En ce début de mois de mai, Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne, appelle à poursuivre la résistance au projet de loi Taubira. Dans son éditorial mensuel, il écrit :
“À condition qu’elle demeure pacifique, évitant soigneusement de se laisser piéger par les multiples provocations à la violence de la part d’une poignée d’extrémistes prêts à en découdre, voire de policiers en civil infiltrés, cette mobilisation est pleinement légitime. Le 17 avril au soir à Paris, j’ai été le témoin fier et ému devant la gravité calme et silencieuse de centaines de jeunes « veilleurs pour la famille », engagés dans un « sitting » aux Invalides au nom de leur « résistance spirituelle ». Aucune provocation, y compris de policiers désarmés par leur attitude pacifique, n’a pu entamer cette non-violence, moins empruntée à une technique de comportement qu’au ressort de leur vie intérieure. […] Ces jeunes auront besoin d’être accompagnés spirituellement, voire formés à une action sociale et politique conforme à l’enseignement de l’Église, pour pérenniser ce « printemps des consciences » dont ils sont appelés à être les acteurs privilégiés. Il ne faut donc rien lâcher, ni dans la fermeté de la mobilisation, ni dans la douceur qui seule convertit en nous la violence en force d’âme ! D’ailleurs, l’approbation parlementaire, voire l’avis favorable du Conseil constitutionnel et même les décrets d’application ou les ordonnances du gouvernement, ne changeraient rien à notre opposition de fond, car « il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Ac 5, 29), selon le mot de l’apôtre Pierre comparaissant devant le Sanhédrin. C’est qu’un Parlement n’a pas autorité pour redéfinir le mariage qui est d’institution divine.
Mais il convient que cette résistance soit spirituelle, en puisant à la source de la prière, et morale, en inscrivant les convictions anthropologiques que nous défendons dans nos modes de vie quotidienne. Il faudra donc avoir le courage de résister au monde ambiant, ainsi que le suggérait le cardinal Joseph Ratzinger, en 2004, se prenant à rêver le futur d’une « Église intériorisée », « qui ne se targuera pas d’un mandat politique, qui ne fera pas les yeux doux ni à la droite ni à la gauche », une Église de pauvres, petit troupeau qui redonnera l’espérance à un peuple immense, à condition « d’avoir le courage et la force de se montrer différent de ce que propose la modernité ». […]”
Dans un autre texte, il exhorte à la résistance spirituelle par le chapelet :
“Le combat n’est certes pas à armes égales : face aux opposants au texte de loi, qui s’avancent les mains nues, se dresse un appareil législatif, médiatique et policier disproportionné. On pense spontanément au combat de David contre Goliath, qui renonçait à l’armure imposante de Saül et s’avançait contre le géant armé d’une épée avec une simple fronde. Indépendamment des moyens que les organisateurs de « la manif pour tous » mettront en œuvre dans les prochaines semaines pour demander le retrait du projet de loi Taubira et s’opposer à d’autres réformes annoncées sur la PMA pour tous et la GPA ou bien sur l’enseignement de « la théorie du gender » à l’école, l’heure est plus que jamais à la prière. […]
Le mois de Marie ne serait-il pas propice à une telle démarche de prière communautaire pour la France et la famille, comme nous y invitait le bienheureux Jean Paul II dans sa lettre sur le Rosaire de la Vierge Marie : « Il est urgent de s’engager et de prier pour une autre situation critique de notre époque, celle de la famille, cellule de la société, toujours plus attaquée par des forces destructrices, au niveau idéologique et pratique, qui font craindre pour l’avenir de cette institution fondamentale et irremplaçable, et, avec elle, pour le devenir de la société entière. Dans le cadre plus large de la pastorale familiale, le renouveau du Rosaire dans les familles chrétiennes se propose comme une aide efficace pour endiguer les effets dévastateurs de la crise actuelle » (n. 6).
La prière du chapelet a été maintes fois recommandée par le Magistère de l’Eglise, et la Vierge Marie à Lourdes et Fatima en a confirmé les vertus. C’est après la victoire de Lépante que le Pape Saint Pie V institua la fête de Notre-Dame du Rosaire. C’est la prière des enfants qui stoppa l’avancée de l’armée prussienne, à l’appel de Notre-Dame de Pontmain en 1870, et empêcha un coup d’Etat funeste qui se tramait en France, à l’appel de Notre-Dame de la Prière à l’Ile-Bouchard en 1947.
Je vous invite donc à vous rassembler, en famille, en paroisse ou autres groupes, pour prier chaque jour du mois de Marie aux intentions de la paix sociale et de la famille. Comme l’écrivait encore le bienheureux Jean Paul II : « Prière pour la paix, le Rosaire est aussi, depuis toujours, la prière de la famille et pour la famille.[…] La famille qui est unie dans la prière demeure unie. » (Le Rosaire de la Vierge Marie, n. 41). Pour le mariage et la famille, gravement menacée aujourd’hui, et donc pour faire barrage à la loi Taubira, mais aussi pour rétablir la paix dans nos communautés qui pourraient être divisées sur ce sujet sociétal, pourquoi ne pas miser davantage sur la prière communautaire du chapelet ? C’est l’arme spirituelle que je vous propose de mettre en œuvre en ce mois de Marie. Ce sera notre « fronde de David », avec ces cinq cailloux symbolisant les cinq mystères de notre chapelet, et c’est Dieu qui donnera la victoire !”
merci encore une fois, Monseigneur ! notre espérance est en Marie pour sauver la France et nos familles, notre seule arme, le chapelet… en ce mois de Marie que tous s’unissent et multiplient les AVE
Magnifique Monseigneur ! Oui, nous prierons la Sainte Vierge , en ce mois de mai qui lui est consacré…Elle est la Reine de France…et comme le disait Sainte Jeanne d’Arc : “Bataillons, et Dieu donnera la Victoire “.
Notre combat, c’est, comme vous l’avez dit, Monseigneur, notre combat, c’est LE CHAPELET…et par nos chapelets, La Vierge Marie nous obtiendra la victoire.
Merci, votre Excellence pour votre soutien, votre éclairage ! Je me sens un peu perdu moi dans tout cela ! Cela va trop vite ! Pause ! Mute !
Il faudra une majorité d’Evêque comme Mgr Aillet pour sortir l’Eglise de France de l’ornière. Toutefois je trouve la phrases “Ces jeunes auront besoin d’être accompagnés spirituellement, voire formés à une action sociale et politique conforme à l’enseignement de l’Église” un peu condescendante : qui sait s’il ne sont pas déjà plus mûrs dans leur foi que certains évêques et déjà bien catéchisés ?