Depuis une semaine, tous les diocèses envoient leur édito de carême annonçant les conférences, rappelant le lien évident du jubilé de la miséricorde avec le carême et bien entendu, le lien non moins évident avec le denier du culte.
On y parle beaucoup de l’aumône, du jeûne pour en indiquer le minimum obligatoire, quant à la prière c’est souvent la grande absente. On oublie également de dire en quoi le jeûne est avant tout une prière. Bref, nos évêques (dans leur majorité) nous invitent à l’action (entendons au passage mettre la main à la poche), toujours à l’action, encore à l’action. Un peu d’effort alimentaire pour se purifier (pas pour intercéder) nous aidera à ce minimum de conversion nécessaire pour agir.
Cela fait tristement écho aux différents messages, tribunes et autres communiqués de la hiérarchie dont Dieu est désespérément absent. Cela me rappelle cette anecdote (le mot en dit plus long qu’il ne semble) arrivée à une brave paroissienne de Meylan venue assister à une réunion diocésaine pour les vocations. Après avoir déploré la chute vertigineuse des entrées au séminaire, le vicaire général de l’époque demande à l’assemblée de mettre en commun leurs idées pour attirer ces vocations perdues. Timidement cette brave dame ose, « nous pourrions peut-être commencer par prier ». Réponse du bras droit de l’évêque de Grenoble, « non mais vous vous rendez compte du temps que ça prend ? » Tout est dit.
Il me semble au contraire que nous ne mettons pas suffisamment Dieu dans le coup. Le petit livret de dévotion au Sacré Cœur met dans la bouche du Christ cette phrase amusante, mais tristement juste. « Tu dis que tu m’aimes, mais tu ne me confies pas tes affaires. Comme si moi je pouvais mal m’en occuper ». C’est d’une immense clameur vers le Ciel dont le monde a aujourd’hui besoin. Nous ne faisons pas assez confiance à Dieu, parce que nous ne sommes plus invités à nous abandonner, ni même à le choisir en toute chose. Si ce carême pouvait être l’occasion d’une conversion de prière, si le jeûne se faisait intercession et l’aumône action de Grâce, non seulement notre propre quotidien serait habité du désir de Dieu, mais comment ne pas croire que cette vague de prière ne se répandrait sur cette France en exil et loin de sa véritable patrie.
Aide toi et le ciel t’aidera rétorque-t-on souvent à cette demande spirituelle. Mais s’aider ne commence-t-il pas par prier ? La prière doit précéder et suivre l’action, pour que l’action soit dans le cœur de Dieu. Nous n’avons pas à faire notre œuvre, mais l’œuvre de Dieu qui mieux que nous sait ce qui est bon. Alors nous serons des canaux de la grâce, parce que comme le disait le saint curé d’Ars, là où les saints passent Dieu passe avec eux.
Cyril Brun
En clair, vous posez la question de savoir s’il existe un pilote dans l’avion de nos Eglises diocésaines et si la CEF n”est pas un bateau à la dérive ?
J’ajouterais, cerise sur le gâteau, qu’on peut imaginer que certains matelots ont la foi plus chevillée au coeur que les “timoniers épiscopes” censés nous prodiguer conseil et formation pour l’accueil bienveillant de la Grâce.
Rien ne peut plus nous surprendre de nos épiscopes quand le “grand timonier pape” se laisse aller quasiment à des propos de comptoir sur le respect de la frontière entre le Mexique et les USA dans l’avion du retour de son voyage au Mexique et pour “descendre” une candidature à la Présidence des USA !
Au secours Seigneur, tes apôtres sont en folie !
Bonjour Monsieur
Merci de ce très bel éditorial. En effet personne ne devrait commencer sa journée sans l’avoir confiée à dieu au préalable. et pour toute entreprise de même.
En union de prières
Est-ce que cela est avec l’église conciliaire un état de fait ? que peu de personnes prie Dieu le matin, le soir, dans la tourmente, dans le remerciement, pour le chant d’un oiseau, pour un ciel si beau rempli d’étoiles, pour les fleurs qui s’épanouissent, pour un “bonjour” ?
Alors, il n’est pas étonnant que le grand Menteur-Orgueilleux soit si déchaîné et si heureux de ce qui nous arrive !
En fait, tout est résumé dans l’Evangile de Marthe et Marie.
Jésus dit à Marthe ( l’active ) que Marie ( la contemplative ) a choisi la meilleure part! Donc, la prière est nécessaire avant toute action.
” Sans moi, vous ne pouvez rien faire” a aussi dit Jésus. Or, comment rejoindre le Christ si ce n’est par la prière?
Merci Monsieur pour ce bel éditorial