Mercredi 4 septembre 2013.
Octave de notre Glorieux Père Saint Augustin : fête de Notre-Dame de Consolation.
La Vierge présentant l’Enfant Jésus à Saint Augustin
(tableau de Guy François – le Puy XVIIe s.)
Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,
Dans le livre du temps qui passe, le chapitre d’août est achevé depuis quelques jours déjà. Je vous retrouve donc à nouveau mais pas vraiment comme chroniqueur, ou du moins plus tout à fait de la même manière que précédemment.
En effet, le Refuge Notre-Dame de Compassion a désormais un véritable site internet indépendant de ce blogue (ici > www) : c’est donc sur lui désormais que seront annoncées d’une manière régulière les diverses activités du Mesnil-Marie, et que leur compte-rendu sera publié.
Pour les recevoir, dans la marge droite qui se trouve sur la page d’accueil du site ( > www), il vous suffit – si vous ne l’êtes pas encore – de vous abonner à ces mises à jours en inscrivant votre adresse électronique dans le cartouche prévu à cet effet, puis de cliquer sur le mot « subscribe » qui se trouve en-dessous, et enfin de confirmer votre inscription en suivant la procédure indiquée par le courrier électronique que vous recevrez aussitôt.
Mon blogue continue bien sûr, mais davantage comme espace d’expression personnelle, avec les commentaires, les comptes-rendus, réflexions, exposés, études ou approfondissements historiques et spirituels… etc. auxquels j’aime me livrer.
Ainsi, comme je l’ai déjà fait pour les mois de juin et juillet derniers (cf. > www), souhaité-je aujourd’hui vous partager quelques réflexions inspirées par l’actualité des semaines écoulées, et quelques citations remarquables relevées lors de mes lectures.
– Premier vendredi du mois 2 août. Je relève ceci dans les réflexions quotidiennes de Frère Maximilien-Marie :
« Tant de catholiques qui pèchent par paresse intellectuelle et spirituelle !!!
Ils s’imaginent peut-être qu’il leur suffit de connaître le catéchisme qu’ils ont appris pendant leur enfance et leur adolescence (pourtant bien rudimentaire), de « faire leurs prières » (mais « faire sa prière » est-ce vraiment prier ?), d’écouter les lectures et les sermons du dimanche, et de ne pas faire à autrui ce qu’ils n’aimeraient pas qu’on leur fasse…
N’est-ce pas là l’affadissement du sel sur lequel se lamentait Notre-Seigneur Jésus-Christ ?
Un catholicisme qui n’est pas fait d’un effort et d’une tension quotidiens dans un combat spirituel de plus en plus pointu – et impitoyable – dans la recherche de la vertu et du Saint Amour de Dieu, et qui ne s’alimente pas chaque jour aux sources vives de la Sainte Ecriture (lue et commentée dans la Tradition de l’Eglise et non selon les modes exégétiques du temps), des écrits des Pères de l’Eglise, des enseignements du Magistère authentique, de la doctrine spirituelle des saints docteurs, ne peut pas résister aux forces d’érosion, de corruption et de compromission qui sont à l’oeuvre dans le monde et qui, elles, ne négligent aucun effort pour faire échec au Royaume de Dieu !
Mais cela coûte, cela demande de la persévérance et du courage, cela exige des renoncements et des sacrifices, cela nécessite de ne jamais relâcher ses efforts mais de les intensifier au contraire car plus on avance et plus les combats sont rudes…
Cela passe par la Croix.
Il n’y a pas de vie chrétienne véritable sans la Croix ; et la Croix n’est pas qu’un bijou qu’on porte autour du cou…
La Croix n’est glorieuse et lumineuse qu’à distance, car en réalité c’est un instrument de supplice, un instrument de torture qui voue à l’infamie : une Croix, c’est fait pour faire mal, très mal !!!
Trop de catholiques ne se soucient que d’un « honnête confort », intellectuel et spirituel et, même s’ils la connaissent en théorie, ils ont oublié le sens réel de cette parole :
« Si quelqu’un veut être Mon disciple, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour, et qu’il marche à Ma suite… »
Or, marcher à la suite de Jésus, cela veut dire monter avec Lui au Calvaire, pour y être crucifié et offert avec Lui : c’est l’unique moyen d’avoir part à la Gloire de Sa résurrection et la seule porte d’accès au Royaume éternel. »
– Mardi 13 août. Je lis dans les nouvelles du jour que cette date est désormais celle de la journée internationale des gauchers.
Je suis véritablement perplexe devant cette inflation de « journées internationales » ou de « journées mondiales » destinées à sensibiliser à une cause, rendre hommage à telle ou telle catégorie de la population ou alerter sur tel ou tel risque.
Si je ne nie bien évidemment ni la pertinence, ni l’importance de beaucoup de ces causes, je reste néanmoins dubitatif sur l’effet réel de ces journées.
Je ne suis même pas loin de penser que cette prolifération finit par nuire aux causes mêmes qu’elles voudraient servir : en un sens, trop de journées internationales tue les journées internationales !
Je me suis même demandé si je n’allais pas décider d’une journée mondiale de protestation contre la prolifération des journées mondiales, à moins – autre solution – qu’on ne concentre toutes les journées mondiales sur un seul jour : « C’est aujourd’hui la journée mondiale de toutes les journées mondiales de toutes les causes qu’il vous plaira ! »
– De notre très cher Gustave Thibon :
« Dans les époques classiques, les institutions morales, politiques ou religieuses dépassaient et portaient les individus qui les représentaient. La monarchie était plus que le roi, le sacerdoce plus que le prêtre. A telle enseigne qu’on pouvait alors se payer le luxe de mépriser tel roi ou tel pape sans que le principe même de la monarchie ou de l’autorité pontificale soit mis en question le moins du monde. Qu’on songe aux invectives d’une sainte comme Catherine de Sienne contre le clergé de son temps, à un grand catholique comme Dante, qui colloquait en enfer le pape régnant !
Aujourd’hui, comme dans tous les temps de décadence, nous assistons au phénomène inverse : les institutions ne sont tolérées et aimées qu’à travers les personnes : c’est pourquoi, soit dit en passant, nous avons besoin de chefs politiques et religieux intègres et vigoureux.
Plus que jamais, le chef qui manque à sa mission compromet, en même temps que sa personne éphémère, le principe éternel qu’il représente. Il est un peu angoissant de voir de faibles individus porter sur leurs épaules tout le poids des cadres sociaux. (…)
Et croit-on aussi à la possibilité actuelle d’un anti-cléricalisme qui ne soit pas, en même temps, anti-religieux ? Hélas ! il devient de plus en plus difficile de séparer la cause des institutions de la cause des personnes. »
(in « Ce que Dieu a uni – Essai sur l’amour », 1937)
– Mardi 20 août. Violence et meurtres à Marseille…
Dans les media, on entend des politiques surenchérir de cris de vierges effarouchées : « C’est inadmissible… Ce n’est pas acceptable… On ne peut tolérer que, dans une ville de la république, il y ait de tels agissements, et patin et couffin, gna gna gna… »
Mais Marseille n’est pas une « ville de la république » ; c’est une ville de France !
Si les villes et les villages de France ne sont plus que les villes ou les villages « de la république », il est tout à fait normal que ce soient la violence, le racket, les « pertes de repère » (encore un euphémisme), le crime, les trafics en tous genres, et toutes les horreurs que l’on peut imaginer, qui y règnent !
En effet, cette république, votre république, est née dans le mensonge, le vol, le parjure, la violence, le crime à grande échelle. Elle est fondée sur le mensonge, sur le vol, sur le parjure, sur la violence, sur le crime à grande échelle : cette odieuse révolution dont vous prétendez qu’elle est grande et glorieuse…
C’est cette république, votre république qui est la cause de toutes ces atrocités !
– Samedi 24 août, fête de l’Apôtre Saint Barthélémy.
Mon commentaire après avoir lu ce matin la repentance d’un catholique du XXIe siècle au sujet de l’ « épouvantable massacre de la Saint-Barthélémy », pour lequel finalement et jusqu’à la fin des temps il semblerait que tous les catholiques doivent se flageller :
« Il faut peut-être arrêter d’exagérer en se polarisant sur ce massacre ainsi que voudraient nous y obliger les ennemis de l’Eglise. Je n’approuve bien évidemment pas cette manière de régler les problèmes religieux, mais il faut tout de même comprendre que la « saint-Barthélémy » est avant tout une réaction populaire de légitime défense du peuple parisien après que les huguenots de l’entourage d’Henri de Navarre avaient multiplié les provocations et alors que partout dans le Royaume les gens de la R.P.R. avaient commis des atrocités dont on ne parle pas beaucoup!
Voulez vous que je vous raconte ce que les prétendus réformés avaient fait aux catholiques des Cévennes, aux catholiques du Rouergue, aux catholiques du Vivarais, aux catholiques de presque toutes les provinces de France…? Souhaitez-vous que je vous trouve le récit de ce que les troupes du tristement célèbre baron des Adrets faisaient dans le Dauphiné et la vallée du Rhône ?
La liste n’est pas exhaustive.
Pour ce qui me concerne donc, je n’éprouve aucune culpabilité et je ne me flagelle pas pour ce qui s’est passé le 24 août 1572 : c’est un fait historique que je reçois comme tel, dans le contexte de l’époque, avec en regard l’amoncellement de ruines et de crimes, de vandalisme et d’atrocités commis par les huguenots. Point final. »
– Mercredi 28 août. La fête de notre glorieux Père Saint Augustin.
Il n’est pas inutile de se remettre en mémoire l’avertissement, toujours très actuel, qui transparaît de cette citation du grand Docteur de l’Occident :
« A force de tout voir l’on finit par tout supporter…
A force de tout supporter l’on finit par tout tolérer…
A force de tout tolérer l’on finit par tout accepter…
A force de tout accepter l’on finit par tout approuver ! »
– Samedi 31 août.
Nous nous réjouissons au plus haut point de la béatification – espérée depuis si longtemps – de notre cher Monseigneur Vladimir Ghika, dont les écrits nourrissent depuis tant d’années la méditation et inspirent aussi la conduite de Frère Maximilien-Marie (qui a connu, lorsqu’il était tout jeune religieux, une personne qui avait fait partie de la tentative de fondation du vénéré prélat, dans les murs de l’ancienne abbaye d’Auberive).
Quelle joie que de pouvoir « officiellement » dire à la fin de ce jour : Bienheureux Vladimir Ghika, priez pour nous !
Notre Frère me montre ses notes de lecture spirituelle, dans lesquelles se trouve cette citation de Monseigneur Ghika relevée, lors de sa parution, dans l’ouvrage d’Elisabeth de Miribel intitulé « la Mémoire des silences » (ed. Fayard – 1987) :
« On souffre à proportion de son amour.
La puissance de souffrir est en nous la même que la puissance d’aimer. C’est en quelque sorte son ombre, ardente et terrible – une ombre de sa taille, sauf quand le soir allonge les ombres -. Une ombre révélatrice qui nous dénonce…
Mais Dieu veille la nuit sur ses enfants malades, Lui, notre Mère, notre Père, notre Frère, notre plus proche parent, le plus près de nous, le plus en nous, le plus en nous-mêmes.
Dieu veille, Dieu veille.
Il est le grand Veilleur de toutes les nuits – et des nuits qui sont pour Lui des nuits terribles, les nuits de l’intelligence, les nuits du coeur, les nuits de la chair, les nuits du mal dont les ténèbres descendent à toute heure sur l’humanité douloureuse.
Qui pourra dire avec quel amour Il nous veille ?
Cet amour a un nom et une qualité. C’est un Amour Infini ! »
Extraordinaire regard du nouveau béatifié :
Bienheureux Vladimir Ghika, priez pour nous !
Je termine par quelques avis :
1) Le mois de septembre est particulièrement dédié à la dévotion à Notre-Dame des Sept-Douleurs, Notre-Dame de Compassion : je vous invite à vous unir à nous pour la neuvaine du 6 au 14 septembre (cf. > www).
2) Le mois de septembre est aussi pour nous un mois riche en anniversaires : ce 4 septembre, Frère Maximilien-Marie célèbre le trentième anniversaire de sa première profession (premiers voeux temporaires, 4 septembre 1983) ; dimanche prochain, ce sera le trente-troisième anniversaire de son entrée dans la vie religieuse (8 septembre 1980) ; puis, le 14 septembre, le vingtième anniversaire de l’indult d’exclaustration qui lui a permis de se séparer de son institut d’origine, sans jamais être relevé de ses voeux, et d’entrer dans la voie qui le conduira à fonder le Refuge Notre-Dame de Compassion ; enfin, le 24 septembre, ce sera le vingt-quatrième anniversaire de sa profession perpétuelle (24 septembre 1989) – jamais abolie donc, quoi qu’en aient parfois prétendu certains – !
Lully.
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