Entendons nous… Retardée par rapport à quoi ? Par rapport aux dates qui avaient été avancées par de nombreux “vaticanistes”, des pronostics qui leur avaient peut-être été soufflés dans les oreilles par ceux que l’agence catholique d’informations Catholic News Agency (CNA) dénonçait hier, sans beaucoup de ménagements, de « vieille garde de l’établissement cardinalice romain », une « vieille garde » menée par le doyen su Sacré Collège – mais plus électeur –, le cardinal Angelo Sodano, ancien secrétaire d’État – dont beaucoup ne se gênent plus pour dire qu’il fut l’adversaire le plus résolu de l’élection du cardinal Ratzinger lors du conclave de 2005… CNA rapporte les déclarations d’un cardinal à l’agence de presse italienne AGI, disant qu’il « rêve que l’Église puisse avoir son nouveau Pape cette semaine (…) c’est possible si la congrégation [générale des cardinaux] décide que l’ouverture du conclave se fera le jeudi 7 [mars] et que le conclave élise le nouveau Pape le vendredi 8 ». Une telle précipitation est révélatrice de la “manœuvre” : presser des cardinaux non “romains”, qui ne connaissent guère, en gros comme en détail, chacun des membres du collège des cardinaux, à vite se rassembler sur le “candidat” choisi par la « vieille garde »… Le rêve de ce cardinal ne craint pas se réaliser ne serait-ce que parce que la décision de la date d’ouverture du conclave doit être prise par tous les cardinaux électeurs. Or hier lundi, il en manquait 12 ! Certes, 4 autres sont arrivés dans la journée mais n’ont pas participé à la congrégation générale du matin et l’on sait que les cardinaux ont décidé de ne se réunir que le matin, aujourd’hui, demain et sans doute les jours suivant de cette semaine, afin de se garder les après-midi libres pour se rencontrer de manière informelle, ce que je trouve fort sage… Ainsi, le “planning” qui envisageait l’ouverture du conclave ce vendredi 8, ou samedi, ou dimanche, semble aujourd’hui improbable. Un autre détail qui semble de peu d’importance mais qui se révèle déterminant, c’est le lieu ou les cardinaux électeurs se réuniront pour le conclave, autrement dit la chapelle Sixtine… Cette dernière était encore ouverte hier aux visites des pèlerins et des touristes ! Or, préparer la chapelle pour les cardinaux ne prendra pas que quelques heures. Lors du précédent conclave de 2005, la Sixtine fut fermée au public le 5 avril mais les cardinaux ne purent s’y réunir que le 18 suivant. On estime qu’en précipitant les choses, il faudrait au moins sept jours cette année. Dès lors, à supposer – en l’était des choses c’est improbable – que les cardinaux soient au complet aujourd’hui et qu’il décide de la date d’ouverture du conclave, ce dernier ne pourrait commencer, au mieux, que le 15 mars. Nous sommes très loin du « rêve » du cardinal anonyme.
Etant donné que tous les cardinaux électeurs ne seront pas présents à Rome, le conclave, pour moi, ne peut pas s’ouvrir, canoniquement parlant, avant le 15 mars 20 heures, au plus tôt.
Je serais fort surpris qu’il en fût autrement.
D’autre part les cardinaux français et d’autres désirent, avec raison, un long débat préparatoire, pour se connaître, pour réfléchir sur l’état de l’Eglise. Pourquoi donc précipiter le conclave ?
Je rappelle que les cardinaux électeurs sont au nombre de 117 et non pas de 115 comme on le lit partout.
Les deux cardinaux qui se désistent le font sans motif valable. Ils sont en opposition avec le numéro 38 (non modifié) de la constitution Universi Dominici Gregis
Si je me trompe, qu’on veuille bien me montrer, positivement, la faille canonique de mon raisonnement.
@Jean Ferrand
Vous confondez deux choses : le nombre des cardinaux électeurs (117) et le nombre des cardinaux qui seront effectivement présents au conclave (à ce jour 115). Tout cela a été officiellement annoncé.
Je ne vois pas en quoi je confonds. Ce sont 117 cardinaux électeurs qui doivent se rendre à Rome et non pas 115.
Les deux qui manquent n’ont pas de motif valable.
@Jean Ferrand: Quelle audace de juger ainsi de la validité des motifs d’absence! C’est au collège des cardinaux de statuer. Pas à nous!
Je parle d’une validité canonique, et non pas morale.
Le N° 38 d’Universi Dominici Gregis est formel :
“Tous les cardinaux électeurs, convoqués par le Doyen, ou par un autre cardinal en son nom, sont obligés, en vertu de la sainte obéissance, d’obtempérer à la convocation et de se rendre au lieu désigné.”
Cette fois ci, M. Ferrand, votre citation pourrait, avec le pointillisme qui vous caractérise, être caractérisée de mensongère.
Vous qui êtes aussi à cheval sur le sens des mots, vous devriez l’être également sur celui de la ponctuation. Dans votre citation, vous faites suivre “désigné” d’un point que vous intégrez dans la citation. Or la phrase ne se termine pas ainsi et vous le savez très bien. Vous me permettrez donc de ne citez que la partie manquante:
“, à moins d’être retenus par la maladie ou par un autre empêchement grave qui devra toutefois être reconnu par le Collège des Cardinaux.”
Visiblement le collège des cardinaux a déjà pris acte de l’absence de deux de ses membres. La question du passage de 117 à 115 est réglée.
La date techniquement idéale d’ouverture de Conclave serait le lundi 18 mars.
En effet, cela donnerait le calendrier suivant:
– Vendredi 15 au matin: ultime congrégation générale avec appel des cardinaux présents
– Samedi 16: journée libre en Ville
– Dimanche 17 matin: messes paroissiales dominicales présidés à Rome par leurs cardinaux titulaires respectifs.
– Dimanche 17 soir: installation à la maison Sainte-Marthe
– Lundi 18 matin: messe à Saint-Pierre pro eligendo Papa et fermeture des basiliques majeures
– Lundi 18 après-midi: entrée en Conclave.
Bien d’accord avec vous, Yves. Mais la date d’entrée en conclave est fixée en fonction du numéro 37 de Normas Nonnullas. Or ce paragraphe ne prévoit pas d’exception à la présence de tous les cardinaux électeurs, même valablement excusés.
Merci PEB. Ce calendrier que vous proposez me semble tout à fait valable. Mais je vous le rappelle ce n’est pas nous qui décidons.