Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille, écrit dans son éditorial de mars 2013 :
“Le pape Benoît XVI vient de renoncer à l’exercice de son ministère. Sous peu, un autre pape sera élu. Notre prière accompagne Benoît XVI en ce moment unique de sa vie, et, déjà, nous prions pour son successeur et pour l’Église. C’est l’occasion de rappeler trois aspects importants du ministère du successeur de Pierre.
Il est garant de la foi.
On se souvient de ce dialogue entre Jésus et Pierre à l’approche de l’épreuve finale. « Simon, Simon, Satan vous a réclamés pour vous secouer dans un crible comme on fait pour le blé. Mais moi, j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne disparaisse pas. Et toi, quand tu seras revenu, affermis tes frères. » (Luc 22, 31-32). Tout au long de son pontificat, Benoît XVI a nourri notre foi, par ses homélies, ses exhortations, ses encycliques. L’expression de sa pensée était lumineuse. Il nous a invités à croiser les lumières de la raison et celles venant de la foi pour échapper à tout fondamentalisme religieux ou à tout aveuglement idéologique.
Le pape est serviteur de l’unité.
Dans son premier message, Benoît XVI a repris le texte fondateur rapporté par l’évangéliste Matthieu : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église » (Mt.16,18) Cette promesse du Christ suivait la profession de foi de Pierre au nom de tous les disciples. Garant de la foi, le pape est serviteur de l’unité. Là encore, dès son premier discours, Benoît XVI disait : « Le successeur actuel (de Pierre) prend comme premier engagement de travailler sans épargner ses forces à la reconstruction de l’unité pleine et visible de tous les fidèles du Christ. » On sait tous les efforts faits pour résorber le schisme initié par Mgr Lefebvre et ses disciples. Serviteur de l’unité entre chrétiens et aussi au sein de l’Église catholique elle-même, il a poursuivi la convocation des synodes ordinaires des évêques pour manifester que Pierre ne dirige pas seul l’Église, mais avec ses frères évêques.
Le service d’une Église missionnaire est le troisième aspect que je voudrais retenir.
Nous avons vu l’engagement de Benoît XVI avec, entre autres, le synode récent sur la nouvelle évangélisation et la création d’un dicastère qui lui est consacré. Il a su, à sa façon, poursuivre l’élan missionnaire initié par le concile Vatican II, vécu par le pape Jean-Paul II dès son fameux : « N’ayez pas peur ». Je citerai un extrait de sa première homélie : « Aujourd’hui encore, l’Église et les successeurs des Apôtres sont invités à prendre le large sur l’océan de l’histoire et à jeter les filets, pour conquérir les hommes au Christ – à Dieu, au Christ, à la vraie vie. » Benoît XVI disait, au cours de cette même messe inaugurale de son ministère : « Mon véritable programme de gouvernement est de ne pas faire ma volonté, de ne pas poursuivre mes idées, mais, avec toute l’Église, de me mettre à l’écoute de la parole, de la volonté du Seigneur, et de me laisser guider par Lui, de manière que ce soit Lui-même qui guide l’Église en cette heure de notre
histoire. »
Sa récente décision s’enracine dans cette recherche inlassable de la volonté de Dieu. Que le Seigneur comble son fidèle serviteur et soutienne son successeur.”
Tous les marseillais sont invités à se retrouver jeudi 28 février, jour de la fin du pontificat, à 19h en la basilique du Sacré-Cœur, pour une messe d’action de grâce célébrée par Mgr Pontier.