre.
A Arome
EN GUISE DE SYNTHESE
En guise de synthèse , je vous répondrai en vous proposant ces paroles fort éclairantes et stimulantes que cite Jean Pierre Casey dans la lettre ouverte qu’il a adressée aux évêques catholiques d’Irlande et du pays de Galles pour crier son indignation devant leur attitude plus que conciliante vis-à-vis du milieu médical et du pouvoir à propos du traitement inhumain qui a conduit à la mort du petit Evans :
« As Edmund Burke said : ‘The only thing necessary for the triumph of evil is for good men to do nothing.’
With every hope that the Holy Spirit will prompt you to put into action the prophetic words of St. John Paul II : “If you want peace, work for justice. If you want justice, defend life. If you want life, embrace the truth the truth revealed by God.” »,
ce que nous pouvons traduire par :
« COMME EDMUND BURKE L’A DIT : ‘LA SEULE CHOSE QUI SOIT NÉCESSAIRE POUR LE TRIOMPHE DU MAL, C’EST, POUR LES HONNETES GENS, DE NE RIEN FAIRE’ »
« AVEC TOUS NOS ESPOIRS QUE LE SAINT ESPRIT VOUS INCITERA A TRADUIRE EN ACTES LES MOTS PROPHETIQUES DE SAINT JEAN-PAUL II : ‘SI VOUS VOULEZ LA PAIX, TRAVAILLEZ POUR LA JUSTICE. SI VOUS VOULEZ LA JUSTICE, DÉFENDEZ LA VIE. SI VOUS VOULEZ LA VIE, EMBRASSEZ LA VÉRITE, LA VÉRITE RÉVÉLÉE PAR DIEU’ ».
NB : Jean-Pierre CASEY, résident anglais auteur de la lettre , est neveu du philosophe catholique allemand Dietrich von Hildebrand qui fut un farouche opposant d’Hitler. Edmund Burke, cité dans la lettre, homme politique et philosophe irlandais du 18eme siècle, est bien sûr à ne pas confondre avec le Cardinal Burke. La lettre, très belle, a été publiée le 28 avril dernier dans LifeSiteNews.
J’ai lu avec intérêt les analyses proposées par Gérard en réponse à Arome, et particulièrement celle postée le 30 avril à 18h42 qui apporte la preuve de ce que le pape actuel veut promouvoir avec Amoris laetitia contredit l’enseignement permanent de l’Eglise et le contenu de la foi, ainsi est bel et bien hérétique. C’est vrai qu’il faut s’accrocher car le texte est long, mais je le trouve extrêmement utile de par la solidité de la preuve apportée. Je ‘avais pour ma part jamais vu une démonstration aussi serrée, aussi précise, faisant apparaître par là le caractère flagrant de l’hérésie et du mensonge.
Or cela parait essentiel , car tant que la preuve claire et nette n’est pas apportée, le pape peut toujours déclarer que, comme souverain pontife en charge de veiller sur le dépôt de la foi, il est le plus légitime, par définition peut-il presque dire, !!!!, pour juger de ce qui est vrai ou faux, et que d’ailleurs c’est l’esprit saint qui l’inspire, et de fait, il ne se prive pas d’arguer de cela. Mais face à la preuve, l’argument ne tient plus, cela lui est difficile, car il peut difficilement soutenir que le saint esprit l’inspire en contradiction avec le contenu de la foi!!!!
Quand on lit le texte, on se rend compte que c’est absolument impossible de nier la présence de l’hérésie et du mensonge. Pour le nier, il faut pouvoir dire que deux et deux font cinq, que ce qui est rouge est bleu et que ce qui est bleu est rouge, que l’on a le droit de soutenir à la fois une chose et son contraire, finalement il faut déraisonner (si on est inconscient) ou mentir (si on est conscient). Quand on voit cela, on ne peut qu’ être absolument scandalisé par le silence de la quasi-totalité de nos cardinaux et de nos évêques, qui tolèrent cela. C’est une honte. Nous, fidèles, nous ne devons pas l’accepter et nous devons les interpeller fermement.