Aristote le disait déjà : une hirondelle ne fait pas le printemps. Certes, mais elle peut indiquer une tendance et, associée à d’autres, préparer les voies à un véritable changement. La nouvelle dont je veux faire part n’a l’air de rien en soi. Elle n’est que l’annonce d’une retraite sacerdotale destinée aux prêtres et aux séminaristes, organisée à Rome par les pères passionistes, congrégation religieuse fondée en 1720, en Italie, par Paul de la Croix (1694-1775).
Cette retraite se déroulera du 3 au 9 février prochain et sera donnée par le cardinal Raymond Leo Burke. Pendant cette retraite, le silence sera de rigueur et l’on demande aux assistants de porter l’habit de leur état (soutane ou bure). Ils devront venir avec leur barrette et le Breviarium Romanum et apporter le linge nécessaire pour célébrer individuellement la messe. Il n’y aura donc pas de concélébration, ce qui constitue une donnée importante.
Mais le renversement de perspective se trouve ailleurs, exactement dans le fait (on me pardonnera le jeu de mots) que la liturgie ordinaire de cette retraite sera la forme extraordinaire du rite romain et que l’on concédera la célébration de la forme ordinaire du rite romain.
À petite échelle, dans le cadre d’une simple retraite de prêtres à Rome, le changement initié par le motu proprio Summorum Pontificum s’opère donc. Un changement, ou plus exactement, un renversement de perspective et de priorité qui n’attend qu’à devenir plus universel.
Cette retraite n’est pas organisée par les Pères passionistes. Elle est organisée par “Amicizia sacerdotale Summorum Pontifucum”, qui, d’une certaine manière, la branche sacerdotale de “Giovanni e Tradizione”, dont l’inititateur et le Père Vincenzo Nuara, op, l’un des “ufficiali” de la Commission Ecclesia Dei. Ce groupe a été créé en 2009, afin d’aider les prêtres qui célèbrent la messe traditionnelle, surtout les plus isolés. Il est à labase de la première messe pontificale célébrée à la Basilique Saint-Pierre après 40 ans d’interruption, en 2009, et de la messe à l’autel de la chaire, par le Cardinal Brandmüller, en mai 2010.
L’un de ses objectifs est l’organisation d’une retraite sacerdotale annuelle. La première à eu lieu en 2010, celle-ci sera la troisième édition. La remarque qui s’impose est que le nombre de participants est toujours plus nombreux et le prédicateur toujours plus prestigieux.
Le lieu de la retraite est invariable : le Centre de Retraite des Pères passionistes à Saint-Jean-et-Paul sur le Celio. Les Pères passionistes sont très accueillants à la retraite et font tout pour adapter leur maison à la célébration quotidienne de la Sainte Messe par de nombreux prêtres. Ils sont très heureux de cet accueil, mais ne sont pas les organisateurs.
Merci de cette précision que je n’avais pas… et qui invalide quelque peu ma réflexion, mais pas totalement quand même.