Mgr Hervé Giraud, évêque de Soissons, Laon et Saint-Quentin, a réagi début novembre à la situation de l’emploi, très dégradée dans son diocèse, et exhorte à la solidarité.
« L’Aisne traverse une crise durable et nous n’ignorons pas les défis qu’elle pose aux responsables politiques et aux acteurs sociaux ou économiques actuels. Beaucoup œuvrent pour sauver des emplois ou garder l’espoir d’un emploi. Mais les menaces de licenciements, les craintes pour l’avenir des entreprises et les incertitudes dans d’autres secteurs nous inquiètent et nous concernent ».
« J’ai visité les deux tiers des villages du département ; je commence à en connaître la réalité ».
«On nous signale qu’à l’école, certains enfants n’ont presque rien à manger le midi, les parents n’ayant pas les moyens de payer la cantine ».
« La logique économique du seul profit, sans prise en compte des personnes, n’est pas la logique de l’Évangile et s’éloigne de la pensée sociale de l’Église. La bonne marche d’une entreprise est le fruit du travail de tous et du dialogue social : son existence ne peut se résumer à une question financière, de management et d’actionnariat. »
« J’ai rencontré les dirigeants, les salariés, les organisations syndicales, mais aussi ceux qui œuvrent pour le développement économique dans l’Aisne. Les uns veulent créer de l’emploi, les autres le conserver. On voit bien qu’ils s’épuisent. Je crains toujours dans ces cas-là le repli sur soi, donc le désespoir. On doit pouvoir sentir qu’on peut compter les uns sur les autres. Il ne faut pas tout attendre d’en haut. »
« Chaque geste de soutien, chaque idée, chaque aide financière, chaque action collective est utile. »
« L’Église catholique n’a pas de solutions immédiates aux difficultés économiques mais elle vit elle-même cette précarité comme structure associative. Nous nous joignons donc à tous ceux qui, chacun à leur niveau, agissent pour l’emploi. »
“à l’école, certains enfants n’ont presque rien à manger le midi, les parents n’ayant pas les moyens de payer la cantine”
Toutes les familles considérées comme “ayant les moyens de payer la cantine” doivent s’acquitter d’un montant qui excède, et de loin, le coût du repas.
Mais les horaires des écoles réduisent généralement à la plus courte durée possible la durée de la pause de midi, dissuadant bien des familles de reprendre leur enfant pour ce moment de repas. Une organisation entre quatre familles pour regrouper les enfants le lundi chez l’un, le mardi chez le deuxième, le jeudi chez le troisième et le vendredi chez le quatrième, est parfois une solution (inspirée du principe de subsidiarité).