Il se lâchent. Alors qu’une grande marche contre l’antichristianisme d’état est organisée le 20 octobre prochain, afin de s’opposer notamment aux propos de Vincent Peillon, de Dounia Bouzar ou encore de Pierre Bergé, c’est encore une fois l’adversité intérieure qui poursuit tranquillement sa déconstruction au sein même de l’Église et des instances proches.
Voici maintenant l’hebdomadaire La Vie qui, avec tous les autres médias de gauche comme Libération, se frottent les mains en permanence autour, sinon du Pape François directement, au moins de sa communication. Pas la peine de polémiquer ici sur ce que l’on pense du Pape, sur ce qu’il a dit ou non. La question est qu’il dévergonde les moeurs et les idées ultra-progressistes au sein de l’église et dont nous sommes, en France, particulièrement exposés. La Vie, donc, a publié son dernier numéro sur le Pape François, présenté comme un « anticlérical ». Au-delà de la provocation, il y a sûrement de la bêtise, mais plus encore, cette veille et sourde avancée de la révolution ecclesiastique et progressiste, dont la Vie est le promotteur depuis des années.
Aussi La Vie donne-t-elle la parole à tous les penseurs de passage qui peuvent ajouter de l’eau dans son moulin ultra-progressiste. Le derneir en date, c’est un dominicain du nom de François Bœspflug (sans le o.p., encore un signe de la révolution cléricale ?), intitulé : «je fais un rêve, celui d’une Eglise moins cléricale»…
On apprend que son rêve est celui « d’une Eglise moins cléricale dans ses façons de faire et de parler », dont le Pape François « montrerait l’exemple chaque jour »… Qu’est-ce donc que cette église «moins cléricale » ? Tout simplement par « la fin du monopole clérical » (sic.). Il en vient, pour cela, à affirmer de la parole de saint Paul sur les femmes ans l’église, que « son propos, et les conséquences que l’on en a tirées, n’est plus recevable ». Saint Paul est complètement largé. Saint Paul – quand même ! Plutôt que de comprendre, ou de réinterpréter à nouveaux frais la parole de l’Apôtre des Gentils, ce François Bœspflug le saccage et le range dans la cave, comme une vieillerie.
La protestantisation est en marche, et François Bœspflug ne s’en cache même pas :
« D’autres Églises chrétiennes ont tourné la page, non sans courage, et s’en portent plutôt mieux, et l’on ferait bien de méditer leur exemple en profitant de leur expérience. Cela aurait beaucoup d’allure que l’Église de Rome ose se payer le culot de consulter l’Église Anglicane… »
Le problème, pour ces protestants-catholiques, c’est, au fond, et toujours, la Présence réelle du Christ. Il ose affirmer que la liturgie est « aujourd’hui malade du fait d’une exaltation de la présence réelle au détriment de la parole vive ». Malade, lisez-vous bien ? Malade de vénérer le corps du Christ ! Une vénération qui prend beaucoup trop de place par rapport à la prêche, c’est-à-dire à la parole-molle et ennuyeuse de trop nombreux prêtres. On ne rêve pas, mais François Bœspflug, lui, rêve de cette « église ».
L’idée n’étant pas de polémiquer, ou de lui donner des cours d’ecclesiologie et de théologie basique, puisqu’il a l’air si haut perché que les simples bases doivent être bien loin derrière lui. L’idée est d’informer. De dire aux gens ce qu’ils lisent, en lisant La Vie, golem ultra-progressiste de Pierre Bergé, et en fréquentant les cours de ce genre de personnages, dont l’ardeur militante à déconstruire l’église est plus pregnante encore que celle qui est mise en ouvre pour la défendre et, surtout, pour la comprendre…
« D’autres Églises chrétiennes ont tourné la page, non sans courage, et s’en portent plutôt mieux, et l’on ferait bien de méditer leur exemple en profitant de leur expérience. Cela aurait beaucoup d’allure que l’Église de Rome ose se payer le culot de consulter l’Église Anglicane… »
Ce dominicain ne doit pas trop sortir de son petit monde pour aller découvrir les périphéries. L’église anglicane n’est plus que l’ombre d’elle même et s’il y a tant de “pasteuresses” c’est qu’il n’y a plus de pasteurs, et ne parlons pas du nombre de fidèles pratiquants.
Entre syncrétisme et mondanisme, c’est sûr que l’église anglicane donnée comme modèle a un avenir plutôt bouché. Et il y a aussi d’énormes problèmes chez les luthériens et les calvinistes, même avec les néo-protestants à la rescousse (ou concurrents!)
Parler ainsi est vraiment de l’aveuglement idéologique!
Vous avez tort de qualifier ces propos de “progressistes”, ou d’ultraprogressistes, car ces qualificatifs sont justement ceux dont ces gens là se prévalent pour se valoriser sur la scène politique, qu’ils prologent ici “en église” , le corollaire étant bien sûr de qualifier ceux qui ne pensent pas comme eux de “conservateurs” et même de “réactionnaires” !!!
Or ils ne sont en rien progressistes, pas plus que M.Hollande ou Mme Taubira….
Ces joutes de langage ne sont que mensonges et jeux de menteurs. Monsieur Boespflug milite pour une église protestante… qu’il change d’église, plutôt que de vouloir ici changer l’église, c’est le seul conseil qu’on puisse lui donner c
Article très pertinent et bien venu. L’influence, y compris dans certains ordres religieux dont la vocation semble s’être, en certains lieux tout au moins, pervertie, du protestantisme est évidente. Aujourd’hui, nul (pas même le pape François, mais il est possible qu’en dépit de ses efforts pour rester au contact de la société chrétienne – et non chrétienne – réelle , il soit terriblement mal informé [1]) n’ose s’indigner que de prétendus « théologiens », des évêques même, mettent en doute la Résurrection du Christ (simple « rumeur » selon Jacques Noyer, ancien évêque d’Amiens) ou la Présence réelle.
Le fait que Pierre Bergé, l’ennemi n° 1 du Catholicisme en France, l’animateur et le financier du lobby LGBT, l’ami et le financier de M. Hollande qui n’ose rien faire qui pourrait lui déplaire, soit un assez gros actionnaire de La Vie, n’est sans doute pas étranger à la complaisance de ce magazine pour ces théologiens-là. Il a déjà fallu à sa direction un certain courage pour ne pas entrer dans la campagne de propagande en faveur de l’homosexualité, du droit de l’enfant à devenir homosexuel et de la ringardisation des relations normales entre hommes et femmes.
A ce propos, je nuancerais votre position à propos de saint Paul et des femmes. Il faut distinguer entre ce qui est propos adaptés à une société donnée et ce qui est vérité pour l’éternité.
Le problème de la chevelure et de certains types de vêtement fait partie de l’adaptation à une société donnée. Les habitudes des peuples divers, le changement en fonction du temps écoulé font qu’effectivement, on n’a aucune obligation de respecter à la lettre les indications de saint Paul : quand j’étais petite fille, une jeune fille ou une femme « de la bonne société » ne serait jamais sortie sans gants (quel que soit le temps) et sans chapeau et aurait quelque peu, sans méchanceté d’ailleurs, méprisé les femmes « en cheveux ». Aujourd’hui, même à Saint-Pierre de Rome, la plupart des femmes sont « en cheveux » et cela ne choque personne…
En revanche, quand saint Paul insiste sur la différence entre le rôle féminin et le rôle masculin, tout en précisant que, devant Dieu, il n’y a plus ni homme ni femme et en louant publiquement les femmes chrétiennes, tout autant que les hommes, nous devons continuer à prêter attention à ses paroles : dans le mariage comme dans d’autres situations, l’homme figure le Christ et la femme, l’Église. L’homme, figuration du Christ, peut, s’il y est appelé, devenir au moment de la consécration le Christ lui-même et dire « Ceci est mon corps… ». La femme, figuration de l’Église, peut, si elle y est appelée, devenir épouse du Christ. L’homme ne pourra jamais être « épouse du Christ » ni la femme consacrer le pain et le vin, c’est ainsi.
En revanche, Saint Paul a connu, béni et loué des diaconesses et si, en raison des mœurs du temps en pays païen (il n’en était pas de même en Israël où les prophétesses étaient reconnues et leur parole écoutée et respectée), il interdisait aux femmes de prêcher, l’Église, depuis longtemps et pendant longtemps, a reconnu ce droit à certaines d’entre elles : Hildegarde de Bingen, qui a prêché devant des évêques sur l’ordre du pape, est la plus connue. Mais les conseils de femmes que l’Église, plus tard, a reconnues comme « docteurs » étaient écoutés par les papes et le clergé…
C’est surtout la déchristianisation des 18ème et 19ème siècle qui a conduit récuser la parole des femmes en matière de religion et quand une certaine rechristianisation a eu lieu ensuite, le clergé s’est méfié des femmes, dont la place dans la société avait été considérablement réduite, et s’est comporté conformément aux usages de son temps, d’autant que, en raison de l’absence d’instruction d’un grand nombre de femmes, le clergé se méfiait de leurs réactions supposées plus sentimentales que raisonnées et qu’en outre, il ne souhaitait pas que le Catholicisme devienne, aux yeux des indifférents et des ennemis et même des Catholiques, une « religion de bonnes femmes ». Mais cette position correspond au temps où elle a été prise, elle n’est pas intangible. Alors que la distinction entre homme et femme, elle, l’est.
Rien sans doute, n’empêcherait d’ordonner diacres permanents, sans vocation à l’ordination presbytérale, de pieuses femmes. Cela existait au temps des apôtres.
Le vers est dans la pomme !
Il suffit de constater que les catholiques de Lyon organisent les états généraux du christianisme ce samedi et demain dimanche 13 octobre
pendant que le Pape François consacre l’humanité et le monde au Coeur immaculé de Marie, en l’honneur de la denière apparition de Notre Dame du Rosairen un 13 octobre 1917 ! No comment !