Dans sa dernières lettre, Paix Liturgique revient sur l’abus d’autorité du curé de la paroisse Notre-Dame à Versailles et commente :
“L’enjeu est tout simplement le bien de l’Église : le père François, même s’il ne partage pas notre sensibilité, fait de l’aveu de tous du bon travail pastoral. Or, pour une simple « question de caractères » (nous en tenant donc à l’explication avancée par le père François lui-même), le fait est que dans l’Église de France, on préfère s’amputer d’un membre sain que de remettre en question le poumon déficient.
Que cette affaire se déroule à Versailles n’étonnera que ceux qui croient encore qu’un style conservateur comme celui de l’administration diocésaine locale est un gage de bon sens pastoral, de charité diocésaine et d’esprit romain. L’intelligence pastorale, cela fait belle lurette que plus personne n’y croit dans le diocèse, y compris parmi les nombreux fidèles ayant participé au Synode diocésain de 2010 dont on attend toujours qu’il abandonne la langue de buis et qu’il se traduise par une dynamique nouvelle. La charité diocésaine, les fidèles attachés à la forme extraordinaire du rite romain savent bien qu’elle ne s’applique pas à eux : aucune des demandes d’application paroissiale du motu proprio Summorum Pontificum n’a été entendue, et notamment celle de Notre-Dame de Versailles (la paroisse qui nous occupe aujourd’hui), qui avait pourtant fédéré plus de 125 familles. Quant à l’esprit romain, le pape François travaille à la réforme de la Curie romaine ; Mgr Aumonier ne devrait-il pas s’atteler à réformer sa Curie diocésaine, du moins à en changer radicalement l’esprit ?
Dans une Église de France dont tous les voyants sont au rouge vif, comment peut-on encore répondre à ce que nous ne qualifierons, eu égard au père François, que « d’incompatibilité d’humeur », par l’autoritarisme aveugle et l’exclusion ? En nous appelant à la nouvelle évangélisation, les trois derniers papes nous ont indiqué clairement le chemin : nul ne saurait être de trop dans l’Église, ce qui signifie que tous les charismes doivent pouvoir s’exprimer dans le respect du Magistère et de la communion ecclésiale. En outre, la jeunesse doit faire l’objet d’une catéchèse décidée, pourvu que ce soit avec clarté doctrinale et ouverture pastorale, comme cela était le cas du père François à Notre-Dame de Versailles. Enfin, cheville ouvrière indispensable à la nouvelle évangélisation, le prêtre doit veiller « toujours à raviver la grâce » de son onction sacerdotale « afin d’être toujours pasteur selon le cœur de Dieu » (messe chrismale du pape François, Jeudi Saint 2013) et éviter ainsi de n’être qu’un fonctionnaire ou un opérateur social. Or c’est bien à un comportement typique de la plus médiocre des administrations que l’on assiste hélas à Notre-Dame de Versailles…
Au père François, au malheureux curé qui a obtenu son injuste et stupide éloignement et à l’administration diocésaine, nous dédions ces lignes prononcées par le bon pape François lors de sa rencontre avec les évêques italiens, le 23 mai 2013 : « Mettons donc de côté toute forme d’arrogance, pour nous pencher sur ceux que le Seigneur a confiés à notre sollicitude. Parmi eux, nous devons réserver une place particulière, bien particulière, à nos prêtres : que pour eux en particulier, notre cœur, notre main et notre porte restent ouverts en toutes circonstances. Ce sont les premiers fidèles que nous avons, nous les évêques : nos prêtres. Aimons-les ! Aimons-les de tout cœur ! Ce sont nos enfants et nos frères ! »”
Le limogeage d’un vicaire à Notre-Dame qui ne connaît toujours pas aujourd’hui son lieu d’affectation suscite un émoi considérable à Versailles bien au-delà de la paroisse. Car ce scandale s’apparente à une destitution pour simple convenance du Père Guy Cordonnier. C’est très clair, le vicaire n’avait rien fait de grave (comme cette violente éviction pouvait le laisser croire) mais son curé ne supporte manifestement pas son enthousiasme et son charisme avec les jeunes. L’un a l’avenir devant lui et perçoit les enjeux sociaux politiques actuels, l’autre est proche de la retraite et n’a pas envisagé à quel point la violence de la loi sur le mariage pour tous générait une véritable inquiétude chez les paroissiens.
Le père Guy Cordonnier s’est donc gravement trompé car il a fait l’unanimité contre lui dans la Paroisse mais aussi dans Versailles. La manif pour tous a totalement changé les données des relations dans la paroisse et dans les Yvelines. En effet, la nécessaire unité qui a prévalue dans le cadre de la résistance à la loi Taubira a contribué à une unité catholique populaire. Quelles que soit leurs sensibilités liturgiques, les catholiques de Versailles se sont tous retrouvés en communion dans les mouvements d’opposition à la loi.
Cette unité a balayé littéralement les petites oppositions sans intérêt et de très nombreux catholiques ont compris que dans ces heures graves qu’il fallait prier et lutter main dans la main. Des rapprochements évidents se sont réalisés et il est clair que, dans la vie de tous les jours, beaucoup ressentent la joie de se retrouver ensemble en unité et en famille pour la défense de notre civilisation.
L’abbé Guy Cordonnier et Mgr Eric Aumonier n’ont pas du tout compris ce qui se passait, aveuglés par des schémas passéistes et datés. Dès lors les paroissiens qui se sont sentis soutenus et dirigés par le vicaire ne comprennent absolument pas une décision qui leur paraît contraire au sens de l’Eglise et aux souhaits de notre saint Père le Pape François. Cette décision brutale s’apparente en quelque sorte à la manière de faire du Président Hollande sur le mariage pour tous. Pas de dialogue pas d’alternative ! Et ça les paroissiens de Notre Dame et des Yvelines ne le supportent plus. D’autant plus que le Père Guy Cordonnier adopte depuis longtemps une posture hautaine. Il a lutté pour ne pas appliquer le synode dans la paroisse. Lors d’un pèlerinage à Lisieux, il a bien précisé aux paroissiens qu’il faisait à l’occasion de ce pèlerinage paroissial son propre synode en répétant à l’envie que, nous citons le « père Eric Aumonier » organisait son propre synode. Le plus grave ce sont les questions financières car le Père Guy Cordonnier veut reverser un minimum à son évêché. Une année, afin d’éviter un excédent de 40.000 euros (sur un budget de la paroisse de plus d’un million d’euros) qu’il aurait fallu reverser à l’évêché, il a préféré faire des dépenses d’orfèvrerie. Tout récemment il a demandé à son trésorier lors d’une messe dominicale qu’il célébrait de préciser qu’il était préférable de donner l’argent à la paroisse plutôt qu’à l’évêché (sic).
Entre les camps ,il ne s’agit pas de “sensibilités” différentes, mais bel et bien de doctrines différentes.C’est une question de tête et pas seulement de cœur….Il faut aller au fond des choses…
Roma locuta est. C’était à propos d’une autre affaire mais cela peut aider à la réflexion :
“On affirme encore dans votre recours qu’il faut, pour gouverner un diocèse, « une certaine pluriformité » dans
le collège des collaborateurs de l’évêque, et une certaine continuité avec le passé. La pluriformité est sans
doute utile dans la phase de recherche, d’étude, de consultation. Mais aucun gouvernement sérieux et efficace
ne serait possible dans aucun type de société, si démocratique qu’on le suppose, si cette pluriformité devait
se manifester aussi dans la phase de décision : elle engendrerait la paralysie de l’autorité et la dissolution
du principe d’unité et de la société elle-même. Il est donc normal qu’un évêque cherche à s’entourer d’un collège
de collaborateurs dont il juge qu’ils peuvent l’aider efficacement dans l’actuation de son plan pastoral.”
La question qui se pose est nettement plus complexe que ce qui est présenté dans ce portrait à charge du diocèse de Versailles.
En effet il s’agit d’étudier un petit peu le presbyterium du diocèse. Et là, on découvre, surprise, qu’une part plus que significative du clergé est pour le moins progressiste, pour ne pas dire ultra-progressiste.
Que faire dans ce contexte ? Aller au conflit et faire preuve d’autorité, au risque de bloquer le diocèse et de faire plus de mal que de bien ? Assurément non.
La seule solution passe par un travail de fond, ce qui se fait depuis des années avec la refonte totale de la formation des prêtres.
L’évêque, père de son diocèse, doit se soucier de tous, y compris de ceux les moins fidèles. Car si ces prêtres quittaient le sacerdoce, ou même bloquaient le diocèse, ce serait un véritable drame tant pour ces prêtres que pour leurs paroissiens.
Le bruit ne fait pas de bien, le bien ne fait pas de bruit.
On ne doit rien laisser passer. Jamais, car comme le disait saint Augustin « À force de tout voir l’on finit par tout supporter… À force de tout supporter l’on finit par tout tolérer… À force de tout tolérer l’on finit par tout accepter… À force de tout accepter l’on finit par tout approuver ! ».
Il faut vraiment réagir !
C’est le curé de la Paroisse qui devrait être limogé.
Vous devriez lancer une pétition pour soutenir le vicaire.
Charles
Le raisonnement développé par le post précédent (eljojo) mérite attention et réflexion.
Il a toutefois ses limites.
Etre évêque et prêtre de Jésus-Christ implique quand même à un certain moment, de parler clair, d’être franc, de dire la vérité, même désagréable.
J’ajoute que les quarante dernières années ont amené un certain nombre de mauvais pasteurs, de mauvais prêtres et de médiocres évêques qui ne sont pas dignes d’être au service du Christ.
C’est une évidence pour n’importe quel esprit honnête et amoureux du christianisme.
La paroisse ND de Versailes, son curé mondain autant que sûr de lui, son évêque ondoyant autant que louvoyant, en fournissent une triste illustration.
Honte à eux.
Qu’ils n’oublient pas qu’il y a à la fin un jugement…
A l’horizontale, il n’y a pas de solution… C’est le démon qui travaille dans “cette Eglise des hommes”.
Donc, tout offrir à Dieu… la prière réparatrice est d’une telle efficacité, bien qu’invisible, qu’elle rend le chrétien invulnérable.
Il lance son petit caillou, mais seul Dieu pourra tuer Goliath.
La pieuvre maçonnique tentaculaire a peur du Rosaire… N’ayons
donc pas peur de le réciter… et d’agir comme si la prière était
insuffisante.