Lundi soir 30 septembre 2013,
Fête de Saint Jérôme, docteur de l’Eglise.
Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,
En cette fête de Saint Jérôme, la sainte liturgie nous a donné une fois de plus à méditer sur l’épître extraite de la seconde lettre à Timothée (IV, 1-8) et le verset justement fameux – et terrible – sur ces temps où les hommes ne supporteront plus la saine doctrine, mais où, au gré de leurs passions et l’oreille leur démangeant, ils se donneront une foule de maîtres et détourneront l’oreille de la vérité…
Cet avertissement inspiré a, certes, eu son actualité tout au long des vingt siècles de l’histoire de l’Eglise déjà écoulés, et je ne doute pas qu’il gardera vraisemblablement (et malheureusement !) son actualité jusqu’à la fin des temps.
Mais à moi, qui vis à l’automne de l’année 2013, il m’est impossible de ne pas trouver une correspondance avec l’actualité de ce temps-ci.
– Vers le centenaire de la mort de Saint Pie X :
Le 3 septembre nous fêtions Saint Pie X. L’année 1914 marquera le centenaire de la mort de ce très grand Pontife qui a vécu la simplicité et la pauvreté à un degré héroïque, sans dévaloriser jamais la fonction sacrée dont il était investi…
A plusieurs reprises, au cours de ce mois écoulé, nous nous sommes replongés dans la lecture de l’encyclique « Pascendi dominici gregis » ; il est vraiment salutaire, pour un bon fonctionnement de l’intelligence aussi bien que pour garder la lucidité spirituelle, d’y revenir fréquemment.
C’est aussi à la lumière de « Pascendi », afin de bien comprendre ce qui les sous tend, qu’il convient de lire les textes de ces discours ou entretiens ecclésiastiques, au sujet desquels la presse et la radio s’excitent et auxquels elles accordent une importance qu’ils n’ont pas puisqu’ils ne font (heureusement !) pas partie du magistère :
« (…) les artisans d’erreurs, il n’y a pas à les chercher aujourd’hui parmi les ennemis déclarés. Ils se cachent et c’est un sujet d’appréhension et d’angoisse très vives, dans le sein même et au coeur de l’Eglise, ennemis d’autant plus redoutables qu’ils le sont moins ouvertement. Nous parlons, Vénérables Frères, d’un grand nombre de catholiques laïques, et, ce qui est encore plus à déplorer, de prêtres, qui, sous couleur d’amour de l’Eglise, absolument courts de philosophie et de théologie sérieuses, imprégnés au contraire jusqu’aux moelles d’un venin d’erreur puisé chez les adversaires de la foi catholique, se posent, au mépris de toute modestie, comme rénovateurs de l’Eglise; qui, en phalanges serrées, donnent audacieusement l’assaut à tout ce qu’il y a de plus sacré dans l’oeuvre de Jésus-Christ, sans respecter sa propre personne, qu’ils abaissent, par une témérité sacrilège, jusqu’à la simple et pure humanité » .
Plus que jamais, je reprends à mon compte l’exclamation de Guillaume Apollinaire : « L’Européen le plus moderne c’est vous Pape Pie X » (in « Zone », Alcools – 1913).
– Septembre, mois de la rentrée des classes :
L’éducation n’est pas et n’a jamais été un « droit régalien ».
Ce sont les systèmes totalitaires qui veulent faire de l’état « LE » dispensateur non seulement de l’instruction, mais de la socialisation et de l’apprentissage de la pensée.
Cette prétention des régimes totalitaires est un héritage de la révolution et, en amont, elle est une fille du cerveau malade de Rousseau.
L’acharnement actuel – mais pas récent – de la « république française » à être l’unique dispensatrice de l’éducation est d’ordre idéologique : ce même acharnement a existé dans le nazisme, dans le fascisme, et dans tous les avatars du marxisme.
L’accaparement jaloux et sourcilleux de l’éducation par les structures étatiques (régies en sous-main par le Grand Orient) dont nous sommes aujourd’hui les témoins en France, est l’un des indices les plus certains de l’instauration de la dictature.
Dira-t-on jamais assez que, de par le droit naturel et divin, ce sont les parents et eux seuls qui sont les responsables de l’éducation de leurs enfants ?
Les « maîtres » et « enseignants » auxquels les enfants sont confiés – que ce soit dans l’ordre des connaissances humaines aussi bien que dans le domaine de l’éducation religieuse – n’ont qu’un pouvoir délégué par l’autorité parentale.
Dans le cas de l’incapacité objectivement reconnue des parents, c’est en vertu du principe de subsidiarité, que la « structure » supérieure se doit d’intervenir et de suppléer, mais cela doit être prudemment réglementé comme un cas d’exception.
Il importe que les parents luttent contre l’idée qu’à partir du moment où leurs enfants sont à l’école ils n’ont qu’à « s’incliner » : cette attitude n’est une forme de démission ; elle est coupable.
Je sais bien – et cela a été préparé depuis de nombreuses années – que, dans notre société, TOUT a été fait et tout est encore fait pour rendre les parents inaptes et irresponsables, et qu’il en est bien peu désormais qui sont capables de réagir.
Sainte Messe dans l’oratoire du Mesnil-Marie le 14 septembre 2013 (cf. > www).
– Vous avez dit « idéologisation » ?
Au Mesnil-Marie, ce n’est un secret pour personne, nous revendiquons haut et fort, comme un droit strict et pérenne (non pas comme une « parenthèse miséricordieuse »), l’usage exclusif de la liturgie latine traditionnelle.
Il ne s’agit point là d’une question de « sensibilité ». C’est un problème de fond, un problème d’ordre doctrinal.
Affirmer que « (…) la réforme liturgique fut un service du peuple en tant que relecture de l’Evangile à partir d’une situation historique concrète », si j’ai correctement décrypté ce jargon très daté, n’est-ce pas justement dire que le « rite bugnino-montinien » appartient à un passé déjà bien révolu ?
Pour nous, l’autre nom de la liturgie est « le service divin », et non « le service du peuple ». Nous ne nions pas que la liturgie ne soit utile, et ne doive être utile au « peuple », mais il nous semble que c’est justement dans la mesure où elle échappe le plus aux modes humaines – liées aux situations historiques concrètes – qu’elle est le plus divine, et donc aussi le plus utile au « peuple ».
Catholiques, nous ne vivons pas l’universalité exprimée par ce vocable d’une manière uniquement géographique dans le seul temps présent ; notre universalité est aussi « temporelle » : elle embrasse tous les siècles de la Sainte Eglise.
Au rite fabriqué « à partir d’une situation historique concrète », il nous paraît beaucoup plus cohérent et fidèle à la catholicité de préférer un rite qui embrasse des siècles de vitalité chrétienne et de fécondité spirituelle.
Mais cette cohérence et cette fidélité seraient, à ce qu’il paraît, « préoccupantes » et comporteraient un « risque d’idéologisation » !
Saint Pio de Pietrelcina célébrant la Sainte Messe.
– Saint Pio de Pietrelcina :
Le 23 septembre nous faisons mémoire de Saint Pio de Pietrelcina. Il me paraît utile de recopier ici cet extrait de sa biographie par Yves Chiron :
« Il était un modèle de respect et de soumission envers ses supérieurs religieux et ecclésiastiques, spécialement quand il était persécuté. Malgré cela, il ne put rester silencieux devant les déviations qui étaient funestes à l’Église. Avant même la fin du Concile, en février 1965, quelqu’un lui annonça qu’il allait bientôt devoir célébrer la Messe selon le nouveau rite, ad experimentum, en langue vernaculaire, rite qui avait été composé par une commission liturgique conciliaire en vue de répondre aux « aspirations de l’homme moderne ». Padre Pio écrivit immédiatement au pape Paul VI, avant même d’avoir vu le texte, pour lui demander d’être dispensé de cette expérience liturgique et de pouvoir continuer à célébrer la Messe de Saint Pie V. Quand le cardinal Bacci vint le visiter pour lui apporter l’autorisation demandée, Padre Pio laissa échapper une plainte en présence du messager du pape : « Par pitié, mettez fin, vite, au Concile ! »
La Vierge en pleurs à La Salette.
– Du repos dominical :
En cette fin de mois, revient une fois de plus à la une des actualités le débat sur le travail du dimanche.
J’ai entendu un « lideur » d’extrême gauche, qui à l’occasion se fait ouvertement l’apologue de Robespierre, prendre la défense du repos dominical. Mais, je n’ai entendu la voix d’aucun évêque s’élever sur le devant de la scène médiatique, ni intervenir auprès des politiques, pour rappeler haut et fort ce qu’est le jour réservé pour être tout entier à Dieu.
Je me souviens avec émotion des larmes de Notre-Dame de La Salette :
« Je vous ai donné six jours pour travailler, je me suis réservé le septième et on ne veut pas me l’accorder. C’est ça qui appesantit tant le bras de mon Fils » (cf. > www).
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En vous quittant, je vous encourage à vivre avec la plus grande ferveur le mois du Très Saint Rosaire qui commence : puissions-nous consoler, par nos prières et nos sacrifices, le divin Coeur de Jésus & Marie…
Lully.
Rappels :
Prières pour le mois du Très Saint Rosaire > www
Bande dessinée sur la puissance du Saint Rosaire > www