L’évêque de La Rochelle et Saintes publie un texte en 4 parties :
1. Ce qui est premier, c’est le respect de toute personne.
2. Mais l’égalité n’est pas l’égalitarisme
3. Le mariage est à la croisée des données naturelles et des acquis culturels
4. On peut alors comprendre aisément que l’extension automatique du mariage aux personnes de même sexe aboutirait à de graves confusions et des contradictions juridiques.
La 3e partie est la plus intéressante
“Les sociétés, dans leur variété, ont mis des millénaires à le forger. Il n’existe pas jusqu’ici de société qui ait fonctionné sans institution matrimoniale Même si celle-ci a revêtu des formes très diverses, elle articule l’union de l’homme et de la femme avec la succession des générations. Le mariage, en effet, assure plusieurs éléments au service de l’humanisation :
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Il permet habituellement la transmission de la vie, grâce à la rencontre entre un homme et une femme.
Le nouveau-né vient au monde sans avoir choisi ni son père ni sa mère ni son lieu ni sa date de naissance. Ces données sont pourtant essentielles à son identité et lui serviront de base pour construire sa personnalité. Aucun être humain ne peut être sa propre source. -
Il montre que, si le père et la mère sont indispensables, ils sont tous les deux égaux dans la différence de leurs fonctions pour la transmission et l’éducation de la vie humaine.
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Il assure aussi la présomption de la paternité, selon l’un des grands principes du droit romain : “Le père est celui que les noces ont montré”. Connaitre ses origines et s’inscrire dans une lignée sont essentiels pour la construction de son identité.
Outre ces fonctions anthropologiques, le mariage assure aussi des fonctions sociales, même s’il n’est plus la seule porte d’entrée pour la fondation d’une famille :
- Il garantit la protection des plus faibles, d’abord les enfants mais aussi l’un ou l’autre conjoint. En ces temps où le mariage est dévalorisé, on constate malheureusement que la catégorie la plus importante des personnes en précarité est celle des femmes seules avec un, deux ou trois enfants à charge.
- Le mariage ne se contente pas de reconnaitre publiquement le sentiment amoureux entre un homme et une femme. Il encadre la transmission de la vie en organisant la relation entre conjugalité et procréation. Il assure ainsi une stabilité des couples et des familles, même si des incidents de parcours sont et seront toujours inévitables. Cette stabilité contribue à celle de la société. On ne peut pas se contenter d’une perspective individualiste du mariage.