Le blogue traditionaliste polonais Nowy Ruch Liturgiczny (nouveau mouvement liturgique) a publié le 25 novembre les réponses à deux questions qu’il avait posées le 1er octobre 2012 à la Commission Ecclesia Dei relativement à la satisfaction du devoir dominical dans le cas d’une Messe célébrée par un prêtre de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X et à la possibilité pour un séminariste diocésain de servir comme sous-diacre lors d’une Messe célébrée selon la forme extraordinaire. La Commission Ecclesia Dei a répondu le 6 novembre à ces deux questions (les questions posées en anglais par le blogue polonais et répondues en anglais par la Commission Ecclesia Dei sont traduites par nos soins).
Question n° 1. Est-il possible de satisfaire à l’obligation dominicale en participant à une Messe célébrée par un prêtre de la Société Sacerdotale Saint-Pie X, si celui qui y participe “ne nie pas la validité de la Sainte Messe ou des Sacrements célébrés dans la forme ordinaire ou ne nie pas que le Souverain Pontife soit le Pasteur suprême de l’Église universelle, lorsque c’est la seule possibilité locale de participer à la Messe célébrée dans la forme extraordinaire (forme à laquelle le participant est très attaché) ?
Réponse n° 1. En réponse à votre première question, ce dicastère se limitera à vous renvoyer à la lettre écrite par le pape Benoît XVI le 10 mars 2009 à ses frères évêques, et dans laquelle il déclare : « Tant que la Fraternité n’a pas une position canonique dans l’Église, ses ministres [non plus] n’exercent pas de ministères légitimes dans l’Église. Il faut ensuite distinguer entre le niveau disciplinaire, qui concerne les personnes en tant que telles, et le niveau doctrinal où sont en question le ministère et l’institution. Pour le préciser encore une fois : tant que les questions concernant la doctrine ne sont pas éclaircies, la Fraternité n’a aucun statut canonique dans l’Église, et ses ministres – même s’ils ont été libérés de la punition ecclésiastique – n’exercent de façon légitime aucun ministère dans l’Église » (Benoît XVI, Lettre aux évêques de l’Église catholique au sujet de la levée de l’excommunication des quatre évêques consacrés par Mgr Lefebvre, 10 mars 2009).
Question n° 2. Est-ce que le décret de la Sacrée Congrégation des rites [Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements] (n° 4184) et la décision de la Commission pontificale Ecclesia Dei (n° 24/92) concernant la possibilité de servir comme sous-diacre lors d’une Messe en forme extraordinaire, s’appliquent aussi à des séminaristes diocésains (qui ne sont pas des séminaristes d’instituts érigés par la Commission pontificale Ecclesia Dei) vêtus d’une tenue cléricale ?
Réponse n° 2. Pour répondre à votre seconde question, la réponse est affirmative.
Si je comprends bien, rien n’est changé pour les fidèles catholiques.
La tenue à l’écart de la fraternité St Pie X est une mesure disciplinaire, mais pas doctrinale.
Donc, le fidèle est toujours en position dangereuse: il veut garder sa foi, toute sa foi, mais ne le pourrait pas par mesure disciplinaire.
Mais quand le pape dira clairement que cette fraternité est dans l’erreur doctrinale puisqu’elle refuse les conclusions du concile Vatican II?
Je crois: jamais. Car pour refuser les conclusions, la fraternité n’en reste pas moins droite dans sa foi.
Et le concile Vatican II n’a jamais posé un nouveau dogme de foi que les catholiques seraient tenus de croire sous peine d’excommunion.(procédé ex cathedra)
Donc, on se trouve devant une situation impossible.
Ou les “traditionalistes” sont hors d’Eglise parce qu’ils n’adhèrent pas à la nouvelle façon de croire, voire à la nouvelle foi, et alors, pourquoi le pape ne les déclarent-ils pas comme tels, mais seulement “insoumis, indisciplinés”
Ou ces traditionalistes sont bien catholiques, dans l’Eglise, s’opposent aux conclusions de Vatican II, mais le débat reste ouvert dans l’Eglise. On aurait le droit de ne pas suivre TOUTES les réformes voulues par le Concile.
A ma connaissance, la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre se trouve dans l’Eglise catholique alors qu’elle n’adhère pas aux principes de Vatican II. Après je ne suis pas non plus un expert sur la question et je ne saurais dire s’il existe des différences doctrinales entre les deux fraternités.
Tout à fait d’accord avec Claire.On ne peut envoyer en enfer des milliers d’âmes sincères qui ont au moins le droit d’être entendues.Dieu ne les condamne pas Qu’elles soient en paix..!
Il y a encore un cas que vous n’abordez pas, Claire, et il s’agit bien de la situation réelle de la FSSPX :
Les clercs de la FSSPX sont bien catholiques, dans l’Eglise, mais hors-la-loi. Hors-la-loi (ou plus précisément frappés de suspense a divinis) car ordonnés sans lettre dimissoire pour les prêtres et diacres ordonnés après 1975 (après que l’autorisation de la FSSPX a été levée par l’évêque de Fribourg).
Pour les 15 prêtres appartenant à la FSSPX avant 1975, ils ont adhéré à l’ordination illicite de 1988 donc il semble qu’ils soient eux aussi soumis à la suspense a divinis mais je ne connais pas de document qui le signifie. En tout cas ces 15 prêtres sont incardinés dans différents diocèses et il revient à chaque diocèse de s’exprimer à leur sujet.
Globalement aucun d’entre eux n’a le droit de célébrer les sacrements. Il est dès lors cohérent de ne pas pouvoir assister à une messe célébrée illégalement par un prêtre qui n’est revêtu d’aucune charge ou qui n’est pas incardiné (prêtre acéphale can.265).
C’est comme si le shérif de Nottingham disait aux paysans qu’ils pouvaient tranquillement inviter Robin des bois chez eux ou lui rendre visite dans sa forêt ! (A la différence près qu’il y a des motifs surnaturels suffisants pour penser que l’Eglise catholique est dans la vérité ; ce qui n’est pas le cas du shérif)
Que c’est injuste, comment le Saint Pere peut il ecrire aux eveques une telle lettre qui contribue à la division entre chretiens? Votre servante.
Pourrais-je avoir le lien ou le texte entier de ces fameux décret de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements (n° 4184), et de la Commission pontificale Ecclesia Dei (n° 24/92) ? Pour savoir ce qu’ils disent exactement à propos du sous-diaconat et des séminaristes . Merci à l’éditeur de ce post pour sa réponse !
Fraternellement.
+L.
A mon sens, cette lettre/réponse est totalement ambigüe : elle dit : “(…) tant que les questions concernant la doctrine ne sont pas éclaircies, la Fraternité n’a aucun statut canonique dans l’Église, et (…)”
Or les discussions doctrinales ont eu lieu, il a été clairement établi que les questions de doctrine étaient éclaircies. Suite à cela le Cardinal Burke a même déclaré que la FSSPX avait toute la foi catholique !
Cette lettre/réponse fait semblant que cette question n’a pas encore été éclaircie. Si son rédacteur était de mauvaise foi, il n’aurait pas écrit autrement.
Tout ceci est la preuve que le combat pour la défense de la foi tradtionnelle est loin d’être clos.
Je crois que celui qui nierait la “validité de la Sainte Messe ou des Sacrements célébrés dans la forme ordinaire” ou que “le Souverain Pontife soit le Pasteur suprême de l’Église universelle” n’aurait absolument aucun souci de l’opinion de la Commission Ecclesia Dei si par hasard il se demandait s’il a bien accompli son “devoir dominical”.
Par ailleurs, il est difficile d’admettre que la discipline doive avoir le pas sur la piété. Ce qui pousse des Catholiques à préférer la “forme extraordinaire”, c’est qu’elle leur semble plus digne, plus spirituelle et plus… catholique !
Nous sommes encore un certain nombre à avoir été élevés dans une Eglise, jusqu’à ce que nous “tombe desssus” Vatican II, ses rites, son ecclésiologie et sa théologie qui, de dérive en dérive, sont devenus minimalistes, et franchement désespérants…
Certaines églises sont vides, les autres sont pleines à craquer, riches en jeunes et vocations, de surcroît, et il faudrait ne pas y voir une raison humaine profonde, à défaut de divine ?
Tout ceci est bien triste et l’islamisation tranchera le différend.
Notre Seigneur Jésus Christ nous a dit,”vous reconnaîtrez l’arbre à ses fruits”. Vatican II produit des fruits pourris, c’est le moins que l’on puisse dire.
Si la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X n’éxistait pas, il n’y aurait plus rien à dire parce que la commission Eclesia Dei n’éxisterai pas, non plus. La messe de Saint Pie V aurait disparu, au mépris de la bulle Quo Primum Tempore du Pape Saint Pie V publié le 14 juillet 1570, organisant DEFINITIVEMENT la célébration du Saint Sacrifice de la Messe.Ces questions de disciplines humaines sont bien dérisoires. S’il faut choisir entre un Pape et un Autre, le mieux est d’obeir à Dieu, à Notre Seigneur Jésus Christ,à l’Esprit Saint qui ne peut ni se tromper ni nous tromper. L’Eglise a la promesse de la vie éternelle, ceux qui de l’intérieur, aujourd’hui, veulent la détruire seront vaincus et en seront chassés. Gardons notre Foi Catholique de toujours ! Elle seule, est garante de la vie éternelle.