C’est le constat acerbe de Sandro Magister, le vaticaniste italien bien connu dans l’article qu’il a fait paraître aujourd’hui sur son blogue Chiesa. La présence de l’archevêque (peu) émérite de Los Angeles (Californie) au conclave a été contestée par plus d’un. Une pétition qui a recueilli quelque 10 000 signatures d’Américains, lui a même signifié de ne pas s’y rendre. La cardinal a passé outre, mais, sur place, son autorité au sein du collège cardinalice « est déjà pratiquement réduite à rien » écrit Magister. Le prélat n’a plus d’autorité morale parmi ses pairs. Voici le passage intéressant de l’article de Sandro Magister traitant des pressions sur les cardinaux avant le conclave.
« […] aujourd’hui c’est le “quatrième pouvoir”, celui des médias, qui harcèle sans trêve les cardinaux appelés au conclave. L’un d’eux est déjà tombé, il s’agit de l’Écossais Keith Michael Patrick O’Brien. Sa démission de l’archevêché d’Édimbourg a été hâtée par Benoît XVI dans l’un des derniers actes de celui-ci en tant que pape et il a lui-même annoncé qu’il ne se rendrait pas à Rome pour l’élection du nouveau pontife. Un autre est l’ancien archevêque de Los Angeles, Roger Mahony, censuré par son propre successeur, José Horacio Gómez. Un troisième est l’ancien archevêque de Bruxelles, Godfried Danneels. Pour tous les trois, les chefs d’accusation se réfèrent à cette « saleté » contre laquelle le pape Ratzinger a infatigablement combattu. Jusqu’à présent, Mahony et Danneels ont résisté à l’épuration mais, au sein du collège des cardinaux, leur autorité est déjà pratiquement réduite à rien. Et pourtant, il y a quelques années, ils étaient tous les trois au sommet de leur notoriété. Parmi les neuf voix que le cardinal Carlo Maria Martini, le candidat préféré des cardinaux progressistes opposés à l’élection de Ratzinger, obtint au premier tour de scrutin du conclave de 2005, il y avait justement celles d’O’Brien, de Mahony et de Danneels. Aujourd’hui, au sein du sacré collège, il ne reste presque plus rien de ce courant progressiste.
au fil des mois et des annees, notre Saint Pere (je ne crois pas que je cesserai de l’appeler ainsi, tant Il a fait partie de mon quotidien) a fait le menage ; Il savait bien que sa succession arriverait et qu’il fallait trier le bon grain de l’ivraie.
Sauf que….
Par une curieuse contorsion, si O’Brien se retrouve bien “dégagé des cadres” pour des motifs effectivement peu “avouables”, il se trouve précisément que Daneels, pourtant infiniment plus impliqué que O’Brien dans ce genre d’histoires, est bien là!
Et il n’est pas le seul!
Le courant progressiste le plus dur, toujours illustré par Lehmann par exemple, est largement revigoré par les amis et partisans de Schônborn (nouveau papabile) au nombre des quels on notera évidemment Vingt-Trois…
La présence annoncée au conclave (apparemment contestable) de Kasper qui dépassera les 80 ans le 5 mars, donc AVANT le début du conclave est déjà inquiétante en soi.
Le fait que le cardinal doyen du conclave – le cardinal évêque le plus ancien de moins de 80 ans, celui qui canoniquement dirige les débats – soit Ré, ex papabile déçu, l’ennemi le plus implacable de la Tradition et fer de lance de l’opposition à Benoît XVI durant tout son pontificat, ancien préfet de la congrégation des évêques, n’est pas de bon augure non plus!
Pour “purger” la curie de ses éléments historiques les plus perturbants et les plus progressistes il fallait attendtre encore un an…
Il est dommage que le pape ait laissé prendre ce risque…
C’est une lourde responsabilité face à l’Histoire pour l’avenir de l’Eglise
En ce qui concerne Godfrites Danneels, il eut mieux valu qu’il ne fut jamais ordonné prêtre.
Il est la honte de ce qui reste de l’Eglise catholique belge, comme beaucoup de ses congénères prêtres d’ailleurs.
Je ne vois que l’orgueil pour le pousser au conclave, orgueil associé à un violent prurit d’y [modéré !] progressiste !
Comment faites-vous pour savoir qui a voté pour qui au conclave de 2005 ? C’est secret, non ?
@Claude Timmerman: la participation du cardinal Kasper n’est ni contestée ni contestable: la constitution apostolique Universi Dominici Gregis du bienheureux Jean-Paul II précise dans son paragraphe 33 “Le droit d’élire le Pontife Romain appartient uniquement aux Cardinaux de la Sainte Église Romaine, à l’exception de ceux qui, avant le jour de la mort du Souverain Pontife ou avant le jour où le Siège apostolique est devenu vacant, ont déjà quatre-vingts ans accomplis.”