Jean Madiran a été rappelé à Dieu hier, 31 juillet, à l’âge de 93 ans. Pour beaucoup, il était considéré comme un ‘immortel’ par sa longévité et sa persévérance dans le bon combat pour faire triompher le Christ-Roi.
Il a mené le combat de la Foi dans une période postconciliaire difficile. Il a fait parti de ces dizaines de laïcs qui ont ferraillé sans relâche et malgré les oppositions pour la défense de la messe traditionnelle.
Retracer en quelques lignes l’œuvre de Jean Madiran nous serait bien impossible tant elle a été riche et active.
Il a été un grand défenseur de la messe traditionnelle, de la catéchèse et avait fondé la revue Itinéraires en 1956 sentant, avant beaucoup d’autres, la nécessité d’une formation doctrinale, spirituelle et politique solide. Attaquée de toutes parts (y compris par des ecclésiastiques), la revue cessera de paraître en 1996.
Il est l’un des fondateurs du quotidien Présent en 1982 dont il a assumé la direction pendant de nombreuses années. Il est enfin l’auteur de nombreux ouvrages, notamment sur la question de la messe comme La Messe, état de la question ou encore Histoire de la messe interdite, du Concile…
Nous retiendrons surtout une de ses lettres au Pape Paul VI le 27 octobre 1972, alors que le tourbillon postconciliaire balaye l’Église :
« Rendez-nous l’Écriture, le catéchisme et la messe (…). Rendez-nous la messe catholique traditionnelle, latine et grégorienne selon le missel romain de saint Pie V. Vous laissez dire que vous l’auriez interdite. Mais aucun pontife ne pourrait, sans abus de pouvoir, frapper d’interdiction le rite millénaire de l’Eglise catholique, canonisé par le concile de Trente. L’obéissance à Dieu et à l’Eglise serait de résister à un tel abus de pouvoir, s’il s’était effectivement produit, et non pas de le subir en silence (…). Très Saint Père, confirmez dans leur foi et leur bon droit les prêtres et les laïcs qui, malgré l’occupation étrangère de l’Église par le parti de l’apostasie, gardent fidèlement l’Écriture sainte, le catéchisme romain, la messe catholique (…). Laissez venir jusqu’à vous la détresse spirituelle des petits enfants : rendez-leur, Très Saint Père, rendez-leur la messe catholique, le catéchisme romain, la version et l’interprétation traditionnelles de l’Écriture. Si vous ne les leur rendez pas en ce monde, ils vous les réclameront dans l’éternité… »
Il écrit quasiment mot pour mot ce que Benoît XVI dira quelques dizaines d’années plus tard dans son Motu Proprio Summorum Pontificum du 7 juillet 2007.
Jean Madiran a été un témoin, un passeur mais aussi un soldat. Nous lui devons beaucoup. Qu’il repose en Paix !
On lira avec intérêt le bel hommage que lui rend Philippe Maxence sur son blogue Cælum et Terra.
[Photo de l’image à la une © Olivier Figueras]
une erreur s’est glissée : jean madiran avait 93 ans, et non 83
Grand converti, grand catholique, il voit maintenant face à face CElui qu’il a servi sans relâche, en compagnie de ses amis Dom Gérard, les Charlier, le P Calmel, Marcel de Corte, Gustave Thibon, Luce Quenette, Salleron, l’abbé Berto, Claude Franchet, A Lestra , Dom Aubourg, etc etc etc qui ont tant fait pour que les jeunes générations ne sombrent pas dans la barbarie moderne. Qu’ils intercèdent pour nous.
Né en 1920, Jean Madiran avait donc 93 ans. RIP +
merci et encore merci pour cet hommage rendu à
jean madiran, merci à philippe maxence.
Tant d’années d’!ntrépide fidélité.
une page se tourne, il rejoint ceux avec qui il a fondé
présent.Dieu l’ait en sa Lumière et miéricorde
Une nouvelle accablante que vous nous apprenez. Je garde un souvenir édifiant de la gaieté naturelle, de la bonté, de l’effervescence intellectuelle de Jean Madiran, celui qui a été le fer de lance de trois générations de combat et d’idées. Car il a contribué, en chef, à maintenir une vérité, une beauté et une grandeur. Français authentique, il a démontré l’inanité et la fausseté complète du socialisme français et international, du jacobinisme, du capitalisme spéculatif, le mensonge perpétuel des loges, il a démontré la dérive soviétique du monde. C’était l’ennemi de haut vol, le Résistant majeur. Il a obtenu, par un travail quotidien, la conversion de milliers de décideurs et de clercs, sur la base de faits et d’analyse, et de rappels vibrants à la Foi et aux vertus cardinales. Ce qui me frappait, c’était cette méthode précise pour démonter les faux arguments et un style superbe de beau langage français. Dieu a gagné un champion.
Je ne connaissais pas Jean Madiran avant de lire ce texte.
Cependant ces quelques lignes forment une synthèse tout à fait convaincante de la conscience d’un homme, visiblement d’une grande dimension spirituelle et morale ( ce qui n’est malheureusement pas mon cas ! ) et surtout un très grand défenseur de l’Eglise traditionnelle.
Désormais je me souviendrai de l’identité de ce fidèle extraordinaire, dont on ne peut douter réellement du salut éternel, selon les raisons et les critères théologique normaux de notre religion.
Qu’il soit donc béni du Bon Dieu, et que sa famille soit consolée de son départ,