Interrogé sur le mariage, l’archevêque de Dijon, Mgr Roland Minnerath développe l’argument qui avait valu au cardinal Barbarin la curée médiatique.
“Si la société n’a pas d’arguments pour le mariage homosexuel, elle n’en aura pas, non plus, pour d’autres revendications. Pourquoi ne pas admettre, puisque des groupes le demandent, le mariage polygame ou le mariage à plusieurs ? C’est ce que je dis. Le raisonnement porte exactement sur la dernière phrase. À savoir : si l’on n’a pas d’arguments contre le mariage de deux personnes du même sexe, nous n’en aurons pas, non plus, pour autre chose. Pour nous, ce qui est important, c’est que l’on puisse se référer à une norme éthique valable pour tous. S’il n’y a pas de norme valable pour tous dans ce domaine, il n’y en aura pas, non plus, dans d’autres.”
CQFD. Après le mariage des paires homosexuelles, la polygamie, l’inceste, les unions à 3, 4 ou plus pourront être légalisées selon les mêmes critères juridiques. Au journaliste qui lui fait remarquer que cette “association” d’idées choque certains (qui ne sont pas choqués par la privation de père ou de mère à de pauvres enfants), Mgr Minnerath rétorque :
“Ce n’est pas du tout une association. C’est une réflexion sur l’incapacité de dire « non » à une revendication qui peut exactement se reproduire si on avance une autre revendication.”
Une réflexion : dans cette affaire, il semble que seuls les opposants à la dénaturation du mariage proposent des arguments sérieux, construits, intelligents. Les partisans du lobby homosexuel, qui éructent, s’indignent et insultent ont-ils perdu tout sens commun ?
Enfin, je note une autre belle répartie de l’archevêque, à qui il est reproché de mélanger politique et religion :
“c’est la politique qui s’immisce dans la morale. Notre registre, c’est la morale humaine et nous sommes parfaitement dans notre territoire lorsque nous défendons les principes de la morale humaine universelle à partir de notre enracinement dans la foi chrétienne. Je n’accepte pas du tout que l’on dise qu’une question sociétale, comme celle du mariage, relève de la politique uniquement “.
Voilà qui est bien dit. La distinction de Dieu et de César, elle vient de l’Evangile et l’Eglise l’applique. En revanche, notre société se fait dieu. Le laïcisme mélange la politique et la religion : comme le disait Jacques Chirac, il n’y a pas de loi au-dessus de la loi édictée par le législateur. César se fait dieu. On sait qui oeuvre. Quis ut Deus ?